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À La Une - Attentat

Obsèques sous très haute sécurité du prêtre égorgé dans son église en France

"Je suis venu ici pour marquer ma solidarité avec la communauté chrétienne. C'était un devoir. On est là pour le bon vivre ensemble", souligne un musulman.

Le cercueil du père Jacques Hamel, porté par quatre personnes, a fait son entrée dans la cathédrale de Rouen le 2 août 2016, précédé et suivi par une procession de nombreux prêtres en aube blanche et étole violette, la couleur du deuil. REUTERS/Jacky Naegelen

Déploiement policier massif et recueillement : les obsèques solennelles du prêtre catholique égorgé il y a une semaine par deux jihadistes dans son église en Normandie se déroulaient mardi au milieu d'un dispositif de très haute sécurité à la cathédrale de Rouen.

"Un prêtre a été tué par des terroristes, il faut montrer sa présence pour dire non", souligne Jean-François, retraité militaire, 72 ans, qui préféré taire son nom.
Le cercueil, porté par quatre personnes, a fait son entrée dans l'édifice, précédé et suivi par une procession de nombreux prêtres en aube blanche et étole violette, la couleur du deuil.
Quelques musulmans sont également présents. "Je suis venu ici pour marquer ma solidarité avec la communauté chrétienne. C'était un devoir. On est là pour le bon vivre ensemble", souligne Hassan Houays, professeur de mathématiques de Saint-Etienne-du-Rouvray, commune proche de Rouen où s'est déroulé l'attentat.

Quelque 2.000 personnes, à l'intérieur de la cathédrale gothique, et à l'extérieur, bravant la pluie, participaient à cet hommage au père Jacques Hamel, 85 ans, tué pendant qu'il célébrait une messe matinale pour cinq fidèles dans son église.

Cet assassinat, chargé de symboles, perpétré par deux jihadistes de 19 ans se réclamant du groupe Etat islamique (EI) a causé un vif émoi en France, parmi les chrétiens mais également dans toute la population, de nombreux musulmans rejetant un tel acte barbare. Le père Jacques Hamel était notamment connu localement pour son investissement personnel dans le dialogue inter-religieux avec les musulmans de Saint-Etienne-du-Rouvray.

Cet attentat, le dernier d'une longue série qui endeuille la France depuis un an et demi, a été commis douze jours après le massacre de Nice (sud-est, 84 morts) perpétré par un jihadiste au volant d'un camion après le feu d'artifice du 14 juillet, sur la Promenade des Anglais.

 

(Dossier spécial : Dans quoi sombre l’Europe ?)

 

'Rite pénitentiel de réparation'
Les conditions de sécurité autour de la cathédrale ont été renforcées pour cette cérémonie à laquelle assistait le ministre français de l'Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve. Vingt camions des forces de l'ordre pouvaient être ainsi dénombrés et toutes les personnes entrant dans l'édifice religieux ont dû se plier à des fouilles. A l'extérieur, un écran géant retransmettait la cérémonie.

Le père Hamel, originaire du nord de la France, ne sera pas inhumé à Rouen, mais en un lieu que la famille veut garder secret, et ce dans la plus stricte intimité familiale, selon ses proches.
Son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, où il avait officié près de cinquante ans et théâtre du sordide assassinat, restera quant à elle fermée pour plusieurs semaines, a fait savoir le diocèse, jusqu'à ce qu'un "rite pénitentiel de réparation" permette sa réouverture et la reprise du culte après la profanation.

Ces obsèques se déroulent deux jours après que des centaines de musulmans sont allés prier dans les églises de France aux côtés des catholiques pour la messe dominicale, en signe de "solidarité" et d'"espérance". Le pape François lui-même a réagi à l'attentat, refusant de faire l'amalgame entre islam et violences.

Les deux responsables de l'attaque, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, qui vivaient à 700 kilomètres de distance et n'ont fait connaissance que quelques jours avant de passer à l'acte via une messagerie cryptée sur internet, avaient été tués par la police dans les minutes ayant suivi la prise d'otage.
Les représentants de la communauté musulmane de Saint-Etienne-du-Rouvray, où habitait Adel Kermiche, ont annoncé leur refus d'organiser son inhumation.

 

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