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Liban - L’éclairage

Mikati réussira-t-il à convaincre ses ministres de respecter à la lettre la politique de distanciation ?

Dans ces cercles privés, Nabih Berry dit volontiers qu’il est l’architecte de la politique de distanciation privilégiée par le Liban vis-à-vis de la Syrie. Une politique à laquelle Nagib Mikati reste très attaché : il répète qu’elle sert particulièrement bien les intérêts nationaux. Il a d’ailleurs été salué pour cela au cours des entretiens bilatéraux qu’il a eus en marge de l’Assemblée générale de l’ONU par ses interlocuteurs internationaux qui ont loué sa capacité à préserver autant que faire se peut la stabilité libanaise. Il faut dire que les capitales occidentales accordent un très grand intérêt à cette stabilité et qu’elles considèrent la sécurité au Liban, selon un membre de la délégation libanaise qui s’était rendue au Palais de Verre, comme une ligne rouge.


Signalons à ce sujet que le Premier ministre ne s’est pas réuni à New York avec le chef de la délégation syrienne, le ministre des Affaires étrangères Walid Moallem, qui s’est uniquement entretenu avec son homologue libanais, Adnane Mansour, en sa qualité de président du moment du Conseil de la Ligue arabe...
En attendant, si le gouvernement Mikati ne s’éloigne pas d’un iota de cette politique de distanciation, fermement encouragé en ce sens par le président Sleiman, ce n’est pas le cas de toutes les factions libanaises. Finalement, celles-ci restent extrêmement divisées par rapport au dossier syrien, entre pro-Assad et prorebelles, ce qui donne des sueurs froides au ministre de l’Intérieur. Marwan Charbel craint en effet que si le conflit syrien perdure, il ne soit exporté sur la scène libanaise.


Ainsi, le 14 Mars ne cache aucunement son soutien à la rébellion, surtout qu’il estime que la révolte syrienne s’inscrit directement dans le cadre du printemps libanais initié par la révolution du Cèdre. Pour un des pôles de l’Alliance minoritaire, ce qui se passe en Syrie est irréversible et il est impossible que le régime de Damas puisse récupérer ses bases. Quant au 8 Mars, il appuie naturellement ce régime et le président Bachar el-Assad ; à tel point que quelques-uns de ses leaders membres du gouvernement n’hésitent pas à critiquer la politique de distanciation imposée par le tandem de l’exécutif, exigeant que le cabinet soutienne publiquement le régime contre les rebelles.


Tout le monde le sait : malgré la participation du Hezbollah au gouvernement Mikati, le directoire du parti chiite est totalement antidistanciation. Ce qui n’empêche pas ses ministres de rester en poste. Et peu importe si des cadres hezbollahis ont été récemment tués en Syrie : les médias du parti chiite ont d’ailleurs été jusqu’à assurer, nonobstant le peu d’informations et les versions contradictoires à ce sujet, que ces « martyrs sont morts dans l’exercice de leur devoir jihadiste ». Ces médias n’ont en outre pas jugé utile de préciser dans quelle région syrienne ces cadres sont morts, ni ce que « devoir jihadiste » signifie réellement. Pour le 14 Mars, cela est pourtant clair : ses hommes sont morts en combattant en Syrie contre les rebelles, ce qui montre clairement l’étendue de l’implication du Hezb dans le conflit syrien.


Des pôles politiques musulmans craignent là que ce « devoir jihadiste » ne fasse tache d’huile dans les rues libanaises, que cela n’entraîne une translation malheureuse des combats au Liban, qui se noierait automatiquement dans une guerre sectaire sunnito-chiite alors que tous les pôles concernés ne cessent de réclamer la coexistence, l’unité et la stabilité. Des observateurs avisés craignent également que certaines factions musulmanes, c’est-à-dire les salafistes, ne montent au créneau, en réaction à l’implication du Hezb, pour soutenir les rebelles, ce qui a poussé le gouvernement Mikati à se cramponner davantage et plus que jamais (notamment à l’aune de la réplique turque contre Damas) à la politique de distanciation.


La question vaut beaucoup : Nagib Mikati réussira-t-il à convaincre les composantes de son équipe à respecter au maximum cette distanciation? Ou bien le Liban tombera-t-il tête la première dans le piège tendu par Assad et son régime contre les voisins de la Syrie ?

Dans ces cercles privés, Nabih Berry dit volontiers qu’il est l’architecte de la politique de distanciation privilégiée par le Liban vis-à-vis de la Syrie. Une politique à laquelle Nagib Mikati reste très attaché : il répète qu’elle sert particulièrement bien les intérêts nationaux. Il a d’ailleurs été salué pour cela au cours des entretiens bilatéraux qu’il a eus en...

commentaires (2)

S'ils chanteront de nouveau : KOULLOUNA LIL WATAN, KOULLOUNA LIL 3AMAL... Bas yia hasirté ! la hayda wala haydak...

SAKR LEBNAN

13 h 14, le 06 octobre 2012

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Commentaires (2)

  • S'ils chanteront de nouveau : KOULLOUNA LIL WATAN, KOULLOUNA LIL 3AMAL... Bas yia hasirté ! la hayda wala haydak...

    SAKR LEBNAN

    13 h 14, le 06 octobre 2012

  • Le "8 Malsain" avoue, que souvent, il avait pu envier ces Sains sûrs d’eux-mêmes et de leurs capacités. Que s’il avait cette même assurance, sa vie se serait trouvée grandement facilitée ! Et que, si on ne peut que détester ce genre de "Satanés!" Sains, on ne peut aussi que les envier par leur capacité à jouer de leurs Saines qualités. On voudrait faire croire que ces Sains indigènes sont mous et incapables de méchanceté ; il ne faut pas le croire. Certains "Malsains" pâmés arguent même que le fait que ce soit des Sains, serait un avantage extraordinaire. C’est idiot, les Sains ne sont ni pires, ni meilleurs que les hommes normaux ; sauf ceux éhhh "Malsains" évidemment ! La méchanceté et la manière dont ils y ont recours est différente. Il n’y a qu’un ébaubisme pour louer des Sains, comme s’ils étaient tous de douces agnelles. C'est d'ailleurs un trait incroyable dans cet "naïveté Malsaine", que d'idéaliser le Sain. On a même dans de multiples cabinets de.... "Spécialistes?", vu tant de néo-"Malsains" victimes de Sains Stricts, qu’on sait que les souffrances psychologiques qu’ils ont enduré sont à la mesure de ce que les Sains saints endurent de ceux des "Malsains" éhhh violents : les attitudes Saines pouvant blesser autant que des coups ! Après ces moult réflexions, on est content de constater qu’il existe des post-"Malsains" + ou – Non- "Malsains" prêts à analyser ce fait en jugulant leur "propre! new Malsanité".

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    01 h 49, le 05 octobre 2012

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