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À La Une - Développement

Coopération UE-municipalités : 620 000 euros approuvés pour neuf conseils et fédérations

Les élus locaux de neuf régions ont exposé leur projet hier à l’ambassadrice Angelina Eichhorst. Un échange qui a reflété la solidarité et la complicité, qui se tissent entre l’Union européenne et les autorités locales.
Dernier développement au niveau de la coopération entre l’Union européenne et les autorités locales : neuf municipalités et fédérations de municipalités ont remporté l’appel à propositions, lancé par l’UE en 2012, et bénéficieront d’un financement total de 620 000 euros, qui seront alloués pour leurs projets proposés. Accueillant chaleureusement les représentants de ces neuf autorités locales, au siège de la délégation de l’UE, la chef de la délégation Angelina Eichhorst s’est livrée à l’écoute des exposés de leurs plans, décrits avec une assiduité, imprégnée d’espoir, caractéristique des acteurs du changement à petite échelle, souvent invisible, mais qui fait en réalité tourner la roue du pays.
C’est le cas de l’usine de tri des ordures, que la Fédération des municipalités de Jezzine compte établir pour en faire bénéficier 27 villages et 25 000 habitants. Ce projet, qui sera partiellement financé par l’UE, s’inscrit dans le cadre d’une stratégie ambitieuse visant à « transformer Jezzine en région modèle », à travers le développement du tourisme, de l’agriculture, de l’industrie légère et de l’écotourisme, mais aussi le développement social.

Autorités locales contre « la pauvreté et l’ignorance »
D’ailleurs, la dimension sociale est une préoccupation majeure des élus locaux. Ainsi, le président du conseil municipal de Mina (Tripoli), Mohammad Issa, s’est attardé sur « la pauvreté aiguë » dans certaines zones, notamment le quartier dit des Tôles (Harat al-Tanak), où des maisons en tôle ont été « dressées sur un parc municipal et sur des propriétés privées, et comptent, depuis l’afflux des réfugiés syriens, 300 familles, à raison de 7 personnes par famille ».
La municipalité de Mina a axé son projet sur « l’amélioration des conditions de vie des habitants vivant sous le seuil de pauvreté ». Celui-ci sera coordonné par « un comité des quartiers pauvres ».
Du côté de Nabatiyeh, la petite municipalité de Izza a choisi de s’investir dans un projet visant à « récupérer la dimension humaine qui s’estompe dans le village, comme partout », selon le président du conseil municipal de Izza, Charbel Chehadé. Le projet de Izza consiste à construire un complexe municipal, « où tous les habitants pourront se réunir sans contrepartie financière, et bénéficier des multiples activités offertes à nos jeunes et à nos enfants ». Ce sont également les valeurs sociales et humaines que la municipalité de Hermel tend à affermir, à travers son projet de bibliothèque mobile. « Nous tentons de valoriser le livre, et de réduire autant que possible la pauvreté et l’ignorance, deux vices de notre société », a affirmé le président du conseil municipal de Hermel, où l’UE a déjà financé plusieurs projets culturels, en collaboration avec le ministère de la Culture.

Réorganisation urbaine
La Fédération des municipalités de Jabal Amel (Liban-Sud), a privilégié, quant à elle, une restructuration urbaine de la région, afin d’en favoriser l’essor. Le projet se base sur un plan directeur visant à réhabiliter le paysage urbain et l’infrastructure de douze villages limitrophes, situés dans le caza de Marjeyoun.
Cette approche est partagée avec le projet de la commune d’Odos (France), qui a également bénéficié du financement de l’UE, l’appel à propositions étant adressé à tous les organismes, y compris étrangers, qui proposent un projet de développement local. La commune d’Odos, dont le maire, urbaniste d’expérience, a exprimé son « impression de chaos urbanistique », la première fois qu’il a mis les pieds au Liban, a prévu de créer « une société mixte, visant à produire 100 à 200 logements au Liban, pour toutes les familles à revenu moyen, et dans un but lucratif ».

L’écotourisme
D’autres initiatives ont été centrées sur l’écotourisme, qui promet de se développer dans les contrées libanaises. La municipalité de Hammana, forte d’un projet d’écotourisme établi il y a deux ans, fournit un modèle en la matière. Ayant pu attirer 800 visiteurs annuels, le projet est devenu une principale source de revenus pour le conseil municipal. Ce dernier mettra le financement de l’UE au service de l’élargissement de sa stratégie d’écotourisme.
C’est le cas enfin de la municipalité de Zghorta-Ehden, dont le projet, basé sur le développement de la place Meydan, stratégique d’un point de vue touristique et social, accorde une importance particulière à l’écotourisme.

Réévaluation de la coopération avec l’UE
Angelina Eichhorst a souhaité en même temps entendre des griefs ou des remarques sur les modalités de la coopération, déclenchée depuis plusieurs années, entre l’UE et les autorités locales, que celle-ci perçoit comme acteurs privilégiés de la bonne gouvernance. En amorçant un « dialogue structuré » avec les municipalités en mars 2012, l’UE s’était en effet livrée à une forme d’autocritique, en vue d’optimiser ses aides aux municipalités et conduire à « des résultats concrets ». « Des résultats visibles, voilà le plus important », a affirmé à plus d’une reprise hier l’ambassadrice. La recherche de l’efficacité concrète est d’ailleurs de plus en plus fréquente dans la rhétorique des représentants européens au Liban. Les projets ayant remporté l’appel à propositions vont vers les actions pratiques, d’autant qu’aucune condition préalable n’a été imposée sur la nature ou l’objet des projets en question.
« Notre choix s’est basé notamment sur l’adéquation du projet à la municipalité, la possibilité de le mettre en œuvre, à la lumière du plan proposé mais aussi du budget disponible », a expliqué à L’Orient-Le Jour Maciej Adam Madalinski, responsable du département de l’infrastructure et du développement local au sein de la délégation de l’UE, révélant en outre les bases du mécanisme de contrôle des dépenses, gérées par des comptables avec possibilité de récupérer les dons versés en cas de fraude.
Parmi les élus locaux réunis, une seule doléance a émané de la bouche du président de la Fédération de Hermel, qui a appelé l’UE à favoriser « les grands projets, comme la réhabilitation des réseaux d’égouts dont souffre la région. Les petits changements sont valables, mais ce sont les grands projets qui sont surtout appréciés... ».
Cela amène à réfléchir sur le rôle effectif de l’État dans le développement municipal.
Dernier développement au niveau de la coopération entre l’Union européenne et les autorités locales : neuf municipalités et fédérations de municipalités ont remporté l’appel à propositions, lancé par l’UE en 2012, et bénéficieront d’un financement total de 620 000 euros, qui seront alloués pour leurs projets proposés. Accueillant chaleureusement les représentants de ces...
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