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Économie - Liban - Initiative

Journée mondiale des consommateurs : le Liban participe, en attendant d’agir

À l'occasion de la journée mondiale de la protection des droits des consommateurs, une conférence a eu lieu hier à l'Université américaine de Beyrouth (AUB), au cours de laquelle les participants ont souligné les nombreuses irrégularités qui nuisent aux consommateurs libanais,
dont notamment celles ayant trait à la sécurité alimentaire.

Le directeur général par intérim du ministère de l’Économie, Fouad Flayfel, au cours de la conférence hier.

Les carences locales au niveau de la sécurité alimentaire et la défense du consommateur ont été au cœur d'une conférence organisée hier par la direction de protection des consommateurs au sein du ministère de l'Économie et du Commerce, en coopération avec la faculté d'agriculture de l'Université américaine de Beyrouth (AUB), à l'occasion de la journée internationale des droits des consommateurs. Cet événement, qui a eu lieu à l'AUB, a rassemblé plusieurs experts des secteurs public et privé, spécialisés dans le domaine agricole, ainsi que des économistes et des représentants de la société civile.
À cette occasion, le directeur général du ministère de l'Économie et du Commerce par intérim, Fouad Flayfel, a souligné que le ministère veille à l'application de la charte de protection du consommateur, qui a été intégrée à la loi inhérente à ce sujet votée en 2005. Il a énuméré en parallèle les principales réalisations du ministère en matière de contrôle alimentaire, dont notamment l'organisation de plus de 10 000 inspections couvrant l'ensemble du territoire libanais.
M. Flayfel a en outre indiqué que le ministère a réussi l'an dernier à traiter 87 % des 1 346 plaintes déposées directement auprès de la direction concernée ou à travers la ligne verte (1739) mise à la disposition des consommateurs.

La sécurité alimentaire, au second plan au Liban
De son côté, le vice-doyen aux affaires académiques de la faculté d'agriculture de l'AUB, Jad Chaaban, a souligné que la contamination des aliments et des produits agroalimentaires est de plus en plus courante dernièrement à l'échelle locale. « On peut se poser des questions sur l'importance accordée à la sécurité alimentaire dans plusieurs productions laitières et fromagères, ainsi que dans celles de l'huile, l'olive et l'embouteillage de l'eau. Pour cette dernière, il existe aujourd'hui au Liban 800 usines, dont une grande partie opère sans licence. Ainsi, l'eau est embouteillée sans s'assurer de sa qualité (...) Certains la stockent dans des réservoirs qui ne respectent pas les normes d'hygiène avant de la commercialiser sur le marché », a déploré à cet égard M. Chaaban.
Ces défaillances au niveau de la qualité des produits locaux entraînent, selon M. Chaaban, le rejet par les marchés américains et européens de nombreux produits libanais, étant donné qu'ils ne respectent pas les normes alimentaires internationales. « Ces faits sont d'autant plus alarmants que le consommateur libanais se nourrit de ces produits », a-t-il ajouté.

Rôle des universités pour faire progresser la sécurité alimentaire
Pour parer à ce fléau qu'est la contamination alimentaire, les universités libanaises dont l'AUB ont été très actives. « Depuis la création de la faculté d'agriculture de l'AUB en 1952, nous concentrons nos efforts pour effectuer des recherches scientifiques dans l'agriculture durable, les sciences alimentaires et la gestion des ressources naturelles. Ainsi, plus de 4 000 étudiants ont été diplômés de notre faculté, dont la plupart ont des responsabilités importantes dans le secteur de l'agriculture au Liban et dans la région. Les études et les recherches que nous avons réalisées ont contribué au renforcement des secteurs agricole et alimentaire au Liban et dans la région, permettant de faire progresser la sécurité alimentaire et d'aider au développement des zones rurales », a souligné en outre M. Chaaban.
Les efforts de l'AUB se sont également orientés vers le secteur public avec la participation à un comité composé de professeurs universitaires, qui a préparé un projet de loi moderne sur la sécurité alimentaire. Ce projet, approuvé par le conseil des ministres le 2 février 2006, devait être également consenti par le Parlement, ce qui n'a toujours pas eu lieu cinq ans plus tard.

La certification ISO
Pour améliorer la qualité et la compétitivité des produits locaux, le président du syndicat des industries agroalimentaires, Georges Nassraoui, a souligné à cette occasion que toutes les industries du secteur devaient intégrer la certification ISO à leurs produits, ce qui leur facilitera l'exportation de leurs biens. Celle-ci est un gage de qualité et impose notamment aux ouvriers un certain degré de qualification. « Plusieurs industries tentent d'intégrer cette certification, mais le problème est qu'elle est très coûteuse », a toutefois noté M. Nassraoui.
Ce dernier a par ailleurs souligné que les industries agroalimentaires passaient actuellement par une phase difficile en raison de l'augmentation des prix des carburants et des denrées alimentaires, ce qui entraîne une hausse de leurs coûts.
M. Nassraoui a enfin souligné, sur un autre plan, le fort potentiel qui caractérise le secteur agricole dans les pays arabes, indiquant que ces derniers n'exploitent que 11 % de leurs espaces cultivables. Ainsi, à terme, ils doivent pouvoir diminuer la proportion des besoins alimentaires qu'ils importent, qui s'élève aujourd'hui à 75 %, a-t-il conclu.
Les carences locales au niveau de la sécurité alimentaire et la défense du consommateur ont été au cœur d'une conférence organisée hier par la direction de protection des consommateurs au sein du ministère de l'Économie et du Commerce, en coopération avec la faculté d'agriculture de l'Université américaine de Beyrouth (AUB), à l'occasion de la journée internationale des droits des...
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