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Culture - Exposition

Sur la route des caravansérails

Après l'usine de soie de Beiteddine qui a rouvert ses portes à l'occasion de l'inauguration de l'exposition « Caravanserai in the Levant », sous le patronage de l'ambassade de Belgique, Tom Schutyser a accroché ses photos au Art Lounge* jusqu'au 7 novembre.

Un lieu de vie et de rencontre.

On les appelait les khans, ces caravansérails presque mythiques, tellement poétiques, qui ont jalonné durant plus de 10 siècles les anciennes routes de la soie. Bâtiments qui servaient à accueillir des marchands, des pèlerins et des animaux, ils étaient surtout des lieux d'échanges commerciaux, politiques, économiques et culturels avec les gens de passage. Des liens entre l'Orient et l'Occident. Aujourd'hui, la plupart d'entre eux tombent en ruine, dans l'oubli et dans le silence, ou sont transformés en hôtels, musées, boutiques ou relais de poste, perdant ainsi leur gloire d'antan.
C'est un peu pour mieux comprendre et souligner l'importance de ces lieux, à présent très solitaires, délaissés et isolés, et de ces échanges oubliés, les réactualiser dans un présent qui souffre de conflits régionaux, que Tom Schutyser, « voyageur belge et photographe », comme il se qualifie lui-même, s'est embarqué dans ses nombreux voyages.
« Je suis un Belge, un Européen qui vit aux États-Unis et qui expose au Liban ! » dit-il en guise d'introduction. « Toute ma vie, j'ai voyagé. Pour des raisons personnelles, professionnelles, j'ai habité plusieurs continents. » En 1996, le globe-trotter photographe s'embarque pour une première exploration de la Route de la soie en Chine, en Himalaya et au Pakistan, empruntant le légendaire « Karakoram highway ». En 2003, il poursuit son périple qui le mène en Iran, en Ouzbékistan, Kurdistan, Kazakhstan et en Chine. « C'est au nord de l'Iran que j'ai vu, pour la première fois, des caravansérails. C'était également passionnant de découvrir des gens, qui ne parlaient pas la même langue que moi, mais avec qui la communication a été possible. »
En 2006, Schutyser part en Égypte car, dit-il, « j'avais lu dans un guide qu'au Caire, il y avait plus de 350 très anciens caravansérails... », pour enfin, en 2009, se rapprocher de nous et s'intéresser à la Syrie, la Jordanie et le Liban. À l'affût d'informations, d'histoires, de rencontres et d'images, il a ainsi réuni un matériel suffisamment consistant pour organiser plusieurs expositions à Portland, Paris, puis Beyrouth.

Des paysages familiers
 « Mon but n'est pas tant de faire un documentaire ou une revue exhaustive et totale sur le sujet, que de montrer des images qui poussent à la métaphore, à une réflexion plus actuelle sur les moyens de permettre à nouveau les échanges, dans cette partie du monde qui ne communique plus. Je voudrais aussi pousser les visiteurs à regarder les photos et se demander : c'est quoi ça ? C'est où, chez nous ? »
Pour le faire, l'artiste présente 25 clichés en noir et blanc de formats différents, « poétiques mais pas nostalgiques », précise-t-il, images silencieuses, paysages rocailleux, venteux, qui décrivent la beauté de ces caravansérails méconnus. Il y a ajouté quelques petites photos en couleur pour, « justement, ramener les gens à aujourd'hui ».
Cette partie levantine de son travail sera suivie d'un livre, avec des notes personnelles, historiques, ainsi que les interventions de personnes venues du Liban, d'Égypte, d'Angleterre, de France et des États-Unis, « qui s'exprimeront sur ce sujet sous forme de poèmes, discours ou dialogues ». L'échange, qui se fera ainsi dans les deux sens, permettra peut-être le début de la réhabilitation de ces caravansérails négligés.

« Caravanserai in the Levant » au Art Lounge, Quarantaine.
De mercredi à samedi, à partir de 18 heures. Jusqu'au 7 novembre.
On les appelait les khans, ces caravansérails presque mythiques, tellement poétiques, qui ont jalonné durant plus de 10 siècles les anciennes routes de la soie. Bâtiments qui servaient à accueillir des marchands, des pèlerins et des animaux, ils étaient surtout des lieux d'échanges commerciaux, politiques, économiques et...

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