Il n'était pas prévu que l'entretien, qualifié de « productif et amical », soit si long. Mme Clinton et M. Netanyahu ont alterné les tête-à-tête et les réunions élargies à leurs proches collaborateurs, qui vont « collaborer étroitement dans les prochains jours » pour aider à une reprise des pourparlers. La secrétaire d'État avait émis le vœu au début de la rencontre de « trouver un moyen d'avancer », assurant que M. Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas étaient « très engagés en faveur d'une solution à deux États ». D'après le dirigeant israélien, la rencontre devait porter sur « la façon de reprendre et de continuer ce processus, pour trouver un accord historique, la paix et la sécurité entre nous et les Palestiniens ».
C'était le premier entretien entre les deux responsables depuis la défaite du président Barack Obama aux législatives américaines du 2 novembre. Selon des analystes interrogés par l'AFP, ce facteur pourrait encourager M. Netanyahu à tenir tête aux demandes de Washington de mettre fin aux nouvelles implantations juives. « La situation cette semaine n'est pas fondamentalement différente de ce qu'elle était il y a deux semaines » avant les élections, avait cependant estimé mercredi un haut responsable américain sous le couvert de l'anonymat. « Nos difficultés tiennent à la politique là-bas (en Israël), pas à la politique ici », avait pointé cette source, dans une allusion à la coalition entre M. Netanyahu et l'extrême droite israélienne.
Le dialogue direct israélo-palestinien avait repris le 2 septembre à Washington, après vingt mois d'efforts américains intenses. Le processus devait déboucher sur un accord de paix en un an. Mais il paraît déjà au bord de l'effondrement, après le refus d'Israël de prolonger le gel de la colonisation en Cisjordanie occupée. Cette semaine, l'annonce de la construction de 1 300 logements juifs dans la partie à majorité arabe de Jérusalem a encore envenimé la situation, bien qu'Israël ait souligné qu'aucun moratoire sur les constructions juives n'avait jamais concerné la Ville sainte. Hier, le négociateur palestinien Saëb Erakat a déclaré à Tanger (nord du Maroc) que si les États-Unis n'arrivent pas à imposer à Israël l'arrêt de la colonisation, les Palestiniens pourront leur demander la « reconnaissance de l'État de Palestine dans ses frontières de 1967 ».
En outre, M. Abbas compte en appeler au Conseil de sécurité de l'ONU. Jeudi, il a dit tenir pour un « engagement » de Barack Obama l'évocation, par le président américain en septembre dernier, d'un espoir que la Palestine devienne membre des Nations unies d'ici à septembre 2011. Enfin, de retour en Israël, M. Netanyahu réunira ce soir le forum de ses sept principaux ministres pour leur rendre compte de ses discussions aux États-Unis.
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