Au troisième jour de sa 50e session annuelle, l'Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL), réunie au siège patriarcal maronite de Bkerké, a approuvé hier le texte d'un guide pastoral relatif au cas de harcèlement ou d'agression sexuelle sur mineurs.
Cette démarche intervient à la demande expresse du Saint-Siège, notamment dans le prolongement de la lettre apostolique publiée le 4 juin dernier par le pape François, a expliqué Mgr Hanna Alwan, président de la commission épiscopale pour les affaires juridiques, intervenant devant l'assemblée.
Le texte a été examiné article par article, précise un communiqué, et approuvé après débat. Il sera traduit en français et transmis au Vatican pour validation.
L'assemblée a relevé à cet égard la gravité extrême de ces crimes « qui nuisent autant aux victimes qu'à la mission de l'Église », tout en demandant que les enquêtes soient menées « correctement et objectivement, et mettent bien en lumière la responsabilité de l'agresseur, sachant que la miséricorde n'exclut pas la justice qui doit être assurée à la victime innocente ».
Sévérité sans précédent
Les évêques ayant fait preuve de « négligence » dans la gestion des cas de pédophilie devront quitter leurs fonctions, avait affirmé la « lettre apostolique » du pape François signalée par Mgr Alwan, jugée d'une « sévérité sans précédent ». La mesure concernait aussi les supérieurs généraux des ordres et instituts religieux. Le motif de négligence invoqué couvrait en particulier celui de « manque de diligence », c'est-à-dire pratiquement la lenteur à réagir à un cas de pédophilie. En cas de « manque de diligence » prouvée ou d'« omission », le texte prévoit qu'une enquête peut être engagée, l'intéressé pouvant fournir « documents et témoignages » et assurer sa défense. Le document prévoit enfin la création d'un « collège de juristes » pour assister le pape en amont de toute décision « définitive ».
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