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À La Une - Syrie

L'OTAN approuve le déploiement de Patriot en Turquie

Multiplication des mises en garde contre l'utilisation d'armes chimiques par Damas.

L'OTAN a officiellement approuvé mardi le déploiement de systèmes de défense anti-aérienne Patriot en Turquie. John Thys/AFP

L'OTAN a officiellement approuvé mardi le déploiement de systèmes de défense anti-aérienne Patriot en Turquie afin de protéger ce pays d'éventuels tirs de missiles depuis la Syrie.

 

Les ministres des Affaires étrangères des 28 pays membres de l'OTAN réunis à Bruxelles ont donné, sans surprise, une réponse positive à la demande déposée le 21 novembre par Ankara, en raison notamment des risques d'une utilisation d'armes chimiques par Damas.

 

"L'OTAN a donné son accord pour renforcer les capacités de défense aérienne de la Turquie afin d'assurer la défense de sa population et de son territoire et de contribuer à la désescalade de la crise", ont annoncé les ministres dans une déclaration.

Les ministres ont "salué l'intention de l'Allemagne, des Pays-Bas et des États-Unis de mettre à disposition des batteries de missiles Patriot", qui "se trouveront sous le commandement opérationnel du commandant suprême des forces alliées en Europe", ont-ils ajouté.

 

Le déploiement de Patriot par les trois seuls pays de l'OTAN possédant ce système pourrait être effectif d'ici quelques semaines, probablement au début de l'année 2013.

L'objectif de ce déploiement "sera totalement défensif" et ne "sera en aucune façon une manière de promouvoir une zone d'exclusion aérienne ou une quelconque opération offensive", a affirmé le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen.

 

Armes chimiques

Cette décision intervient alors que les inquiétudes grandissent sur les risques d'un recours aux armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad.


Le président américain Barack Obama a directement menacé son homologue syrien de "conséquences" s'il faisait usage d'armes chimiques, comme le craignent certains experts.
"Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable. Si vous commettez l'erreur tragique d'utiliser ces armes, il y aura des conséquences et vous en répondrez", a prévenu M. Obama.

 

Un responsable américain a affirmé lundi que Damas était en train de mélanger les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin, un puissant neurotoxique qui provoque une paralysie complète puis la mort.


Les États-Unis sont "inquiets à l'idée qu'un régime de plus en plus assiégé (...) réfléchisse à l'utilisation d'armes chimiques contre les Syriens", a renchéri le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, alors que la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, avait déjà adressé, lundi, un "avertissement très sévère" aux dirigeants syriens.

Damas a cependant réaffirmé lundi "qu'elle ne fera pas usage de ce genre d'armes, si elle en possède, contre son peuple", selon une source au ministère des Affaires étrangères.


Pour Washington et de nombreuses autres capitales comme Paris et Berlin, l'utilisation d'armes chimiques constituerait le franchissement d'une "ligne rouge".
"Tout emploi de ces armes chimiques par Bachar el-Assad serait inacceptable", a déclaré mardi Vincent Floreani, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères. "Les dirigeants de Damas doivent savoir que la communauté internationale les observe et ne restera pas sans réaction s'il venait à utiliser ses armes".

 

"L'usage d'armes chimiques changerait la donne. Le régime syrien sait bien que la communauté internationale n'acceptera pas que ces armes soient utilisées", a également déclaré le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Judeh.

 

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour sa part mis en garde contre la "militarisation croissante" du conflit en Syrie, critiquant les "rumeurs" sur une possible utilisation d'armes chimiques par Damas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu'Israël suivait "de près" cette question.

 

(Pour mémoire : La panoplie d’agents chimiques de Damas "est assez robuste")

 

La transition politique plus que jamais nécessaire

Sur le plan diplomatique, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud el-Fayçal, a estimé mardi qu'une transition politique était "plus que jamais nécessaire en Syrie" pour préserver l'unité de ce pays. Il a estimé lors d'une conférence de presse à Riyad que "la constitution de la coalition de l'opposition syrienne est un pas positif important sur la voie de l'unification de l'opposition, et nous espérons maintenant que la communauté internationale va elle aussi unifier sa position" à l'égard du conflit syrien.

 

Lundi, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi a estimé dans un entretien à l'AFP que le régime syrien pouvait tomber "à n'importe quel moment".

 

Sur le terrain, en Syrie, la dégradation de la situation a poussé l'ONU à annoncer lundi qu'elle suspendait ses opérations, une décision suivie par l'Union européenne qui a décidé de réduire sa délégation au minimum.
"La situation sécuritaire est devenue extrêmement difficile, y compris à Damas", a expliqué Radhouane Nouicer, coordinateur de l'aide humanitaire en Syrie, cité par Irin, l'agence de presse de l'ONU.

 

Huit enfants et un professeur tués

Les combats se sont de fait étendus récemment aux abords de l'aéroport de Damas, où les vols ont dû être suspendus, et les liaisons téléphoniques et internet ont été interrompues pendant 48 heures.

L'armée syrienne a bombardé mardi matin plusieurs secteurs de la banlieue est et sud-ouest de la capitale, quelques heures après la prise d'un village par des combattants islamistes dans la province de Deir Ezzor (est), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le journal syrien proche du pouvoir, Al-Watan, avait promis dimanche "l'enfer" à ceux qui songeraient à attaquer Damas. Lundi, il faisait état de nouvelles "opérations de qualité de l'armée" qui a tué de nombreux "terroristes". 

 

Huit élèves et un professeur ont été également tués mardi dans la chute d'un obus de mortier sur une école du camp al-Wafidine dans la province de Damas, a rapporté la télévision officielle syrienne, affirmant que des "terroristes" étaient à l'origine de ce tir. Al-Wafidine accueille 25.000 déplacés syriens du plateau du Golan occupé par Israël en 1967. Il est situé à 20 km au nord-est de Damas.

 

A la lisière de la Turquie, au moins 12 personnes, dont huit rebelles jihadistes, ont été tués dans un raid aérien à Ras al-Aïn, selon l'OSDH, qui a dénombré pour lundi 159 personnes, dont 55 civils, 53 rebelles et 51 soldats.

L'ONG a recensé plus de 41.000 morts depuis mars 2011.

 

(Lire aussi : De la difficulté de distinguer un jihadiste d’un rebelle)


Par ailleurs, un journaliste du quotidien gouvernemental Techrine, Naji Assaad, a été assassiné mardi à Tadamoun, un quartier du sud de Damas, a rapporté la télévision d'Etat syrienne, évoquant un acte "terroriste visant les forces vives de la nation".

Le Liban a, de son côté, demandé lundi aux autorités syriennes le rapatriement des corps de 21 jeunes sunnites libanais tués vendredi en Syrie où ils étaient venus combattre aux côtés des rebelles.

 

 

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Un feuilleton noir ou face au suicide les dirigeants peuvent tout faire Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

07 h 49, le 04 décembre 2012

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  • Un feuilleton noir ou face au suicide les dirigeants peuvent tout faire Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 49, le 04 décembre 2012

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