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Moyen Orient et Monde - Éclairage

« Les femmes sont invisibles » au Pérou

Nadine Heredia, Hillary Clinton et Michelle Bachelet rencontrant des femmes entrepreneuses à Lima. Ernesto Benavides/AFP

Trois femmes de pouvoir, Hillary Clinton, Michelle Bachelet et Nadine Heredia, ont plaidé à Lima pour les droits politiques et économiques des femmes, dans un pays où de l’aveu même de son président elles restent encore « invisibles ». « L’amélioration du statut des femmes, en leur ouvrant grand les portes du possible, est une des tâches-clés de notre temps », a donc martelé la secrétaire d’État américaine, lançant une conférence consacrée à la lutte contre la pauvreté et au rôle des femmes « comme moteur de croissance et de développement ».
L’ancienne Première dame des États-Unis devenue secrétaire d’État avait tenu à faire le voyage depuis Washington pour un séjour de moins de 24 heures afin de soutenir une cause qui lui est chère depuis longtemps. « Nous allons discuter des moyens d’exploiter le potentiel des femmes et de stimuler la croissance économique », a-t-elle expliqué à son arrivée à Lima, s’affirmant « impatiente de rencontrer plusieurs femmes entrepreneuses du Pérou ».
À son côté, l’ancienne – et première femme – présidente du Chili, Michelle Bachelet, aujourd’hui directrice exécutive d’ONU-Femmes, et Nadine Heredia, la jeune et influente épouse du président péruvien Ollanta Humala à qui l’on prédit aussi un destin national, ont également souligné le rôle indispensable des femmes dans la société.
Repoussées derrière des barrières par d’impressionnantes mesures de sécurité dans le quartier Gamarra à Lima, plus grand centre d’industrie textile et de confection du Pérou, des centaines de personnes ont ovationné les trois femmes, tout sourire, venues soutenir les ouvrières et les vendeuses, qui composent plus de 60 % des commerçants.

De fil en aiguille
Auparavant, Mme Clinton avait loué le pouvoir « de l’aiguille et du fil », citant en exemple le travail d’une brodeuse péruvienne, Luzmila Huarancca, qui « crée de magnifiques tissus brodés » dans un village des hauts plateaux andins. « Il y a 10 ans, a-t-elle relevé, avec une subvention de l’Usaid et du gouvernement péruvien, cette femme a enseigné ses compétences à quelque 800 femmes d’une douzaine de communautés » andines. « C’est comme cela que dans notre économie globalisée une femme peut avec une aiguille et du fil donner des centaines d’emplois de qualité, instiller de nouvelles espérances dans l’avenir de sa famille et participer à la croissance économique de son pays », a ajouté la chef de la diplomatie américaine. « Les restrictions à la participation économique des femmes signifient de grandes pertes en termes de croissance économique et de revenus dans toutes les régions du monde », a fait valoir Mme Clinton. « Dans la région Asie-Pacifique, par exemple, c’est plus de 40 milliards de dollars en perte de PIB chaque année... Dans mon propre pays, faciliter l’entrée des femmes sur le marché du travail pourrait accroître le PIB de plus de 9 % », a-t-elle assuré. « Dans la zone euro, le PIB pourrait être de 13 % plus élevé. Pourtant, même avec un tel gain pour nous tous, plus de 100 pays ont adopté des lois qui restreignent la participation économique des femmes », a déploré la chef de la diplomatie américaine.
« Les pays qui pratiquent l’égalité des sexes avancent plus vite et mieux », a assuré de son côté Michelle Bachelet, qui, pas encore candidate, est déjà plébiscitée au Chili pour la présidentielle de 2014. En Amérique latine, « la pauvreté a le visage d’une femme et d’une petite fille », a ajouté l’ancienne présidente.
Le président Ollanta Humala a rappelé pour sa part qu’au Pérou, « sur quatre analphabètes, trois sont des femmes ». Comme État, a-t-il ajouté, le Pérou a « une dette envers les femmes », relevant que seulement 20 % des parlementaires péruviens sont des femmes et que les 24 présidents régionaux sont tous des hommes. Pour le Pérou, a-t-il déploré, « les femmes ont été invisibles ».
(Source : AFP)
Trois femmes de pouvoir, Hillary Clinton, Michelle Bachelet et Nadine Heredia, ont plaidé à Lima pour les droits politiques et économiques des femmes, dans un pays où de l’aveu même de son président elles restent encore « invisibles ». « L’amélioration du statut des femmes, en leur ouvrant grand les portes du possible, est une des tâches-clés de notre temps », a donc martelé...

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