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Liban - rapport

Sigrid Kaag appelle les antagonistes à être « plus actifs » pour l’application effective de la 1701

La coordonnatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Sigrid Kaag, a tenté, une fois de plus, de « hausser le standard du Liban au Conseil de sécurité ». Présentant le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur l'application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité de l'Onu, Mme Kaag a appelé vendredi dernier le conseil, réuni en concertations à huis clos, à être plus attentif à la situation du Liban, en ce qui concerne notamment la détérioration de la sécurité, l'importance de la prévention de l'extrémisme violent, l'érosion tangible des institutions étatiques, la nécessité d'une assistance et d'une protection continues, la nécessité de maintenir l'allocation de fonds pour les nombreux réfugiés accueillis par le pays du Cèdre, sans compter l'absence de progrès dans la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Car le « Liban est plus fragile et encore moins stable », a-t-elle relevé.

Lors d'une conférence de presse tenue après ces consultations, au Palais de Verre à New York, la coordonnatrice onusienne a indiqué qu'elle a eu « une discussion constructive » avec les membres du Conseil de sécurité. Elle a rappelé les attaques « terroristes » survenues la semaine dernière à Qaa – attaques qui ont été condamnées à la fois par le Conseil de sécurité et par le secrétaire général de l'Onu –,
menant à la détérioration des conditions sécuritaires. « Les personnes qui se livrent à des actes terroristes sont infiltrées dans le pays, a-t-elle souligné. Au cours des six derniers mois, il y a eu plus de 272 arrestations pour des motifs liés au terrorisme, soit plus de 70 par rapport à l'an dernier à la même période. C'est un indicateur révélateur », a-t-elle noté.


(Pour mémoire : Ban « profondément préoccupé par l'incapacité du gouvernement à prendre des décisions »)

 

« Travail remarquable » de l'armée
Saluant le rôle de l'armée libanaise et des FSI, la coordonnatrice spéciale de l'Onu n'a pas manqué de relever le « travail remarquable » réalisé avec « peu de moyens » par cette institution pour faire face aux multiples menaces qui pèsent sur la stabilité et la sécurité du Liban. « L'armée libanaise a montré qu'elle méritait de recevoir la confiance et le soutien de la communauté internationale », a-t-elle souligné. Aussi a-t-elle appelé à lui apporter « un soutien tangible » pour qu'elle puisse mieux répondre à la détérioration des conditions sécuritaires. Sigrid Kaag a également soulevé au Conseil de sécurité l'importance de la mise en œuvre du plan d'action du secrétaire général de l'Onu pour prévenir l'extrémisme violent au niveau national. Elle a ainsi demandé aux membres du conseil d'aider le pays à renforcer ses capacités pour y parvenir.

Mettre fin à la crise politique
La coordonnatrice spéciale a relevé par ailleurs devant le conseil « l'érosion tangible » des institutions de l'État, qui est un « résultat clair et incontestable de la crise prolongée ». « Cela affecte tous les niveaux de la société, mais d'abord et avant tout cela frappe les citoyens du pays et surtout les marginaux. » Elle a relevé que le gouvernement était à peine capable de se réunir, encore moins de prendre des décisions. « Après avoir été au Liban depuis janvier 2015, je suis profondément préoccupée par l'incapacité claire du gouvernement à prendre certaines des décisions les plus fondamentales dans l'intérêt du pays et par l'incapacité des dirigeants politiques, ou le manque de volonté politique, à se réunir dans l'intérêt national », a-t-elle relevé.
Dénonçant le coût d'une telle inaction pour le pays, Mme Kaag a « insisté sur l'urgence de cette situation » en demandant au Conseil de sécurité de travailler avec le Liban ainsi qu'avec les partenaires régionaux, y compris l'Iran et l'Arabie saoudite, afin « d'éviter que les crises régionales ne se répercutent sur le Liban », et afin de parvenir à un compromis politique capable de mettre fin à la crise politique et à la question de la vacance présidentielle. « Les dirigeants libanais, soutenus ou encouragés par les acteurs et les partenaires régionaux, y compris l'Iran et l'Arabie saoudite, doivent assumer la pleine responsabilité afin de parvenir à un compromis dans l'intérêt du Liban. Cela se rapporte à une série de questions politiques clés, mais commence par la présidence, comme la clé pour déverrouiller le blocage plus large », a laissé entendre Mme Kaag devant le conseil.

 

(Pour mémoire : « Profonde préoccupation » de Ban et du Conseil de sécurité)

 

Impact de la crise syrienne
Concernant la « spirale descendante » de l'impact du conflit syrien sur le Liban, la coordonnatrice spéciale a insisté sur le besoin de soutenir les communautés d'accueil au Liban, ainsi que les réfugiés vulnérables, y compris les Syriens et les Palestiniens. Elle a souligné la nécessité pour les pays bailleurs de fonds d'accélérer l'allocation des fonds promis. Elle a estimé que le Liban devait prendre un certain nombre de mesures pour accéder aux 800 millions de dollars de financement à taux réduit mis à la disposition du pays.
« L'économie du Liban est négativement impactée » par le conflit en Syrie avec une réduction continue des investissements, des envois de fonds étrangers directs de la diaspora et un déclin du tourisme qui nuisent considérablement au pays. La spirale économique descendante est le mal des pays pauvres en termes disproportionnés. Par conséquent, le besoin d'assistance et de protection est nécessaire, y compris aux réfugiés syriens et palestiniens, qui comptent parmi les plus pauvres au Liban. Actuellement, 30 % des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté, « a-t-elle indiqué.

La coordonnatrice spéciale a souligné en concluant que « la stabilité du Liban est un bien public régional indispensable, mais délicat. S'il venait à s'éroder au-delà du réparable, les répercussions seront importantes, non seulement pour le Liban, mais aussi pour la région », a-t-elle averti.
Près de dix ans après l'adoption de la résolution 1701, qui appelle à un cessez-le-feu permanent, un « calme relatif » règne. « Mais il ne faut pas confondre le calme qui règne actuellement avec la stabilité durable. Peu est fait pour éliminer nombre de causes profondes du conflit. Pour que la résolution ait un effet préventif à long terme, il faut que nous nous efforcions activement d'avancer, ensemble, dans la mise en œuvre de cette résolution 1701 », a-t-elle ajouté. La coordonnatrice onusienne a enfin appelé le Conseil de sécurité à rechercher les moyens de réengager les parties en faveur de la paix juste, globale et durable au Moyen-Orient.

 

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