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Liban - Tournée arabe

Pas de dialogue avec Damas pour le moment, affirme Aoun

Les malentendus avec certains États du Golfe ont été « dissipés », répète le chef de l'État.

Le président Michel Aoun en compagnie de l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, à Doha, le 11 janvier 2017. Photo Dalati et Nohra/Handout via Reuters

À coups de petites phrases et de nuances, la politique arabe du Liban s'est dessinée un peu plus nettement à la faveur de la première tournée que vient de faire le chef de l'État, Michel Aoun, en Arabie saoudite et au Qatar, et qui s'est achevée hier. La prise de position la plus significative du président Aoun porte sur les rapports du Liban avec Damas. C'est ainsi qu'il a affirmé qu'il n'y avait pour le moment pas de dialogue avec le régime du président Bachar el-Assad pour le retour des plus d'un million de réfugiés syriens présents au Liban.

« Il n'y a actuellement pas de dialogue avec les autorités syriennes concernant un retour sûr pour les réfugiés syriens dans leur pays, mais rien n'est impossible », a déclaré le chef de l'État dans un entretien accordé à la chaîne qatarie al-Jazira. Par ailleurs, il a affirmé que le Liban « n'est partie prenante dans aucun axe et tisse des amitiés avec tout le monde » et que « toutes les guerres ont une fin », en allusion évidente au conflit en Syrie.

Dans ce contexte, M. Aoun a estimé que le Hezbollah « est désormais impliqué dans les conflits de la région et fait partie d'une crise régionale et internationale, et trouver une solution à cela est au-delà des capacités du Liban, du fait de l'implication des États-Unis, de la Russie, de l'Iran, de la Turquie et de l'Arabie saoudite dans cette crise ». « En raison de cela, nous ne pouvons prendre fait et cause en faveur d'un quelconque axe en Syrie aujourd'hui », a-t-il dit. « Cela s'applique également au Hezbollah, car il fait partie de la population libanaise », a ajouté M. Aoun. Et de poursuivre : « Nous pouvons dire à tout le monde que la sécurité et la stabilité prévalent (au Liban) et que les institutions étatiques ont été réactivées. Ce que nous faisons actuellement, c'est isoler la question de l'intervention du Hezbollah en Syrie par rapport à la scène libanaise locale. »

Dans un autre entretien accordé à la chaîne al-Arabiya, M. Aoun a estimé que « le conflit syrien ne peut être résolu que politiquement ». « Nous cherchons à appliquer toutes les dispositions de l'accord de Taëf », a-t-il encore dit à la chaîne.

 

« Le retour des touristes du Golfe »
Plus tôt dans la journée, et dans une conversation à bâtons rompus à bord de l'avion qui le ramenait à Beyrouth, le président Aoun a affiché sa satisfaction après sa tournée en Arabie saoudite et au Qatar, et dont les répercussions seront « positives » et « concrètes », selon lui. Il s'agissait du premier déplacement du chef de l'État depuis son élection le 31 octobre.

« Nos relations avec les pays du Golfe, particulièrement avec l'Arabie saoudite, sont revenues à la normale. La page des dysfonctionnements, qui s'étaient produits en raison du vide à la tête de l'État et des conflits dans la région, est définitivement tournée », a déclaré le président Aoun dans l'avion qui a décollé de Doha, au Qatar, dans la matinée, aux journalistes qui l'ont accompagné lors de son déplacement. « Les résultats directs et indirects de cette visite se ressentiront rapidement », a-t-il assuré.
Il a répété à al-Jazira que « les malentendus avec certains pays du Golfe ont été dissipés (...) ». « Les Libanais assisteront au retour des touristes du Golfe », a-t-il ajouté, estimant que les répercussions de sa visite seront « concrètes et positives ». « Sur tous les dossiers qui préoccupent le Liban, l'Arabie saoudite et le Qatar, nous avons ressenti un véritable soutien », a-t-il indiqué, exprimant l'espoir que « le Liban continuera à avancer en retrouvant sa place dans le monde arabe, la région et le monde ».

Sur le plan sécuritaire libanais, le président Aoun a confié à al-Jazira que le dossier du financement saoudien d'un contrat d'armement français pour le Liban, et l'armement de la troupe libanaise en général, « est sur la table et fait l'objet de concertations entre les ministres concernés ». Cet accord tripartite (saoudo-franco-libanais), qui était en voie de finalisation il y a environ deux ans, avait été suspendu par la partie saoudienne et des responsables du royaume avaient même affirmé qu'il était « mort et enterré ». Ce revirement était le résultat de tensions diplomatiques entre Beyrouth et Riyad, sur fond de conflits régionaux. « Le but derrière le soutien des forces armées libanaises est la sauvegarde des frontières du Liban et la lutte antiterroriste », a dit le président Aoun.

Michel Aoun a par ailleurs demandé à l'émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani de continuer à suivre le dossier des militaires libanais retenus en otages par le groupe État islamique depuis août 2014. Il a également exhorté l'émir à se mobiliser pour connaître le sort du cameraman de la chaîne américaine Sky News, Samir Kassab, enlevé en Syrie il y a trois ans, ainsi que celui des deux évêques Youhanna Ibrahim, évêque syriaque-orthodoxe d'Alep, et Boulos Yazigi, évêque grec-orthodoxe de la même ville, enlevés en Syrie en 2013.

Sur le plan politique local, le chef de l'État libanais a affirmé que les élections législatives, prévues en principe en mai, se tiendront sur base d'une nouvelle loi électorale, « car la volonté populaire y est ». La loi actuelle, dite de 1960, se fonde sur la majoritaire plurinominale. Elle est critiquée, du moins en apparence, par presque toute la classe politique, à l'exception notable des joumblattistes. Certains appellent à adopter la proportionnelle intégrale, alors que d'autres défendent un mode de scrutin alliant proportionnelle et majoritaire.

 

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commentaires (3)

Ah ! Ben oui, juste "pour le moment" ! Ah ! "Collaborationnisme", quand tu nous tiens !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 40, le 13 janvier 2017

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Commentaires (3)

  • Ah ! Ben oui, juste "pour le moment" ! Ah ! "Collaborationnisme", quand tu nous tiens !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 40, le 13 janvier 2017

  • RIEN NE SERT DE COURIR , IL FAUT PARTIR A POINT . ON DIT BIEN " POUR LE MOMENT" .... DANS UN BON REPAS LE MEILLEUR C'EST POUR LA FIN .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 52, le 13 janvier 2017

  • N,EN DEPLAISE A CERTAINS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 10, le 13 janvier 2017

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