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Moyen Orient et Monde - Entretien express

« Les membres de la Nouvelle armée syrienne sont bien seuls »

La Nouvelle armée syrienne ouvrait un nouveau front face à l'État islamique (EI) mardi à Boukamal, une ville au sud de Deir ez-Zor. Suite à une première contre-offensive de l'EI hier, ces rebelles syriens, non islamistes et soutenus par Washington, ont dû se replier dans le désert. « Nous nous sommes retirés après avoir terminé la première phase de l'opération qui visait à frapper des points de l'EI aux environs de Boukamal. Nous préparons sa seconde phase », a indiqué à l'AFP le porte-parole de ce groupe, Mezahem al-Saloum. Quel est l'objectif de cette mission et est-elle réalisable ? Fabrice Balanche, chercheur et professeur au Washington Institute, répond aux questions de L'Orient-Le Jour.

 

Pourquoi la reprise de Boukamal représente un enjeu stratégique face à l'EI ?
La ville de Boukamal permet de couper les liaisons de l'EI entre la Syrie et l'Irak. Les forces kurdes sont à 30 kilomètres au nord de Deir ez-Zor et ont coupé la route entre Raqqa et Mossoul. Mais l'EI continue à circuler entre les deux pays par Boukamal. Un des objectifs de la stratégie américaine est de séparer les deux entités.

 

La Nouvelle armée syrienne est-elle à l'origine de l'assaut contre l'EI dans cette ville ? Qui sont-ils? Sont-ils capables de reprendre la ville ?
Ce sont des rebelles syriens, entraînés par les Américains et les Britanniques pendant six mois à un an en Jordanie. Ils ne sont pas très nombreux, quelques centaines, et ils sont à la fois bien entraînés et bien équipés. Les États-Unis prévoyaient déjà de former un groupe d'hommes au nord de la Syrie il y a deux ans. Sont-ils suffisamment efficaces pour reprendre à eux seuls Boukamal ? Les Américains sont très doués pour enseigner les techniques de combats, mais ils le sont moins pour leur donner réellement l'envie de se battre.

 

(Lire aussi : La banlieue nord d'Alep sous le feu de bombes au phosphore blanc et à sous-munitions)


Au poste-frontière d'al-Tanaf, entre Damas et Bagdad en plein milieu du désert, ils avaient réussi à le faire il y a deux mois. Ils étaient montés par la Jordanie et l'extrême-ouest de l'Irak. Mais l'EI était loin de ses bases et il n'y avait que quelques dizaines d'hommes à déloger. À Boukamal, la situation est différente. C'est une ville de 50 000 habitants, au bord de l'Euphrate, et l'EI cerne toute la région alentour. Peut-être ont-ils cru que les tribus locales allaient se révolter contre l'EI... Ce qui est probable : la tribu Cheitaat, qui a été massacrée en partie par les islamistes l'année dernière, occupe le territoire entre al-Mayadine et Boukamal.

Près d'un millier de personnes ont été tuées et un ressentiment doit être fort.
Mis à part le soulèvement hypothétique des tribus locales, les membres de la Nouvelle armée syrienne sont seuls. L'armée irakienne, à l'Est, est loin. À Deir ez-Zor, l'armée syrienne est encerclée par l'EI et occupe une position défensive. Elle n'est pas en mesure de les aider et je ne vois pas pourquoi elle le ferait.

 

Selon l'émissaire des États-Unis pour la lutte contre l'EI, Washington aimerait achever la campagne militaire contre l'EI avant l'été 2017. Est-ce réalisable ?
Ils ont déjà repoussé leurs objectifs. L'année dernière, Washington espérait déjà en finir avec l'EI. La reprise de Mossoul était imminente, elle ne l'est plus. Manbij est une opération qui se prépare depuis 6 mois, et les combats ne sont pas terminés. La libération de Fallouja a également pris plus de temps que prévu. Pourtant, ce ne sont que des objectifs mineurs par rapport à Mossoul et Raqqa.
Si la nouvelle administration américaine continue sur la lancée d'Obama et que la Turquie, l'Arabie saoudite et l'Iran continuent à jouer le jeu, l'été 2017 sera le minimum. La prospérité de l'EI a été fondée sur l'opposition entre les acteurs régionaux.

 

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La Nouvelle armée syrienne ouvrait un nouveau front face à l'État islamique (EI) mardi à Boukamal, une ville au sud de Deir ez-Zor. Suite à une première contre-offensive de l'EI hier, ces rebelles syriens, non islamistes et soutenus par Washington, ont dû se replier dans le désert. « Nous nous sommes retirés après avoir terminé la première phase de l'opération qui visait à frapper...

commentaires (3)

Allez ! Encore dix années à ce train-là, et les Libanais éhhh en seront quitte avec ces bääSSyriens-là.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 42, le 30 juin 2016

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Commentaires (3)

  • Allez ! Encore dix années à ce train-là, et les Libanais éhhh en seront quitte avec ces bääSSyriens-là.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 42, le 30 juin 2016

  • L,AMERIQUE Y VEILLE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 06, le 30 juin 2016

  • Qu'âllâhhh y'ghâmîïïï ! Belle revanche éhhh libanaise, Khâââï !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 39, le 30 juin 2016

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