Comment prévenir une agression israélienne élargie, comment s'en protéger ? Un ancien ministre répond qu'il faut tout d'abord prendre garde à ne donner à Israël aucun prétexte d'attaque. Ce qui implique un accord dans ce sens entre toutes les parties locales, le Hezbollah inclus. On sait en effet qu'en juillet 2006, l'État hébreu a soutenu que c'est le Hezb qui avait déclenché la guerre en capturant deux soldats israéliens. Au cas où Israël déciderait de passer aux actes sans disposer de prétexte, le front intérieur libanais s'en trouverait bien soudé pour faire face, le cabinet d'union nationale en voie de formation gérant alors cette résistance. Toujours dans le même cas, poursuit la source citée, les pays arabes, notamment l'Arabie saoudite, l'Égypte et la Syrie, se tiendraient aux côtés du Liban et lui apporteraient diverses assistances. De même pour l'Iran, qui volerait au secours du Hezbollah. Mais il serait encore plus efficacement soutenu par l'Amérique et l'Europe, qui n'admettraient pas une agression israélienne injustifiée.
L'ancien ministre se demande cependant comment le Hezbollah réagirait si l'Iran était la cible d'une lourde frappe israélienne, comme il en est beaucoup question ces jours-ci dans plus d'un cercle informé. Le parti de Dieu voudrait-il, et pourrait-il, s'interdire de tirer des missiles sur Israël afin de prémunir le Liban contre une nouvelle guerre dévastatrice ? On peut, sans doute, envisager une riposte graduée du Hezb, en cas de frappe israélienne limitée, ainsi qu'une contre-riposte israélienne, également graduée. Mais qu'adviendrait-il si l'Iran était massivement attaqué aussi bien par les Américains que par les Israéliens, à cause de son obstination à se doter de l'arme nucléaire ? Rien ne garantit, bien au contraire, que le Hezbollah n'ouvrirait pas alors en grand le front du Liban-Sud.
La logique de la violence, dont le parti combattant est adepte, induit, poursuit cette source, que la présence du Hezbollah au sein d'un gouvernement d'union nationale ne signifie aucune assurance antiguerre. Il ne saurait pas, pour sa part, rester à l'écart d'un conflit armé, comme l'Iran, la Syrie et les autres pays arabes l'ont fait durant la guerre de juillet 2006. D'autant qu'il s'arroge, et usurpe, ce droit de décider de la guerre et de la paix que la Constitution réserve, en exclusivité, au Conseil des ministres, à la majorité des deux tiers. L'ancien ministre conclut en répétant qu'il ne sert à rien de s'entendre sur le tiers de blocage et autres questions ministérielles s'il n'y a pas d'abord entre les leaderships un accord sur la nécessité de mettre le Liban à l'abri d'une nouvelle guerre contre Israël. Il reste, cependant, que les Libanais sont divisés sur le point de savoir si le Liban doit ou non s'impliquer dans une guerre israélo-iranienne ou irano-américaine.
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