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Société - Crise au Liban

Les examens officiels du brevet 2024 annulés

Les épreuves du baccalauréat maintenues avec des matières optionnelles.

Les examens officiels du brevet 2024 annulés

Le ministre libanais sortant de l’Éducation Abbas Halabi au cours de sa conférence de presse au siège du ministère à Beyrouth, le 30 avril 2024. Photo Layal Dagher

Le ministère libanais de l’Éducation nationale a décidé  d'annuler les examens officiels du brevet et de maintenir les épreuves du baccalauréat, qui comprendront exceptionnellement des matières optionnelles. Chaque candidat au baccalauréat sera donc examiné sur la matière de son choix au sein d'un groupe de matières. Cette décision annoncée mardi intervient alors que les cours sont suspendus dans les écoles du Liban-Sud depuis le début des combats meurtriers entre Israël et le Hezbollah, au lendemain du déclenchement de la guerre de Gaza.

« Nous avons décidé d’annuler les examens du brevet », a affirmé le ministre sortant de l’Éducation Abbas Halabi, au cours d’une conférence de presse au siège du ministère. Il a annoncé que les élèves seront évalués sur base des notes du contrôle continu obtenues lors des deux premiers trimestres. Les examens du brevet technique seront également annulés, a précisé le ministre.

« Nous avons décidé d’organiser des examens unifiés pour le baccalauréat à travers le pays, sans exclure le Sud pour éviter toute discrimination », a-t-il encore ajouté. Selon lui, « la tenue d’examens différents pour un même diplôme nuira à ce dernier et à la confiance des gens dans cette certification ». 

M. Halabi a affirmé que le ministère « mettra en place les modifications nécessaires et introduira des exceptions bien étudiées et justes pour tout le monde ». Il a ainsi expliqué que « les examens du baccalauréat auront lieu conformément à un programme qui prendra en compte les élèves du Liban-Sud », précisant que les examens comprendront « des matières obligatoires et d’autres optionnelles ».

« Pressions politiques »

Contacté par notre publication, le président du syndicat des écoles privées au Liban Nehmé Mahfoud ne cache pas son mécontentement. « Le ministre a communiqué, il y a moins de deux semaines, les dates des examens officiels, avant de revenir en partie sur sa décision », a-t-il rappelé. Avant d'ironiser : « La situation dans le Sud n'a pas changé en deux semaines. Je pense que le ministre a subi des pressions politiques ».

Le sort des examens officiels était déjà au menu lundi d’une réunion de la commission parlementaire de l’Éducation, composée entre autres de députés du Hezbollah et du mouvement Amal, qui auraient fait pression pour une telle annulation du brevet et une adaptation du baccalauréat, selon des informations de presse. Ces deux partis, principaux belligérants contre l'armée israélienne au Liban-Sud, semblent donc avoir eu gain de cause. 

« Nous avons appelé à l’annulation du brevet dont la tenue est difficile en raison de contraintes logistiques », a précisé le député du Courant patriotique libre Edgar Traboulsi, membre de cette commission, à notre publication, appelant les établissements à se contenter des résultats des évaluations continues. Pour le baccalauréat libanais, la commission parlementaire a cependant recommandé la tenue d’un « examen officiel unifié qui prendra en considération les conditions éducatives contraignantes dans certaines régions ». « Nous avons demandé à ce qu’il y ait davantage de matières optionnelles à comparer avec l’année dernière, parmi lesquelles les élèves devront choisir, en plus de celles qui sont obligatoires », a souligné l’élu de Beyrouth.

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Les écoles catholiques s'inquiètent

Si le député estime que ces mesures « n’auront pas d’impact sur le niveau éducatif ni sur l’admission des élèves dans les universités », le secrétaire général des Ecoles catholiques, le père Youssef Nasr, semble inquiet.

« Les écoles catholiques ont achevé leurs programmes, il est du droit des élèves de passer des examens qui englobent l’ensemble du curriculum », souligne-t-il. Selon lui, « les élèves du baccalauréat ne peuvent passer des examens optionnels alors que toutes les matières sont obligatoires dans le programme libanais ».

Au cours des années précédentes, les programmes des examens officiels libanais ont été allégés en raison de la pandémie de Covid-19 et de la crise économique qui a frappé le pays, engendrant une suspension par intermittence des cours. Même l'édition 2023-2024 annoncée le 23 avril dernier par le ministre de l'Education, présentait déjà des allègements. « Nous avons chargé le Centre de recherche et de développement pédagogique (CRDP) d'évaluer les cours reçus par les élèves des écoles fermées au Liban-sud, afin d'envisager de nouveaux allègements, au besoin », ajoute Abbas Halabi.

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« Mais cela n’est pas la norme », rappelle le Père Nasr, estimant qu’il ne faut pas faire subir à toutes les écoles ce qui devrait être appliqué aux établissements du Sud. A ce sujet, le secrétaire général des Ecoles catholiques appelle à la tenue d’un « examen adapté », certaines écoles n’ayant pas réussi à achever les programmes.

Dans un rapport publié mardi, l’Unicef a indiqué que « plus de 70 écoles sont actuellement fermées au Liban-Sud, ce qui affecte gravement l’éducation de 20 000 élèves ». Selon le texte, « nombre d’enfants déplacés à l'intérieur du pays ont pu reprendre leurs études dans les écoles publiques et ont reçu de nouvelles fournitures scolaires ainsi qu'une aide au transport ».

Pour ce qui est des écoles catholiques, le Père Nasr a affirmé que dix établissements ont été contraints de fermer leurs portes au Liban-Sud, mais ont continué à dispenser des cours à distance. 

Le ministère libanais de l’Éducation nationale a décidé  d'annuler les examens officiels du brevet et de maintenir les épreuves du baccalauréat, qui comprendront exceptionnellement des matières optionnelles. Chaque candidat au baccalauréat sera donc examiné sur la matière de son choix au sein d'un groupe de matières. Cette décision annoncée mardi intervient alors que les...
commentaires (4)

Dommage, un des principaux candidats à la présidentielle va perdre le seul diplôme qu’il a

Lecteur excédé par la censure

10 h 54, le 02 mai 2024

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Commentaires (4)

  • Dommage, un des principaux candidats à la présidentielle va perdre le seul diplôme qu’il a

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 54, le 02 mai 2024

  • POURQUOI ANNULES ? DE LA CERTAINS PUISENT LES CANDIDATS A LA PRESIDENTIELLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 12, le 01 mai 2024

  • Nuuuull ! Quel bel exemple ! Au lieu de montrer que le Liban et ses institutions tiennent contre vents et marrées, on se trouve des excuses. Eh bien on 'ira pas loin avec ces gens. Heureusement que certains Libanais continuent de travailler malgré la situation, envers et contre tout et sans se trouver des excuses pour baisser les bras.

    K1000

    00 h 34, le 01 mai 2024

  • Ah super ! donc, il n'y aura pas de tir de joie en l'air des parents à l'annonce de la réussite de leurs progénitures?. 2 ou 3 morts et blessés par balles perdues en moins, pas mal - belle performance.

    Céleste

    20 h 27, le 30 avril 2024

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