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Liban - Exécutif

Aoun préside le premier Conseil des ministres à Baabda : La priorité est à la tenue des législatives

La commission ministérielle chargée de rédiger la déclaration ministérielle a tenu une réunion « positive » au Grand Sérail sous la présidence du Premier ministre.

Les ministres observant une minute de silence à la mémoire des civils et des militaires tombés lors des récents attentats terroristes. Photos Dalati et Nohra

La première réunion du nouveau gouvernement s'est tenue hier à Baabda sous la présidence du chef de l'État, le général Michel Aoun, donnant le coup d'envoi au chantier de relance institutionnelle. Préalablement à la tenue du Conseil, alors que les ministres affluaient à Baabda, le président de la Chambre, Nabih Berry, a été reçu par le chef de l'État peu avant midi, avant d'être rejoint par le Premier ministre, Saad Hariri. Les trois pôles du pouvoir se sont ensuite dirigés vers le jardin présidentiel, où la photo officielle du gouvernement a été prise dans une ambiance décontractée, qui a déteint sur la journée d'hier.
À l'ouverture du Conseil des ministres, le président de la République a d'abord « requis une minute de silence à la mémoire des victimes, civiles et militaires, tuées récemment, notamment aux mains des terroristes ». Il a ensuite salué le Premier ministre et les ministres, auxquels il a souhaité « la réussite, aussi bien au niveau du gouvernement réuni qu'au niveau de chaque ministère ». Après leur avoir formulé ses vœux pour les fêtes, il a souligné que « le cabinet d'entente nationale doit d'abord faire face à l'échéance des législatives et élaborer une nouvelle loi électorale, en même temps qu'il doit veiller sur la stabilité », selon le procès-verbal du Conseil des ministres dont a donné lecture le ministre de l'Information, Melhem Riachi.
Le président de la République a également préconisé que « chaque ministère donne la priorité aux attentes des citoyens, en matière d'eau, d'électricité, de travaux publics et de régulation de la circulation ». Cela vaudrait tout autant pour les ministères d'État, « investis respectivement d'une mission ». Le tout dans le cadre plus large du chantier de lutte contre la corruption, sur lequel s'est étalé le chef de l'État en rappelant qu'il est « issu d'une école (militaire, ndlr) fondée sur le principe de la responsabilité hiérarchique, qui impute au chef la responsabilité de tout manquement au niveau de son service. Cela s'applique au ministre au niveau de son ministère : toute négligence à lutter contre la corruption sera imputée directement au ministre responsable ».
Le président a appelé en outre à « accélérer l'approbation du projet de loi budgétaire et à trancher les nominations pressantes aux postes vacants ».
Tenant visiblement à faire acte de présence dans la prise de décision – en présidant notamment les prochains Conseils des ministres –, le président de la République a annoncé que les prochaines réunions devront se tenir tous les mercredis, de 11 heures à 14 heures.
C'est sur les enjeux sécuritaires que s'est focalisé pour sa part le Premier ministre Saad Hariri, appelant les services compétents à « se préparer à préserver la sécurité du pays, surtout au niveau des lieux touristiques en cette période festive ». Il n'a pas manqué de remercier le chef de l'État « pour sa confiance » et d'adresser ses vœux aux ministres réunis.
Outre les déclarations de bonne volonté inaugurant, comme il se doit, le travail du nouveau cabinet, le Conseil d'hier a abouti concrètement à la formation de la commission ministérielle chargée de rédiger la déclaration ministérielle, « première mission du cabinet », selon les termes de M. Aoun.

« Pas de triptyque »
La commission ministérielle a tenu sa première réunion hier en milieu d'après-midi au Grand Sérail sous la présidence du Premier ministre Saad Hariri, en présence de tous ses membres, à savoir les ministres Marwan Hamadé, Mohammad Fneich, Ali Hassan Khalil, Nouhad Machnouk, Salim Jreissati, Youssef Fenianos et Pierre Abi Assi, ainsi que du secrétaire général du Conseil des ministres, Fouad Fleifel. Selon les informations de notre correspondante Hoda Chédid, le Premier ministre a rédigé un brouillon de quatre pages qu'il a soumis au débat.
La commission a dû examiner trois points problématiques : la distanciation à l'égard des conflits régionaux, la lutte contre le terrorisme et la résistance contre Israël. Il a été décidé de traiter de ces trois points en s'inspirant de la formulation retenue dans le discours d'investiture du chef de l'État, lequel avait mentionné la lutte « préventive, dissuasive et défensive » contre le terrorisme et l'appui aux forces sécuritaires dans cette mission, et la lutte contre Israël sans épargner aucun moyen pour protéger le territoire national et récupérer les territoires occupés.
Pour ce qui est de la distanciation du Liban à l'égard des conflits régionaux, le ministre des Affaires étrangères souhaiterait en nuancer la formulation, en remplaçant le terme « distanciation » par « éloignement » du Liban des conflits régionaux, rapporte notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane. Et cela même si la nuance verbale ne change rien au sens.
Le brouillon soumis par le Premier ministre doit être revu et corrigé à la lumière des remarques qui lui ont été soumises hier, en vue de le réexaminer lors de la prochaine réunion de la commission, dont la date reste à fixer.
Lors d'une conversation à bâtons rompus avec la presse, à l'issue de la réunion de la commission ministérielle, les ministres interrogés se sont montrés positifs (au point de conduire les observateurs à s'interroger sur les raisons du tweet du chef de la Rencontre démocratique, le député Walid Joumblatt, qui posait la question rhétorique de deviner ce que contiendra la déclaration ministérielle).
Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a déclaré qu'une « entente a été obtenue sur les principaux points devant être insérés dans la déclaration ministérielle ». Interrogé sur de possibles points de divergence, il a répondu qu'il n'y en avait « absolument pas ». « Il n'existe pas de divergences autour des points principaux », a-t-il précisé, en expliquant que « la déclaration ministérielle doit s'inspirer du discours d'investiture du président Aoun et de la déclaration ministérielle du cabinet sortant ». Parmi les points fondamentaux, il a évoqué « le terrorisme, les législatives, la situation économique et la question des réfugiés syriens ».
Il a précisé, en réponse à une question, que la proportionnelle n'a pas été évoquée nommément, seulement « l'optique d'une nouvelle loi électorale moderne ».
Et sur la possibilité de réinsérer dans la déclaration le triptyque armée-peuple-résistance, M. Machnouk a été catégorique : « Cela n'est absolument pas envisagé. »
Pour sa part, le ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé, a précisé que « le brouillon de la déclaration est concis et s'inspire en grande partie du discours d'investiture ». « Lors du débat, chaque ministre a exprimé son point de vue, sans litige, a-t-il ajouté, en mentionnant, parmi les thèmes de la déclaration, le budget, les réfugiés, les questions financières, l'infrastructure routière, l'électricité et les déchets. »

Le dossier des réfugiés
De son côté, le ministre de la Justice, Salim Jreissati, a relaté « une ambiance positive » et confirmé « l'entente sur les points principaux » dont a fait état M. Machnouk. Il a estimé que la déclaration sera « concise dans la mesure du possible, tout en touchant aux thématiques politiques, économiques et sociales de la période à venir, y compris la question des réfugiés syriens ».
Alors que la gestion du dossier des réfugiés sous-tend tous les discours actuels, à commencer par le discours présidentiel, le ministre des Affaires sociales, Pierre Abi Assi, a déclaré à la Voix du Liban (93.3) qu'il a l'intention de « traiter de ce dossier avec réalisme et avec un souci d'efficacité dénué de racisme, le Liban ayant atteint un point de saturation au niveau de l'accueil des réfugiés, même si leur séjour est temporaire ».

La première réunion du nouveau gouvernement s'est tenue hier à Baabda sous la présidence du chef de l'État, le général Michel Aoun, donnant le coup d'envoi au chantier de relance institutionnelle. Préalablement à la tenue du Conseil, alors que les ministres affluaient à Baabda, le président de la Chambre, Nabih Berry, a été reçu par le chef de l'État peu avant midi, avant d'être...

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