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Liban - Diplomatie

Appui de Poutine à la déclaration de Baabda « fondée sur la non-ingérence dans les affaires d’autres pays »

Le ministre adjoint russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a plaidé à Beyrouth en faveur d’un règlement politique en Syrie et encouragé la reprise du dialogue au Liban.

M. Bogdanov remettant à M. Sleiman la lettre de Vladimir Poutine. Photo Dalati et Nohra

En visite depuis jeudi au Liban, deuxième étape de sa tournée régionale qu’il avait entamée en Turquie, l’émissaire du président russe et ministre adjoint des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a eu hier une journée particulièrement chargée. Il s’est entretenu tour à tour avec les présidents de la République, Michel Sleiman, et du Parlement, Nabih Berry, puis avec le Premier ministre et le chef de la diplomatie démissionnaires, Nagib Mikati et Adnane Mansour, ainsi qu’avec le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, et le métropolite Élias Audi. Il a été également l’hôte au déjeuner donné en son honneur par le Hezbollah.
Au menu de ses pourparlers qui se sont déroulés en présence de l’ambassadeur de Russie, Alexander Zasypkin, la guerre en Syrie et la situation au Liban. Au cours de tous ses entretiens, Mikhaël Bogdanov a mis l’accent sur le maintien de la stabilité au Liban. Mais il a pris soin d’éluder les questions de la presse en rapport avec l’implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie, en jugeant nécessaire cependant que « le point de vue du parti de Dieu soit respecté en raison de sa crédibilité ». Mais à en croire la teneur de le lettre adressée par le président Poutine à son homologue libanais, Moscou est contre la participation du Hezbollah aux combats en Syrie.
À Baabda, l’émissaire russe a remis au président Michel Sleiman la lettre de son homologue, qui lui « fait part de son soutien aux efforts qu’il déploie pour préserver la stabilité au Liban, à une reprise du dialogue entre les Libanais et à la déclaration de Baabda, fondée sur la non-ingérence dans les affaires d’autres pays, notamment la Syrie ».
Mikhaël Bogdanov a exposé au chef de l’État les objectifs de sa visite à Beyrouth, en mettant l’accent sur l’appui de Moscou aux démarches entreprises par les autorités libanaises pour obtenir la tenue d’une conférence internationale axée sur le dossier des réfugiés syriens au Liban, dont le nombre ne cesse de croître. L’émissaire russe a en outre souligné la nécessité, pour toutes les parties libanaises, de se rallier autour des efforts déployés par la présidence de la République afin de maintenir la paix et la stabilité dans le pays. Il a jugé tout aussi nécessaire une conjugaison des efforts régionaux et internationaux afin d’aider à l’élaboration d’une solution politique en Syrie et barrer la voie à toute ingérence étrangère dans les affaires de ce pays.
À son tour, M. Sleiman a estimé que la Russie devrait s’efforcer d’exercer davantage de pressions sur « les États influents régionaux et internationaux pour qu’ils contribuent à la mise en place de cette solution et éviter que la crise en Syrie ne se transpose au Liban », avant de mettre en relief le fardeau que représente pour le pays le dossier des réfugiés, aux niveau humain, social et de la sécurité.
Ce dossier a été également au centre des entretiens au Grand Sérail où M. Mikati a affirmé qu’« il met en danger la situation au Liban en raison de la composition délicate du pays » avant de plaider pour une collaboration de la communauté internationale avec le Liban afin de le régler. M. Bogdanov, qui a affirmé avoir également passé en revue avec son hôte les relations bilatérales, a rendu un vibrant hommage au Premier ministre sortant, « qui est et qui restera un ami de la Russie, quel que soit son poste à venir ».

 « Une vieille connaissance »
À Aïn el-Tiné, c’est « une vieille connaissance » que le responsable russe a retrouvée en la personne de Nabih Berry. Mikhaël Bogdanov a expliqué à la presse qu’il était en poste à l’ambassade de Russie à Beyrouth dans les années 70 et qu’il avait ainsi eu la possibilité de faire connaissance avec M. Berry, « un des hommes politiques libanais les plus intelligents et les plus expérimentés ». Ce dernier lui a exposé les efforts en cours pour la formation d’un nouveau gouvernement et l’organisation des élections législatives, avant d’effectuer avec lui un tour d’horizon de la situation en Syrie. « Nous partageons son point de vue selon lequel il n’est possible de régler les problèmes qui se posent au Liban ou dans la région qu’à travers un dialogue national général et une entente entre les différentes parties en présence », a-t-il dit, avant d’insister : « C’est la seule voie vers la paix pour tous les États de la région, y compris la Syrie. »
Au palais Bustros, le ministre russe a fait état d’une concordance de vues avec Adnane Mansour au sujet de la nécessité de « se conformer aux principes et aux usages internationaux lors du traitement de dossiers internationaux ». Pour la Syrie, il a mis en relief l’importance de l’application de la déclaration de Genève datée du 30 juin dernier, qui jette les bases d’une solution politique pacifique dans ce pays. « En Russie, nous nous efforçons d’appliquer les clauses de ce document, notamment en ce qui concerne le dialogue entre l’opposition et le régime (...). À tous nos hôtes, nous expliquons que Moscou se fonde dans ses efforts et ses contacts sur le principe de la non-ingérence dans les affaires d’autrui. Nous sommes aussi contre les tentatives d’imposer des agendas et des solutions de l’extérieur au Liban. Nous sommes persuadés que les dirigeants libanais sont suffisamment sages et intelligents pour trouver les solutions aux problèmes auxquels leur pays est confronté », a affirmé M. Bogdanov.
Interrogé au sujet de la position de Moscou par rapport à l’implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie, il a répondu en soulignant la nécessité de « respecter la volonté du peuple libanais qui élit son propre Parlement », avant de poursuivre : « Nous traitons avec le Hezbollah. Les points de vue qui émanent de ce parti qui a démontré sa crédibilité doivent être respectés. »

À Moukhtara
À Moukhtara (lire encadré), M. Bogdanov a assuré qu’une solution militaire « est hors de question en Syrie », avant d’indiquer qu’« il n’est pas permis d’imposer au peuple syrien des solutions toutes faites, parachutées de l’extérieur ». « Le peuple syrien doit pouvoir régler ses problèmes à travers le dialogue », a-t-il fait valoir. Interrogé de nouveau au sujet de la participation du Hezbollah aux combats dans le pays voisin, l’émissaire russe a répondu : « Nous sommes en faveur de l’indépendance du Liban et de la Syrie, contre les ingérences dans leurs affaires et l’utilisation de l’un des deux territoires contre l’autre. Nous nous tenons aux côtés des différentes parties syriennes que nous devons aider à travers nos conseils, et nos concertations en vue d’une solution pacifique. »
Le sort des deux évêques grec-orthodoxe et syriaque-orthodoxe enlevés en Syrie a été évoqué au cours de l’entretien que le ministre russe a eu plus tard avec le métropolite Élias Audi à Achrafieh. M. Bogdanov a insisté sur les efforts que son pays déploie pour obtenir leur libération, affirmant que Moscou établit des contacts avec le régime et l’opposition en Syrie pour tenter de faire la lumière sur leur sort et d’obtenir leur libération dans les délais les plus brefs.

 

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commentaires (4)

Comme pour la TCHÉTCHÉNIE et la GÉORGIE ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 57, le 28 avril 2013

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Commentaires (4)

  • Comme pour la TCHÉTCHÉNIE et la GÉORGIE ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 57, le 28 avril 2013

  • c'est pas bon et étouffe-chrétien,la poutine...

    GEDEON Christian

    11 h 46, le 28 avril 2013

  • BISARRERIE DES BIZARRES ! Il appuie la " NON INGÉRENCE " quand deux clans libanais se battent sur le terrain, les uns avec le régime et les autres avec les insurgés. Comment appellez-vous ça en RUSSE, Monsieur Poutine, S.V.P. ? LA NON INGÉRFNCE ? Bon, on comprend alors qu'est-ce que c'est L'INGÉRENCE !

    SAKR LOUBNAN

    11 h 43, le 28 avril 2013

  • Je ne fais pas confiance à poutine à la sauce brune et du fromage +Met Québécois composé de pomme de terre frite avec une sauce brune par dessus + du fromage granulé+ Élias W Chalhoub

    Chalhoub Elias

    05 h 42, le 28 avril 2013

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