Aoun a ensuite cédé la tribune au député Abbas Hachem qui a précisé que la polémique a commencé après la publication d’une partie des rapports de la Cour des comptes dans lesquels il est apparu que le détournement de fonds vient de la tête de la pyramide. Il y a eu ensuite, a-t-il dit, les propos du ministre des Finances Mohammad Safadi selon lesquels il n’y a pas de ministère des Finances mais des fonctionnaires. Selon Hachem, c’est après ces deux constats que la campagne contre le ministre de l’Énergie Gebran Bassil a commencé. Le rapport de la Banque mondiale qui critiquait la gestion des affaires de l’État pendant la période où le 14 Mars était au pouvoir n’a pas arrangé les choses et pour Hachem, il était devenu impératif pour ce camp de détourner l’attention générale de ces questions. Le député a affirmé que le général Aoun n’a accusé personne, se contentant de présenter une situation et, si sa présentation s’avère fausse, il est prêt à faire des excuses. Abbas Hachem a aussi raconté un échange entre le général Aoun et l’ancien Premier ministre et actuel député Fouad Siniora, lorsqu’ils se sont croisés au palais de Baabda. Ce dernier aurait interpellé le général en lui disant : « Voyons, vous faites de moi le cheikh des voleurs ? » et Aoun aurait répondu : « Si j’ai tort, je suis prêt à faire des excuses. Sinon, c’est la justice qui doit se prononcer. »
Abbas Hachem a encore précisé que le bloc du Changement et de la Réforme s’est fixé pour mission de dévoiler toute la vérité aux Libanais, ajoutant que les gens ont le droit de vivre dans la dignité en sachant ce qui se passe. Hachem a aussi déploré « les temps durs auxquels nous sommes arrivés et dans lesquels les corrompus et les mis en cause s’en prennent aux purs et aux personnes honnêtes ». Il a ajouté que le but recherché à travers ces campagnes de dénigrement est « de nous pousser au désespoir. Mais sans les cris du général Aoun, nul ne se serait soucié de l’électricité, ni des salaires... ». Hachem a encore rappelé que le bloc du Changement et de la Réforme a fait de la protection des droits des citoyens sa mission première. Il a enfin affirmé que le bloc compte sur les médias pour montrer la vérité, estimant que la liberté de la presse ne doit pas être un vain mot. Il a à son tour cédé la tribune au député Nabil Nicolas, qui a fait l’objet de violentes critiques de la part du président de la commission parlementaire des Travaux publics Mohammad Kabbani.
Après avoir demandé au président de la Chambre de suspendre la commission des Travaux publics, Nicolas a exhibé des factures d’électricité impayées au nom du député Kabbani. Le montant de ces factures s’élève à 16 millions de LL et elles remontent à la période allant de 1995 à 2007. Nabil Nicolas a ajouté qu’en 2010, lorsqu’il a été question de divulguer les noms des personnalités politiques qui ne paient pas leurs factures d’électricité, Mohammad Kabbani a payé une facture d’un montant de 900 000 LL. En d’autres termes, il devrait, selon Nicolas, 15 millions de LL à l’État. Le député a invité son collègue du bloc du Futur à rembourser sa dette à l’État ou à préciser si on lui vole son courant, bref à faire le nécessaire pour régulariser la situation. Il a ajouté qu’il détient d’autres documents, mais qu’il ne compte pas les divulguer tous, préférant laisser du temps à Kabbani pour riposter. Il a enfin conclu en rappelant qu’il a fait l’objet d’insultes, mais qu’il ne s’abaissera pas à utiliser le même langage, sa réponse se faisant par le biais des documents présentés.
commentaires (6)
Il ne s'en fatigue pas car il ne le réalise pas
Saleh Issal
13 h 28, le 01 février 2012