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Liban - Pollution du Litani

« Les dégâts environnementaux remontent à l’époque de la création du lac de Qaraoun », affirme Chehayeb

Le ministre de l'Intérieur va demander la suspension momentanée du travail des carrières de sable aux alentours du Qaraoun.

La pollution du lac de Qaraoun et du fleuve Litani a été débattue hier par une commission ministérielle chargée de ce dossier. Photo Ani

La commission ministérielle pour le traitement de la pollution du fleuve Litani s'est réunie hier pour étudier les causes de la pollution du lac artificiel de Qaraoun et du Litani ainsi qu'un plan d'action visant à y remédier.
Plusieurs ministres étaient présents à la réunion afin d'envisager les différents aspects du plan de sauvetage du lac Qaraoun et du fleuve Litani, gravement touchés par la pollution. Présidée par le ministre de la Défense, Samir Mokbel, la séance de travail a groupé les ministres de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, de l'Environnement, Mohammad Machnouk, de la Santé, Waël Bou Faour, de l'Énergie et de l'Eau, Arthur Nazarian, de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, de l'Agriculture, Akram Chehayeb, le ministre d'État pour les Affaires du Parlement, Mohammad Fneich, le directeur du Conseil du développement et de la reconstruction, Nabil Jisr, et le directeur de l'Office du Litani, Salim Catafago.
Le travail de nettoyage du lac et du fleuve nécessitera une collaboration entre les différents ministères en raison de l'ampleur des dégâts et de la multitude des aspects qu'il faudra traiter. La sonnette d'alarme avait été tirée il y a une vingtaine de jours, lorsque plus de cinq tonnes de poissons morts ont été observés flottant sur la surface du lac Qaraoun. Quatre types de pollution sont responsables de l'actuel état du Qaraoun : celle des déchets solides, qui nécessitent des usines de tri et de traitement, celle des eaux usées (des cinq stations d'épuration de la Békaa, seule celle de Ferzol fonctionne), celle des rejets industriels (très dangereux car ils peuvent causer des dégâts irréversibles) et celle des pesticides et herbicides utilisés dans l'agriculture le long du fleuve. Le Litani, lui, a tourné au rouge, en raison de la pollution causée principalement par les carrières de sable et les tanneries situées à proximité.

Une tâche pour chaque ministère
La commission a pris connaissance des projets déjà établis par le CDR et le ministère de l'Énergie et de l'Eau ainsi que ceux en cours d'exécution et ce, dans le domaine du traitement des eaux usées. Un financement de 750 millions de dollars serait nécessaire pour la continuation des projets, alors que seuls 200 millions de dollars sont actuellement à disposition.
La commission a en outre demandé au ministre de l'Intérieur de prendre les mesures nécessaires afin de limiter les dégâts engendrés par les carrières de sable au sud du lac de Qaraoun. M. Machnouk a indiqué qu'il demandera aux carrières légales et illégales de suspendre momentanément leurs activités, le temps de remédier aux dégâts environnementaux qu'elles ont causés. Le ministère de l'Énergie se chargera pour sa part de nettoyer le fleuve et sa berge des résidus qui s'y sont accumulés. Le ministre de l'Industrie se réunira, lui, avec les usines polluantes et prendra les mesures nécessaires. Les municipalités seront quant à elles chargées de s'occuper du dossier des eaux usées.
« Plusieurs municipalités jettent les eaux usées dans le lac de Qaraoun et les usines qui se trouvent dans son pourtour ne se conforment pas aux lois », a déploré Mohammad Fneich, contacté par L'Orient-Le Jour à l'issue de la réunion de la commission. « Le traitement du problème devra être divisé en deux parties. Il faudra d'abord s'occuper de la pollution de la source vers le lac et ensuite de la pollution du lac vers le Litani », a-t-il ajouté. Une information étayée par Akram Chehayeb qui indique que « la pollution s'étend de la source vers le fleuve » et que « les dégâts environnementaux remontent à l'époque de la création du lac de Qaraoun ». « Le plus difficile est de traiter les dégâts dus aux déchets chimiques, médicaux et aux engrais. L'eau polluée du Qaraoun est malheureusement utilisée pour l'agriculture », a souligné M. Chehayeb.
« Il est important que le CDR puisse mener ses projets à terme », a-t-il dit, assurant que « ce dossier est pris très au sérieux », en attendant une loi qui permettra de réguler l'industrie, l'irrigation et l'agriculture dans les alentours du Litani.

 

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