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Moyen Orient et Monde - Syrie

Le pouvoir syrien prend contact avec l’opposition pour ouvrir le dialogue

Des proches du pouvoir syrien ont pris contact hier avec l'opposition pour entamer l'ébauche d'un dialogue. Parallèlement, afin d'éviter une contagion du mouvement de contestation, le président Bachar el-Assad a reçu hier des représentants de la communauté kurde.
Des proches du pouvoir en Syrie ont cherché hier le contact avec l'opposition, au moment où le mouvement de contestation sans précédent du régime entrait dans sa troisième semaine. Samira al-Masalma, rédactrice en chef du journal gouvernemental Techrine, a indiqué avoir « pris contact avec certains intellectuels en désaccord avec le régime pour organiser un dialogue afin que chacun puisse exprimer ses opinions sur les réformes politiques et les libertés publiques, et que les autorités en prennent connaissance ». Elle a précisé avoir appelé notamment deux écrivains de renom, Fayez Sara et Louaï Hussein, des anciens prisonniers d'opinion, qui ont accepté cette initiative. Techrine est un des trois quotidiens officiels avec al-Baas et as-Saoura, et les responsables sont nommés directement par le pouvoir. Louaï Hussein a affirmé qu'il s'agissait « d'un projet embryonnaire pour créer des canaux de liaison entre des gens en dehors du pouvoir et d'autres proches du pouvoir ». Il a cependant souligné qu'il ne parlait pas au nom du peuple. « Mon rôle est d'œuvrer pour préserver le droit de manifester de manière pacifique », a-t-il ajouté. Pour sa part, Mazen Darwiche, directeur du Centre syrien pour les médias et la libre expression, a affirmé que cette initiative avait obtenu « le feu vert des autorités ». « L'idée d'un dialogue (...) est utile, mais la rue a déjà une longueur d'avance sur les élites politiques. Le pouvoir doit se dépêcher de prendre les devants face aux demandes de la rue », a-t-il dit.
Par ailleurs, pour éviter une contagion du mouvement, le président Bachar el-Assad a reçu hier des représentants de Hassaké, une région à majorité kurde du nord-est du pays où, pour la première fois, des manifestations ont eu lieu vendredi dernier. « Ils ont évoqué les demandes des habitants de cette région », a affirmé l'agence SANA. Le chef de l'État avait annoncé la création d'une commission chargée d'examiner la situation dramatique de quelque 300 000 Kurdes qui se sont vu refuser depuis un demi-siècle la nationalité syrienne.

Grève à Deraa
Les autorités avaient annoncé jeudi dernier des mesures pour calmer la rue, en créant notamment une commission sur la loi d'urgence dont l'abrogation est l'une des principales revendications des protestataires, mais cela n'a pas empêché les manifestants de poursuivre leur mouvement. À Deraa, fief de la contestation, les habitants ont observé hier une grève générale, selon un militant des droits de l'homme qui a requis l'anonymat. En revanche, l'appel à des manifestations hier dans le pays ne semble pas avoir été suivi. Le mouvement de contestation a appelé à d'autres rassemblements demain devant les sièges du parti Baas et a convié ses partisans à défiler vendredi dans toute la Syrie. Il s'agira du quatrième vendredi où les Syriens sont appelés à manifester face à l'absence de libéralisation du régime. La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a affirmé que 123 personnes avaient été tuées entre le 18 mars et le 1er avril en Syrie. L'ONG se base sur une liste nominative établie par le Damascus Center for Human Rights Studies, organisation affiliée à la FIDH. Des dizaines de personnes ont par ailleurs été arrêtées à travers le pays depuis le 15 mars, selon des militants des droits de l'homme. Sept militants des droits de l'homme, arrêtés récemment, ont été libérés, a annoncé l'avocat Khalil Maatouk.

Deux policiers tués
En outre, deux policiers ont été tués hier dans la banlieue est de Damas, à Kafar Batna, par des hommes armés non identifiés, alors qu'ils effectuaient une patrouille, a indiqué l'agence SANA qui ne donne pas plus de détails sur les assaillants ou les circonstances de l'attaque. Hier, la France a de nouveau condamné « les violences » en Syrie. Paris demande « une enquête transparente » sur les événements des derniers jours.
Pour sa part, al-Watan, quotidien privé proche du pouvoir, a affirmé que le gouvernement pourrait être formé au plus tard samedi. Le cabinet sortant de Mohammad Naji Otri a démissionné il y a une semaine et l'ancien ministre de l'Agriculture Adel Safar a été chargé d'en former un nouveau. C'est la première fois depuis l'arrivée du Baas au pouvoir que la Syrie reste sans gouvernement aussi longtemps.
(Source : AFP)
Des proches du pouvoir en Syrie ont cherché hier le contact avec l'opposition, au moment où le mouvement de contestation sans précédent du régime entrait dans sa troisième semaine. Samira al-Masalma, rédactrice en chef du journal gouvernemental Techrine, a indiqué avoir « pris contact avec certains intellectuels en désaccord avec le régime pour organiser un dialogue afin...

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