Chucri : Nous sommes encore au début d’un processus et non d’une initiative

Poursuivant sa tournée auprès des responsables libanais dans une tentative visant à débloquer la présidentielle, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Chucri, s'est abstenu de faire part des idées dont il est porteur pour résoudre la crise de l'élection d'un chef d'État, mission pour laquelle il a été dépêché à Beyrouth.

« Nous sommes au début d'un processus qui consiste à échanger des idées. Nous ne pouvons pas parler d'initiative à ce stade », a-t-il dit, devant les journalistes. Il a toutefois souligné la nécessité de s'engager sérieusement en vue de la réalisation de cette échéance, qui représente, a-t-il dit, une « priorité ». Le ministre a souligné à ce propos que, bien qu'il nécessite un « accompagnement sur le plan régional et international », le déblocage ne pourra se produire sans une « entente interlibanaise qui requiert des concessions et des garanties ».

M. Chucri s'est entretenu hier avec l'ancien président Michel Sleiman, le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, et les députés du bloc, le chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, et le leader des Forces libanaises, Samir Geagea. Il n'a rencontré, par contre, aucun responsable du Hezbollah, « bien qu'il ait été invité par l'un de ses ministres à une entrevue », a souligné la LBCI dans son bulletin de 20h. Mais la réunion n'a pas eu lieu, assure la chaîne.
De Rabieh, où il s'est entretenu avec M. Aoun en présence de l'ambassadeur égyptien à Beyrouth, Mohammad Badreddine Zayed, et des membres d'une délégation officielle, le ministre égyptien a déclaré : « Nous avons convenu de poursuivre les contacts entre nous et d'échanger les idées susceptibles d'aller de l'avant pour sortir de l'ornière. »

(Lire aussi : Chucri en éclaireur à Beyrouth, le pape évoquerait le dossier libanais avec Hollande, l'éclairage de Philippe Abi-Akl)

L'importance de l'élection d'un président a également été au centre des discussions que le ministre a eues avec M.Geagea avec lequel il a effectué un tour d'horizon de la situation locale et régionale.
« Nous espérons que l'Égypte pourra réintégrer son rôle régional et plus particulièrement sa tâche consistant à aider le Liban à l'aune de la situation difficile que traverse la région », a affirmé le leader des FL à l'issue de la rencontre, soulignant que le rôle jadis joué par Le Caire est « on ne peut plus important aujourd'hui à la lumière des crises provoquées dans la région ».

À son tour, le responsable égyptien a indiqué avoir examiné avec son interlocuteur les moyens d'initier une coopération servant l'intérêt des deux pays « pour faire face aux défis actuels ».
Avec les députés du bloc du Futur, M. Chucri a évoqué les raisons derrière la crise politique au Liban et les moyens de la dépasser.

Le sujet de la présidentielle a également été au centre des discussions du responsable égyptien avec Samy Gemayel. Le communiqué publié par le parti Kataëb a précisé que l'entretien a porté sur « les obstacles qui entravent l'élection du président et l'impact négatif qu'il laisse sur le bon fonctionnement des institutions ».
Pour l'ancien chef d'État Michel Sleiman, « l'intérêt exprimé par l'Égypte pour le Liban n'est pas nouveau ». M. Sleiman a insisté sur la nécessité, pour les responsables libanais, « de prouver leur aptitude à respecter la Constitution qui est notre référence ultime et la garantie du système », a-t-il dit.

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