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À La Une - Liban

Si Assad tombe, Tripoli ne brûlera pas seule mais tout le Moyen-Orient aussi, avertit Rifaat Eid

Rifaat Ali Eid lors de la conférence de presse hier : des tonnes d’armes transitent dans les deux sens entre le Liban et la Syrie.

Le chef du Parti arabe démocrate (PAD), Rifaat Ali Eid, a fait assumer à l’ancien Premier ministre Saad Hariri la responsabilité des jeunes islamistes libanais tués dans une embuscade à Tell Kalakh la semaine dernière, après avoir rejoint la rébellion en Syrie, et des 17 personnes mortes à Tripoli lors des combats confessionnels meurtriers qui ont éclaté après l’affaire. Il a aussi accusé le courant du Futur de contrebande d’armes au profit de la rébellion en Syrie. « 

 

Des bateaux chargés d’armes pour le compte du courant du Futur transitent par Tripoli à destination de la Syrie », a déclaré M. Eid lors d’une conférence de presse à Jabal Mohsen. Il a par ailleurs fait état de la présence d’armes « de toutes sortes à Tripoli en provenance de Syrie et à l’expansion de membres de l’Armée syrienne libre (ASL) dans la ville, puisque beaucoup des blessés de l’ASL se trouvent actuellement dans les hôpitaux du Nord ». « Des moyens financiers indescriptibles viennent d’Arabie saoudite et du Qatar », a ajouté le leader alaouite, qui a indiqué que « le PAD a été obligé de riposter à l’ASL pour qu’elle sache de quoi nous sommes capables ». Après avoir rappelé qu’il soutenait et soutiendrait le président Bachar el-Assad jusqu’au bout, Rifaat Eid a exhorté le leader syrien à renvoyer au Liban toutes les dépouilles mortelles des Libanais tués vendredi dernier dans une embuscade en Syrie, où ils étaient partis prêter main-forte aux rebelles syriens. « Nous remercions le gouvernement d’avoir pris la décision de rétablir le calme, il devrait aussi indemniser les victimes le plus tôt possible », a-t-il dit. M. Eid a, par ailleurs, appelé à la nomination de ministres alaouites et à la présence d’un représentant de cette communauté au dialogue national. Il a déclaré que « sa communauté était prête à livrer ses armes si des garanties étaient offertes en contrepartie ». Saluant l’intervention de l’armée libanaise à Tripoli, il a aussi déclaré que « si le régime Assad tombait en Syrie, ce n’est pas seulement Tripoli qui brûlera, mais tout le Moyen-Orient ».


Pour sa part, le président de la République, Michel Sleiman, a suivi hier les développements de la situation dans la ville de Tripoli avec les responsables concernés. Il a ainsi reçu des rapports sur le rétablissement du calme dans les régions, lesquelles ont fait l’objet de tensions extrêmes ces derniers jours, et ce grâce au plan adopté par les forces de sécurité. Le chef d’État a évoqué la situation à Tripoli avec le député Mohammad Kabbara. D’autre part, et selon des sources sécuritaires informées, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel aurait reçu les reproches de certaines forces actives de la ville, lors de la réunion du Conseil des ministres, du fait qu’il ait uniquement visité le député Samir Jisr lors de sa tournée tripolitaine et du fait que cette tournée n’a pas porté ses fruits comme à Saïda. Le ministre Charbel a répondu qu’il a uniquement visité le député Jisr dans le but de recevoir la pétition des notables de la ville, qui comprend leurs propositions qu’il a ensuite élevées au Conseil supérieur de défense.


Tripoli était aussi au centre des déclarations de nombre de politiciens hier. Le ministre Ahmad Karamé a ainsi « démenti que le Premier ministre Mikati et le courant du Futur soient en train de financer les combats à Tripoli », précisant que « de nouvelles armes ont été utilisées à Tripoli ces deux derniers jours ». Le député Nabil Nicolas a considéré que « le nord du Liban constitue une boîte postale régionale, et qu’il faut qu’il devienne une vraie zone militaire ». Du côté du courant du Futur, l’ancien député Antoine Andraos a accusé le régime syrien d’être responsable des incidents sécuritaires de la ville, signalant que « le Hezbollah a causé l’armement du camp adverse ». Le député Mohammad Kabbani a, de son côté, appelé à « désarmer Beyrouth et Tripoli, pour que le monopole des armes soient aux mains des forces légitimes ».


Enfin, l’ancien député Moustapha Allouch a pour sa part estimé qu’« il faut trouver une solution durable à la sécurité de Tripoli », et le député Khodr Habib a répondu à Rifaat Eid en affirmant que « tout le monde sait à quel point le PAD est relié au régime syrien, et ce lien l’a poussé à transformer Tripoli en ligne de front, conformément à un agenda syrien ». « Les services de sécurité possèdent toutes les informations concernant la provenance des armes à Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen », a-t-il conclu.

 

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