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Liban - Affrontements

Tripoli : énième tentative de consolider un cessez-le-feu plus que fragile

Une réunion sous l’égide de Mikati s’achève sur un appel à la justice pour engager des poursuites contre les fauteurs de troubles dans la ville.

Déploiement en force de l’armée dans le quartier de Bab el-Tebbaneh, à Tripoli, hier. Photo Reuters

Pour la première fois depuis le début de la semaine, les Tripolitains ont pu hier reprendre leur souffle à la faveur d’une accalmie que les responsables politiques et militaires s’efforcent de consolider, mais qui demeure pourtant aléatoire, les causes des affrontements récurrents qui se produisent dans la ville depuis des années étant toujours là.
En dépit du cessez-le-feu proclamé la veille entre les quartiers de Bab el-Tebbaneh (sunnite) et Jabal Mohsen (alaouite) et que l’armée s’est employée à imposer en ripostant aux tirs à leur source, la nuit de mercredi à jeudi s’était plutôt mal passée, deux personnes ayant trouvé la mort, victimes de tireurs embusqués. Le bilan des affrontements depuis lundi s’en est trouvé alourdi, s’établissant ainsi à dix tués et plus de 80 blessés.
En matinée, la situation restait extrêmement tendue du fait de l’activité continue des tireurs embusqués, mais aussi de la chute de quelques obus dans des quartiers plus ou moins éloignés du secteur « chaud » de la ville, notamment à Zahiriyé.
Ce n’est qu’à partir du début de l’après-midi qu’un calme plus complet s’est installé sur la ville et que l’activité a pu reprendre dans certains secteurs touchés par les combats.
En soirée, une importante réunion a été tenue au domicile tripolitain du Premier ministre, Nagib Mikati, sous l’égide de ce dernier et en présence de nombreux responsables de la ville, en vue de consolider l’opération de pacification.
Étaient notamment présents les ministres de l’Intérieur, Marwan Charbel, et de la Défense, Fayez Ghosn, les quatre autres ministres tripolitains, Ahmad Karamé, Nicolas Nahas, Mohammad Safadi et Fayçal Karamé, le mufti de Tripoli, cheikh Malek Chaar, les députés Samir Jisr, Mohammad Kabbara, Badr Wannous et Robert Fadel, ainsi que le directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, et de nombreux autres responsables militaires et sécuritaires.
Au terme des discussions, un communiqué a été publié annonçant que les participants ont « débattu des moyens de trouver une solution radicale à ce problème complexe qui a fini par constituer une menace pour la paix civile à Tripoli et dans tout le Liban ».
Cette situation est « d’autant plus inacceptable qu’elle s’est perpétuée en dépit de toutes les initiatives de pacification et des tentatives de briser le cycle de la violence », ajoute le communiqué.
Annonçant que leurs réunions « resteront ouvertes », les participants ont, en outre, exprimé leur « appréciation du rôle de l’armée et des instances sécuritaires » et « leur ont demandé d’imposer la sécurité par tous les moyens et de procéder à l’arrestation des tireurs ».
« Il a également été demandé à la justice de remplir son devoir en émettant des mandats à l’encontre de tout individu qui portera atteinte à la sécurité », poursuit le texte, faisant état aussi bien d’une demande d’indemnisation des familles des victimes et des personnes lésées dans leurs biens de la part du Haut Comité de secours.
Après la réunion, MM. Mikati et Charbel ont rencontré des notables du quartier de Bab el-Tebbaneh. S’exprimant devant les journalistes, le Premier ministre a affirmé que « les choses iront dans le bon sens et que des mesures ultérieures seront annoncées ».
Selon lui, « toutes les parties sans exception ont accordé leur couverture politique à l’armée et celle-ci remplit sa mission en toute fidélité ». Cela n’a pas empêché le chef du gouvernement de reconnaître que « les facteurs d’explosion existent ». « Mais nous nous efforçons par tous les moyens d’éloigner le spectre des troubles de Tripoli et de tout le Liban », a-t-il dit.
De sources de participants à la réunion chez M. Mikati, L’Orient-Le Jour a appris qu’il a été décidé d’agir sur trois volets pour consolider l’opération de pacification. Le volet sécuritaire d’abord, l’armée ayant été invitée à arrêter tout individu portant une arme dans les secteurs « chauds » et, en cas de tentative de fuite, d’ouvrir le feu en sa direction.
Les deux autres volets touchent au développement économique et à la réconciliation entre les protagonistes, des slogans qui reviennent invariablement à chaque flambée de violence à Tripoli depuis des années.
Cela étant dit, le ministre de l’Intérieur s’est employé dans ses contacts hier à Bab el-Tebbaneh à mener des démarches en vue de préparer le terrain à une réconciliation et il doit recevoir aujourd’hui à Beyrouth le chef du Parti démocratique arabe (alaouite), Ali Eid, dans cette même perspective.
Pour la première fois depuis le début de la semaine, les Tripolitains ont pu hier reprendre leur souffle à la faveur d’une accalmie que les responsables politiques et militaires s’efforcent de consolider, mais qui demeure pourtant aléatoire, les causes des affrontements récurrents qui se produisent dans la ville depuis des années étant toujours là.En dépit du cessez-le-feu...

commentaires (3)

C'est exactement les memes procedes utilises dans les annees 70. Des responsables allaient de reunions en reunions inutiles se mentants les uns les autres car la confiance ne regne plus. A la fin le baril a fait Boum car l'armee n'avait pas ete autorisee a agir. Il font de meme aujourd'hui, Que Mikati aet Charbel nous explique honnetement que veut dire: "l’armée ayant été invitée à arrêter tout individu portant une arme dans les secteurs chauds." C'est quoi cette demi mesure? Doit on comprendre qu'ailleurs que les secteurs chauds ils peuvent faire ce qu'ils veulent? Les armes restent donc en leur possession? Ils se tirent dessus aux canons pas de probleme? Franchement plus incapables on meurt! Au lieu de donner l'ordre a l'armee d'inverstir les quartiers un a un, meme aux risques d'un petit accrochage pour mettre un terme a tout risque, ont se contente d'un secteur chaud! Ca n'ira pas loin cela!

Pierre Hadjigeorgiou

04 h 40, le 24 août 2012

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Commentaires (3)

  • C'est exactement les memes procedes utilises dans les annees 70. Des responsables allaient de reunions en reunions inutiles se mentants les uns les autres car la confiance ne regne plus. A la fin le baril a fait Boum car l'armee n'avait pas ete autorisee a agir. Il font de meme aujourd'hui, Que Mikati aet Charbel nous explique honnetement que veut dire: "l’armée ayant été invitée à arrêter tout individu portant une arme dans les secteurs chauds." C'est quoi cette demi mesure? Doit on comprendre qu'ailleurs que les secteurs chauds ils peuvent faire ce qu'ils veulent? Les armes restent donc en leur possession? Ils se tirent dessus aux canons pas de probleme? Franchement plus incapables on meurt! Au lieu de donner l'ordre a l'armee d'inverstir les quartiers un a un, meme aux risques d'un petit accrochage pour mettre un terme a tout risque, ont se contente d'un secteur chaud! Ca n'ira pas loin cela!

    Pierre Hadjigeorgiou

    04 h 40, le 24 août 2012

  • Trente ans que la guerre civile survit toujours à Tripoli . Toujours les foyers de tension qui ne changent pas de géographie et ou tout le monde refuse la modération,triste . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    01 h 04, le 24 août 2012

  • Tripolitains Libanais : Ne tombez pas dans le piège tendu. P.M. MIKATI : Débarrasse ta ville du nid de scorpions qui y pend en dessus.

    SAKR LEBNAN

    00 h 12, le 24 août 2012

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