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Économie - Conférence

Finance islamique, mode d’emploi

L’IE Business School de Madrid a organisé pour la deuxième année consécutive une conférence autour de la finance islamique. L’occasion de mettre le point sur le développement d’une finance parallèle.
De notre envoyée spéciale à Madrid, Rana ANDRAOS

L’IE Business School de Madrid, une des meilleures écoles européennes de gestion en collaboration avec l’université saoudienne King Abdulaziz University (KAU), a organisé la semaine dernière une conférence autour du développement de la finance islamique et par extension de la prolifération des cursus académiques universitaires qui se sont mis en place pour répondre à la demande croissante de cette forme de finance qui s’est mise en place au début des années 70 avec la montée en flèche des pétrodollars. « La finance islamique est une branche non conventionnelle de la finance qu’il est intéressant d’exploiter, entre autres pour l’excès de liquidités », a indiqué à L’OLJ le directeur académique du département de finances à la IE Business School Ignacio de La Torre, qui souligne que 200 milliards de dollars sont déversés annuellement dans les banques islamiques. « 50 % des transactions bancaires dans les pays du Golfe sont faites à travers des réseaux de banques islamiques », ajoute-t-il. Cet académicien avoue également que d’un point de vue macroéconomique, l’Europe cherche à consolider la présence des banques islamiques sur son territoire afin d’absorber l’excès de liquidités dû à la flambée des prix du pétrole. M. de La Torre souligne que le système financier islamique est plus stable que le système bancaire conventionnel, notamment grâce à des produits dérivés moins risqués proposés à leurs clients. Des propos appuyés par le directeur de la Banque islamique pour le développement (BID) Ahmad Ali. « Tout le monde avait douté de la viabilité de la BID lorsqu’elle avait été établie en 1975. Non seulement la finance islamique a prouvé son utilité, mais la BID a obtenu une notation AAA par les trois principales agences de notation », s’est-il félicité. Mais tout d’abord, une banque islamique, c’est quoi au juste ?
 
Les banques islamiques : explications
Les banques islamiques sont des banques commerciales qui opèrent selon les préceptes islamiques, la charia, et interdisent tout versement d’intérêt sur l’argent. Pour respecter la légalité islamique, les banques islamiques et les filiales islamiques des banques conventionnelles ont mis en place des mécanismes juridico-financiers pour contourner l’interdiction du prêt à intérêt (hiyal) tout en rémunérant l’apporteur de capitaux. Leurs activités sont majoritairement axées sur des systèmes de partenariat avec des commerçants, industriels, agriculteurs et entrepreneurs. Il est évident que les transactions des banques islamiques ne peuvent en aucun cas être financées par des activités contraires qui ne sont pas compatibles avec la charia (alcool, jeux de hasard, alimentation non halal, etc.) Les transactions effectuées à travers une banque islamique portent toutes des noms tirés de la charia, à savoir mourabaha, moucharaka, moudaraba, istisna, ijara, etc. À titre d’exemple, la moucharaka est une forme de transaction où les partenaires apportent les fonds, mais seulement l’un d’eux dispose de la charge de la gestion du projet. Une grande partie des fonds est apportée par la banque à hauteur de 90 % et le reste par le particulier. Le remboursement se fait selon un tableau d’amortissement qui comprend, outre le capital principal, les bénéfices tirés par la banque pour cette opération. Au niveau mondial, cette forme de finance parallèle croît à un rythme évalué entre 15 % et 20 %, soit 2 à 3 fois supérieur au système bancaire
conventionnel ; un taux qui avoisinerait 40 % à 50 % dans certains marchés qui préconisent les préceptes de la loi islamique. Les actifs bancaires islamiques sont estimés à 1,5 trillion de dollars pour l’année en cours.
Alors, stratégie marketing ou finance à l’usage de ceux qui veulent clarifier leur conscience, les universités sautent de plus en plus sur l’occasion pour répondre à ce type de « finance éthique ». Pour répondre au volume grandissant des transactions des banques islamiques, les business school européennes mettent en place des programmes académiques qui forment les diplômés de la finance à ce type de gérance de fonds. C’est d’ailleurs dans cette optique que le master en finance islamique de la IE a été mis en place et attire des étudiants venus du monde entier, a indiqué M. de La Torre.
De notre envoyée spéciale à Madrid, Rana ANDRAOS L’IE Business School de Madrid, une des meilleures écoles européennes de gestion en collaboration avec l’université saoudienne King Abdulaziz University (KAU), a organisé la semaine dernière une conférence autour du développement de la finance islamique et par extension de la prolifération des cursus académiques universitaires qui...
commentaires (1)

Notez bien que l'armement,l'exploitation de l'homme par l'homme sont licites...plus sérieusement si j'ose dire,je me suis payé une bonne pinte de rigolade....et les capitaux islamiques qui sont investis dans les chaînes hôtelières???Comme chacun sait,on ne boit que du thé à la menthe dans les grands hôtels du monde,n'est ce pas?Master en finance islamique...tu parles,Charles...moi je vais créer un master en finance hypocrite,ce sera du pareil au même!

GEDEON Christian

05 h 39, le 08 décembre 2011

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Commentaires (1)

  • Notez bien que l'armement,l'exploitation de l'homme par l'homme sont licites...plus sérieusement si j'ose dire,je me suis payé une bonne pinte de rigolade....et les capitaux islamiques qui sont investis dans les chaînes hôtelières???Comme chacun sait,on ne boit que du thé à la menthe dans les grands hôtels du monde,n'est ce pas?Master en finance islamique...tu parles,Charles...moi je vais créer un master en finance hypocrite,ce sera du pareil au même!

    GEDEON Christian

    05 h 39, le 08 décembre 2011

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