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Liban - L’éclairage

Les obstacles à la naissance du gouvernement seraient progressivement levés

Michel Aoun, hier, en compagnie de Saad Hariri. Photo Dalati et Nohra

Le cabinet Hariri, le premier du nouveau mandat, verra le jour avant le 22 novembre. C'est en tout cas ce que rapportent de récents visiteurs de Aïn el-Tiné de la bouche du président de la Chambre, Nabih Berry. Ce dernier n'avait-il pas affirmé, jeudi dernier, que la visite du Premier ministre désigné Saad Hariri à Aïn el-Tiné serait synonyme de naissance du nouveau gouvernement ? Cela n'a pas été le cas. Les obstacles n'ont pas tous été aplanis. Les efforts et les contacts se poursuivent de plus belle pour neutraliser toutes les mines. Du reste, la Maison du Centre ne fait pas grands cas des embûches que le Premier ministre désigné rencontre actuellement, jugeant qu'elles relèvent de l'ordinaire dans la formation d'un cabinet au Liban et qu'elles ne sont guère insurmontables. Le nouveau cabinet serait donc prêt pour l'Indépendance, afin que le président de la République puisse inspecter les troupes, le jour du défilé, avec un nouveau ministre de la Défense à ses côtés, autre que Samir Mokbel, le ministre actuel, chargé de l'expédition des affaires courantes au sein du cabinet Salam.

Selon des sources qui suivent de près le processus de formation du cabinet Hariri, la visite du chef de la diplomatie, Gebran Bassil, dans la banlieue sud, aura été nécessaire pour baliser la voie vers le gouvernement et régler notamment la question de l'opposition du Courant patriotique libre à l'attribution du portefeuille des Finances au ministre amaliste sortant, Ali Hassan Khalil. Le différend aurait été réglé au cours de la réunion entre M. Bassil et le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le chef du CPL acceptant finalement l'idée du retour de M. Khalil aux Finances. La réunion aurait également permis à Gebran Bassil de défendre l'accord entre le CPL et les Forces libanaises au sujet de l'attribution d'un portefeuille régalien au parti de Samir Geagea. Mais M. Bassil n'aurait pas réussi à venir à bout des réserves du Hezbollah, et aurait été renvoyé à « celui qui négocie au nom » du tandem chiite, en l'occurrence M. Berry.

Qu'à cela ne tienne, la position du Hezb a été considérée comme une semi-acceptation de l'attribution aux FL d'un portefeuille régalien. Les FL auront donc deux portefeuilles de premier plan et un troisième à un indépendant allié, les trois ministres formant le bloc ministériel du parti. M. Bassil aurait insisté dans ce cadre pour qu'un portefeuille régalien soit accordé aux FL dans la mesure où le président Aoun serait contre le principe de vetos, surtout que Meerab n'a pris aucune position négative contre un portefeuille ou un nom donné depuis le début du processus de formation du cabinet. Il ressort de ce cas de figure que le Hezbollah intervient à tous les niveaux qu'il juge stratégiques, comme lorsque le responsable sécuritaire du parti, Wafic Safa, a transmis à M. Bassil un message de Hassan Nasrallah lui exprimant la nécessité de rester au palais Bustros à l'étape actuelle. M. Safa aurait également rencontré Nader Hariri, mais aucun détail n'a filtré de la rencontre. Faits étranges, lorsque le parti chiite affirme que c'est le président de la Chambre qui négocie en son nom concernant ce dossier.

Il reste que le flou continue de régner au niveau de certains détails du processus de formation, une mesure de précaution pour assurer le succès des négociations en cours, après le retour à la formule des 24 plutôt que des 30 ministres. C'est le cabinet Salam qui servira de prototype pour la répartition des portefeuilles du nouveau gouvernement, le président Aoun se voyant attribuer trois portefeuilles, comme le président Michel Sleiman (il s'agirait de Pierre Raffoul, Fayçal Karamé et Habib Ephrem), et le Premier ministre Hariri autant de portefeuilles que son prédecesseur, Tammam Salam. Le CPL sera représenté par deux ministres, Gebran Bassil et Élias Bou Saab, les FL par deux, le parti Kataëb par un (le grec-catholique Alain Hakim), de même que les Marada, qui pourraient obtenir les Télécoms. La représentation chiite resterait la même que dans le cabinet Salam, sauf si le Hezbollah cède l'un de ses portefeuilles au profit d'un ministre chiite du Parti syrien national social. Walid Joumblatt conserverait les deux portefeuilles druzes, sans en céder un à Talal Arslane, lequel serait dédommagé par l'entrée de son camarade (grec-orthodoxe) au sein du Parti démocratique, Marwan Abou Fadel, au gouvernement. Au niveau des minorités, Habib Ephrem devrait donc remplacer Nabil de Freige. Le maronite Ghattas Khoury devrait, soutenu par Saad Hariri, prendre la place de Boutros Harb.
Par ailleurs, des sources proches de Baabda estiment que le président de la République « prépare une surprise générale », sans en dire plus, alors que la plupart des obstacles auraient été levés. Quant au président des FL, Samir Geagea, il serait rassuré quant au cours des événements.

En marge de la formation du cabinet – mais pas tout à fait en marge puisque tout est imbriqué – de nouvelles alliances politiques se mettent en place. Il est d'ores et déjà question d'un vaste front chrétien formé du parti Kataëb, des Marada, du Parti national libéral et d'indépendants pour contrebalancer l'axe CPL-FL avant les prochaines législatives.

 

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commentaires (3)

Merci pour vos commentaires, l'erreur a été corrigée. Bien à vous

L'Orient-Le Jour

09 h 29, le 15 novembre 2016

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Commentaires (3)

  • Merci pour vos commentaires, l'erreur a été corrigée. Bien à vous

    L'Orient-Le Jour

    09 h 29, le 15 novembre 2016

  • "Les obstacles à la naissance du gouvernement seraient progressivement levées" !!! a ma connaissance, le mot "obstacle" est un mot masculin, non? priere de corriger l'erreur sur le site.

    Le Herisson

    08 h 21, le 15 novembre 2016

  • LIGNE DEUX DU TITRE DOIT ETRE LEVES ET NON LEVEES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 03, le 15 novembre 2016

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