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À La Une - Conflit

La ville-clé de Konna reprise par les Maliens et les Français

Sommet extraordinaire de la Cédéao aujourd’hui ; manifestation en Égypte.

Les drapeaux français se vendent à la criée dans les rues de Bamako...Éric Feferberg / AFP

L’armée malienne, appuyée par les troupes françaises, poursuivait hier sa progression vers le nord du Mali, reprenant le contrôle de la ville de Konna aux islamistes, dont un groupe était toujours retranché avec des otages en Algérie. L’assaut lancé par l’armée algérienne contre le commando islamiste avait éclipsé jeudi la situation sur le terrain au Mali, où la France poursuit ses frappes aériennes contre les groupes islamistes, accompagnées d’un engagement au sol toujours plus important.


Hier après-midi, le ministère français de la Défense a assuré qu’il n’y avait « aucun combat à Diabali à cette heure », laissant entendre que cette ville du centre du pays n’avait pas été reprise aux combattants islamistes. Peu auparavant une source sécuritaire régionale avait confirmé les dires d’une élue de la ville selon laquelle Diabali était désormais sous le contrôle des forces maliennes. « Diabali est libérée, les islamistes sont partis, les militaires français et maliens sont entrés dans la ville », avait ainsi déclaré une habitante de la ville, membre du conseil municipal, ce qu’ont confirmé un élu et un autre habitant de la région.


Rappelons que Diabali avait été prise lundi par des islamistes, apparemment dirigés par l’Algérien Abou Zeid, un des chefs d’el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI). La localité a été bombardée à plusieurs reprises par l’aviation française, mais les islamistes ne l’avaient pas pour autant totalement quittée. « Depuis l’attaque des Français nous savons qu’ils ont rasé leurs barbes, rallongé leurs pantalons, ils se déguisent, tentent de se fondre dans la population », avait ainsi expliqué le capitaine malien Cheickné Konaté. Dans cette zone, « nous avons les groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés », a indiqué le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui évalue à plus d’un millier le nombre de « terroristes dans la zone ».
Plus tôt dans la journée, l’armée malienne avait affirmé dans un bref communiqué avoir repris jeudi « le contrôle total » de Konna, une information confirmée par la France.

Misma, Fabius, UE
La chute de la ville lors d’une offensive surprise des combattants islamistes le 10 janvier, alors que le front entre armée malienne et groupes jihadistes était gelé depuis des mois, avait déclenché l’intervention de la France, qui redoutait une percée vers Bamako des jihadistes, d’abord par des frappes aériennes, puis avec un engagement au sol. Plus de 1 800 soldats français sont ainsi déjà présents au Mali, un chiffre qui devrait prochainement atteindre 2 500 hommes, selon Paris.


Les premiers éléments de la force d’intervention ouest-africaine (Misma), qui doit chasser les groupes armés qui occupent une grande partie du Mali depuis neuf mois, une centaine de Togolais et de Nigérians sont arrivés jeudi soir à Bamako. La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a affiché hier à Abidjan sa volonté d’« accélérer » le déploiement de sa force militaire au Mali.


« La guerre qui nous est désormais imposée par le refus des mouvements criminels et terroristes de l’offre de paix suffisamment portée par les efforts de médiation de la Cédéao exige de nous l’accélération du déploiement de la Misma », a ainsi déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo. Le calendrier du déploiement sera au cœur du sommet extraordinaire de la Cédéao, consacré au Mali, aujourd’hui à Abidjan. « Nous allons voir avec nos amis africains comment accélérer la mise en place de la Misma », a déclaré de son côté le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui participera au sommet.

 

(Repère : Le Mali, un pays enclavé au coeur du Sahel)


Parallèlement, soucieuse d’adopter une « approche globale » dans la crise au Mali, l’Union européenne prévoit d’aider à hauteur de 50 millions d’euros la force d’intervention africaine et de renforcer son aide au développement.
Sur le plan humanitaire, quelque 700 000 personnes supplémentaires pourraient être dans un proche avenir soit déplacées à l’intérieur du Mali, soit réfugiées dans les pays voisins suite aux nouveaux combats, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR).


 Par ailleurs, plusieurs grands artistes maliens ont composé avec l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly une chanson pour la paix au Mali, intitulée Mali Ko (pour le Mali en langue bambara).
Enfin, une centaine d’islamistes égyptiens ont manifesté hier aux abords de l’ambassade de France au Caire pour protester contre l’intervention française au Mali, accusant Paris d’être en « guerre contre l’islam ». « Ignoble Hollande, le sang des musulmans n’est pas bon marché ! », « Pain, liberté, Mali islamique », scandaient certains d’entre eux. Mohammad al-Zawahiri, le frère du chef d’el-Qaëda Ayman al-Zawahiri, est venu se joindre aux manifestants.

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