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Liban - La situation

L’introuvable majorité

Les dernières séances législatives de la Chambre, tenues consécutivement mercredi et jeudi derniers, ont laissé transparaître ce que l’on pressentait depuis quelque temps déjà, à savoir que le socle parlementaire sur lequel repose le gouvernement en place n’est plus qu’une vue de l’esprit.
Il est clair, aujourd’hui, que la majorité des « 68 », qui avait permis au printemps dernier de mettre sur pied l’équipe ministérielle de Nagib Mikati, ne tient plus que par un fil ténu, représenté par la volonté de deux acteurs majeurs au sein du cabinet, le Hezbollah et Walid Joumblatt, de ne point annoncer formellement l’acte de décès de cette majorité.
Les derniers propos du secrétaire général du Hezb, Hassan Nasrallah, vendredi dernier, donnent clairement à penser qu’à ses yeux, la pérennité de ce gouvernement reste jusqu’ici un impératif stratégique à défendre, quelle que soit la politique qu’il mène ; même si, comme le pensent et le disent beaucoup de huit-marsistes, Nagib Mikati s’est révélé au bout du compte être plus haririen que nature ; et même si les foudres des prosyriens à l’adresse du Premier ministre, accusé d’avoir trahi la « grande sœur », se font plus violentes de jour en jour.
En soi, cela représente déjà un signe clair de l’affaiblissement du poids du régime syrien, en tout cas au Liban : frustré par la politique du chef du gouvernement, il pousse ses gens à hurler, à menacer – Wi’am Wahhab est allé hier jusqu’à dire que Saad Hariri était « plus respectable » que Nagib Mikati – mais il n’a plus les moyens, sinon de lui créer des ennuis, du moins de le déboulonner.
Quant au chef du PSP, il se bat sur deux fronts contre ce qui reste du 8 Mars, et il le fait désormais le plus ouvertement du monde : la question syrienne, bien sûr, mais aussi les tentatives acharnées du bloc du Changement et de la Réforme de se faire valoir auprès de son public en obtenant du gouvernement, du Parlement ou de n’importe qui une sanction, ne serait-ce qu’une seule, de la politique de l’ancienne majorité.
L’attitude de M. Joumblatt lors de la dernière séance parlementaire au sujet de la querelle financière en cours, tout comme les déclarations de ses proches par la suite, ne laisse planer aucun doute, en effet, sur son intention de se montrer solidaire à l’égard du 14 Mars. Ce dernier le lui rend d’ailleurs bien, en le dispensant d’avoir à se dévoiler totalement devant ses partenaires gouvernementaux.
Car M. Joumblatt entend jusqu’ici conserver une seule chose du retournement qu’il avait entamé en août 2009 et qu’il avait consacré en janvier 2011 en déplaçant la majorité parlementaire d’un camp à l’autre : son traité de paix (de « non-agression » serait plus exact) avec le Hezbollah. Voilà ce qui le retient au gouvernement. Rien de plus.
Dans ces conditions, on comprend pourquoi les combats que mène le général Michel Aoun avec son bataillon de dix ministres – dont lui et son public attendaient de vaillantes épopées – se révèlent aussi vains.
Et pourtant, il continue ; il perd une bataille et, presque sans respirer, il en engage une autre. À ce rythme, ses troupes risquent bien de s’épuiser rapidement, bien avant l’échéance électorale du printemps 2013 ; à moins que d’ici là, poursuivi par la malédiction des échecs successifs, il ne se décide à emprunter un autre chemin, celui sur lequel l’a précédé son ex-ministre Charbel Nahas. Mais pour cela il faudrait que l’allié ombrageux, le Hezbollah, daigne descendre de ses hauteurs stratégiques pour prêter attention aux petits malheurs du bloc du Changement et de la Réforme...
En attendant, la bataille des 6 milliards (du gouvernement actuel) contre les 11 milliards (des cabinets Siniora) semble aller tout droit vers la déroute. À en croire des sources centristes, un compromis global est en train de se dessiner actuellement, aux termes duquel non seulement tout le lot serait uniformément légalisé au Parlement, comme le réclame Fouad Siniora, mais aussi – c’est la cerise sur le gâteau – on irait jusqu’à débloquer finalement les 69 projets de loi restés sans suite de l’époque du premier gouvernement Siniora, sous prétexte qu’ils émanaient d’un cabinet « illégitime » (après la démission des ministres chiites).
Un constat s’impose à ce stade : d’une certaine manière, jamais le 14 Mars n’a été aussi puissant que depuis qu’il est dans l’opposition !
Les dernières séances législatives de la Chambre, tenues consécutivement mercredi et jeudi derniers, ont laissé transparaître ce que l’on pressentait depuis quelque temps déjà, à savoir que le socle parlementaire sur lequel repose le gouvernement en place n’est plus qu’une vue de l’esprit.Il est clair, aujourd’hui, que la majorité des « 68 », qui avait permis au printemps...
commentaires (3)

IL NOUS PREND POUR DES CONS??? KHADDAM a attaqué le palais présidentiel. ASSAD a obéi sans rien dire. Oui... C'est cela!!!!!

Viken GARABEDIAN

07 h 50, le 27 février 2012

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Commentaires (3)

  • IL NOUS PREND POUR DES CONS??? KHADDAM a attaqué le palais présidentiel. ASSAD a obéi sans rien dire. Oui... C'est cela!!!!!

    Viken GARABEDIAN

    07 h 50, le 27 février 2012

  • - - Légaliser l'illégal , contourner le détourné , formaliser l'informel , cautionner la corruption en cautionnant et en blanchissant les corrupteurs semble être un passage obligé au pays d'Alice pour contrer GMA dans ses réformes et surtout , dans le changement de cet esprit qui a ruiné le pays depuis tAEF .. Les électeurs ne sont plus dupes , ils savent que cette clique ou ce cartel qui les gouverne " illegalement " depuis plus de 20 ans , s'est une fois de plus réuni pour défendre ses intérêts personnels , comme ils l'avaient fait tous ensemble un jour où l'armée de KHADDAM décida d'attaquer le palais présidentiel et Yarze ! leur ennemi et l'empecheur de tourner en rond est toujours le même après toute ces années . Vivement 2013 pour un plus fort Tsunami que les deux précédents , car c'est bien dans les régions Chrétiennes que se joue le pouvoir et non ailleurs ... D'où toutes ces manœuvres qui resterons sans lendemains pour certains avec des résultats très positifs pour d'autres .

    JABBOUR André

    01 h 52, le 27 février 2012

  • L’ex-Sain craque, et n’accepte plus que ses révoltes n’aboutissent qu’à des déplacements de servitude. Et finit par avoir honte de ses justifications à deux balles qu’il osait présenter ! Certes, il s’indigne à présent. Mais il devra faire le pas de plus et s’insurger de nouveau. Et, grâce aux Sains Syriens, avec son "p’tit tarboûch et son p’tit chérwéél" à deux piastres rétros-ancien moudéél de Chwaïféét, il entamerait bien une seconde Révolte Cédraie. Pas à ses "propres" frais ; non mais ! Il avait la vérité pour lui et il perdit !, s’écrie cet ex-vertueux perdu-perdant d’avance, et l’on devine la consternation du plus illustre Misanthrope, Fils Connu et Reconnu de ces terrasses crevassées, devant un destin si déraisonnable ! Mais, que faire, si ces autres "Satanés zaïïms" ont faillis malgré toutes ses envies ? L’agression dont il a été victime est celle de l’incitation à se révolter au delà du raisonnable, n’est-ce pas, puisqu’on l’incita à céder à la tentation de cette sacrée Cédraie qui n’est qu’une des plaies de cette "fertile contrée". Certes, on lui chuchotait qu’une Révolution, on ne devait pas la lâcher, et qu’il s’agit d’avoir des capacités avant les autres à sa place engager ! Mais, que faire ?, on lui redoublait les exhortations à la faire cette Cédraie et à resserrer le garrot autour de ces indignes "baassyriens" alliés, impossibles à digérer. Quel miséréré !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    22 h 04, le 26 février 2012

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