Le satisfecit des Palestiniens est d'autant plus marqué qu'il y a deux semaines, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait décidé de reporter de six mois l'examen du rapport ultrasensible produit par le juge sud-africain Richard Goldstone et qui accuse l'armée israélienne ainsi que les militants palestiniens d'avoir commis « des crimes de guerre » et « de possibles crimes contre l'humanité » durant l'offensive israélienne à Gaza de décembre-janvier. La décision avait été soutenue alors par l'Autorité palestinienne. Mais elle s'est avérée politiquement catastrophique pour le président palestinien Mahmoud Abbas qui a finalement opéré un revirement à 180 degrés et réclamé une session au plus vite auprès du Conseil genevois.
À l'issue de deux jours mouvementés, la résolution palestinienne a finalement été adoptée hier par 25 voix contre six votes négatifs (dont les États-Unis) et onze abstentions. Cinq États dont la France et le Royaume-Uni ont refusé de participer. Le texte contesté « apporte son soutien aux recommandations » du rapport Goldstone, approuvant la demande d'enquêtes indépendantes des deux protagonistes pour punir les responsables d'exactions. Il appelle également « toutes les parties concernées dont les organes de l'ONU à assurer » son application « en accord avec leurs mandats respectifs ». Ce qui signifie en clair qu'il renvoie, comme le préconise le juge Goldstone, le rapport aux instances onusiennes de New York, l'Assemblée générale et surtout le Conseil de sécurité, censé, selon les recommandations, saisir le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en cas d'échec des enquêtes. De nombreux pays, dont l'Union européenne et les États-Unis, sont montés au créneau pour empêcher une telle éventualité, craignant qu'elle ne complique les fragiles tentatives de paix entre Israéliens et Palestiniens.
Cette résolution, qui dénonce également « des violations israéliennes des droits de l'homme à Jérusalem-Est occupée », est éminemment « politique » et « a été motivée par des considérations interpalestiniennes et arabes », s'est inquiété un diplomate européen. Et « en transmettant le dossier à New York, elle le conduit à une impasse » en raison du veto attendu des Américains au Conseil de sécurité, ajoute-t-il.
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