Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

Pour le Hezbollah, le TSL fait partie d’un plan plus vaste visant la région

Même si le secrétaire général du Hezbollah a déclaré dans son discours de mardi soir qu'il compte donner une chance aux efforts arabes déployés dans le cadre du sommet tripartite de Beyrouth, les milieux proches du parti continuent d'être convaincus de l'existence d'un plan destiné à briser le Hezbollah. Selon ces milieux, la tendance générale reste à l'inculpation du Hezbollah à tous les niveaux de la hiérarchie dans l'acte d'accusation du procureur Bellemare, dans le but d'exercer une pression sur ce parti telle qu'il sera contraint de renoncer à ses armes pour préserver son commandement de la menace d'être traîné devant le tribunal.
Les milieux proches du parti rappellent les scénarios se rapportant au contenu présumé de l'acte d'accusation qui, aux dires des médias israéliens, provoquera un véritable séisme au Liban. Ces mêmes médias (notamment la première chaîne israélienne) ont été jusqu'à révéler les noms des membres du Hezbollah qui seraient accusés et qui sont des éléments très importants dans la hiérarchie militaire du parti. Ensuite, selon un des points reconnus dans le statut du TSL, qui au Liban avait d'ailleurs fait l'objet d'une controverse non réglée, il serait très facile de remonter jusqu'au secrétaire général du parti, selon le principe de la responsabilité du chef sur l'action de ses subordonnés.
Même si aucun élément officiel n'a encore été publié, les milieux proches du Hezbollah sont convaincus que ce scénario existe bel et bien, et qu'il est en voie d'application. L'insistance des médias israéliens à parler du contenu de l'acte d'accusation en est un indice concluant, d'autant, rapportent ces milieux, qu'un plan de liquidation de la cause palestinienne a été parallèlement mis en branle. L'acte d'accusation et les troubles qu'il pourrait provoquer au Liban serviraient à cacher ce qui se passe sur le volet palestino-israélien, ou en tout cas à détourner l'attention générale de ce processus. Ces milieux rapportent, pour confirmer leur thèse, des propos attribués à une personnalité importante au sein de l'Autorité palestinienne, qui aurait déclaré dans une réunion avec des proches : « Il faut attendre 2011, lorsque le Hezbollah sera empêtré dans ses problèmes internes. Il sera alors plus facile de conclure un compromis avec les Israéliens. » Selon les milieux proches du Hezbollah, la publication de l'acte d'accusation du TSL serait donc une partie d'un plan beaucoup plus vaste visant à porter des coups importants aux forces de résistance anti-israélienne dans la région, Hezbollah et Hamas en tête.
Selon ces milieux, l'administration américaine aurait décidé d'entreprendre un forcing pour accélérer le processus de négociations entre les Israéliens et les Palestiniens. Elle a déjà réussi à obtenir un aval arabe pour la reprise des négociations directes, et comme elle n'est pas en mesure, pour cause d'élections locales, de faire pression sur les autorités israéliennes, elle s'en donne à cœur joie avec les Arabes et les Palestiniens en particulier. Le président américain, ajoutent cs milieux, a même envoyé un message au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour lui enjoindre d'accepter les négociations directes, sinon... Et pour leur faire avaler toutes les couleuvres aux Arabes dits modérés et surtout pour compenser l'absence de concessions importantes israéliennes, l'administration américaine aurait encouragé l'adoption d'un plan pour l'affaiblissement du Hezbollah, car une fois cet objectif atteint, il serait plus facile de s'en prendre au Hamas.
Si ce plan devait fonctionner, cela éviterait à Israël de mener une guerre coûteuse, à l'issue incertaine. C'est la fameuse théorie des guerres de rechange, qui mise sur l'effritement intérieur des pays arabes, à travers une discorde confessionnelle. En d'autres termes, toujours selon les milieux proches du Hezbollah, le coup vaut la peine d'être tenté. Les mêmes sources font même état de discussions détaillées dans les coulisses des Nations unies sur la force capable d'arrêter les membres du Hezbollah dont les noms devraient figurer dans l'acte d'accusation attendu. L'idée aurait même été lancée de confier cette mission délicate aux soldats de la Finul, pour ne pas mettre en difficulté l'armée ou les FSI. Cette hypothèse jette un nouvel éclairage sur les incidents qui se sont produits entre des soldats de la force internationale et des habitants des villages du Sud il y a quelques semaines... Toujours est-il que l'idée n'aurait finalement pas été retenue, la Finul ayant un mandat très précis fixé par la résolution 1701 et les pays ayant envoyé des soldats au Liban ne seraient pas forcément favorables à une modification de la mission des Casques bleus, géographiquement limitée au Sud, et aux frontières maritimes et terrestres.
En définitive, ce serait parce que les contours du plan sont devenus clairs que le secrétaire général du Hezbollah a choisi de lancer sa contre-offensive, qui consiste en deux volets : consolidation des rangs internes et campagne de discréditation du TSL. Si, suite au sommet tripartite de Beyrouth, il a mis un bémol au second volet, il n'en présentera pas moins lundi, à ceux qui l'écouteront, des éléments qui devraient constituer une nouvelle piste dans l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Hassan Nasrallah est conscient du fait que cette piste a peu de chances d'être creusée, mais il cherche à frapper les esprits et à ébranler les convictions.
Même si le secrétaire général du Hezbollah a déclaré dans son discours de mardi soir qu'il compte donner une chance aux efforts arabes déployés dans le cadre du sommet tripartite de Beyrouth, les milieux proches du parti continuent d'être convaincus de l'existence d'un plan destiné à briser le Hezbollah. Selon ces milieux,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut