À Batroun, la liste de l’alliance CPL-FL...ne comporte pas de FL

Pour le quatrième et dernier round municipal prévu dimanche dans la ville de Batroun, le climat s'annonce tiède, la bataille électorale ne présentant quasiment pas de surprise à l'horizon. Et pour cause : c'est la liste « Batroun deyman betmoun », parrainée par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, et emmenée par le président sortant de la municipalité, Marcelino el-Harek, qui devrait en principe l'emporter. M. Harek brigue en effet un troisième mandat successif, après des victoires en 2004 et 2009. En face, quelque quinze candidats indépendants restent déterminés à tenter leur chance dans le but de percer la liste et d'acquérir l'un des 18 sièges à pourvoir au sein du conseil municipal.

La question qui se pose est de savoir pourquoi dans cette ville chrétienne qui comporte 6 500 électeurs inscrits sur les registres électoraux, une entente entre le CPL et les Forces libanaises (FL) n'a pas été scellée pour former une liste électorale consensuelle ? En d'autres termes, quand bien même le gendre du général Michel Aoun, Gebran Bassil, natif de Batroun, a une assise très renforcée dans la ville, pourquoi les FL ne figurent-elles pas aux côtés de l'autre composante de l'accord de Meerab pour briguer ensemble un mandat municipal ?
C'est par des informations sur « des tractations ayant tourné au vinaigre » entre les responsables des deux partis que des sources bien informées interrogées par L'Orient Le Jour expliquent l'absence notoire des FL de la liste « consensuelle » de Batroun.

« Sur les 18 sièges à pourvoir, les FL avaient réclamé six sièges », indiquent ces sources, affirmant que « le chef du CPL s'était d'abord montré très coopératif, mais n'avait pas tardé à exprimer ensuite son veto à l'égard de tout nom de candidat soumis par les responsables FL ». « Le rejet de l'adhésion à la liste d'un jeune ingénieur, Estéphan Élias, connu pour ses aptitudes et compétences, a été la couleuvre de trop à avaler, et les FL ont décidé de se retirer, laissant la voie libre à la formation orange. »
D'autres sources bien informées confirment ces explications, précisant toutefois que « seuls trois sièges avaient été réservés aux FL : l'un à M. Élias, et les deux autres à Georges Attié et Mario Tabchi ». « Lorsque M. Élias a été remercié, son camarade M. Attié s'est désisté, laissant sur la liste Mario Tabchi qui, en fait, avait été choisi par Gebran Bassil », indique la source précitée.

Pour leur part, les FL ont publié tôt dans l'après-midi d'hier un communiqué dans lequel elles annonçaient « l'échec d'un accord avec le CPL autour de l'échéance municipale dans la ville de Batroun ». « Après les négociations qui ont eu lieu, les FL ne sont pas parvenues à s'entendre avec le CPL sur une liste municipale unifiée qui aurait reflété une vraie représentation des composantes de la ville de Batroun à travers la présence de jeunes cadres aptes et compétents », indique le texte, qui précise que « l'entière liberté de choix sera laissée à tous les partisans et sympathisants lors de l'opération électorale ».

En début de soirée cependant, des sources proches de Meerab ont assuré que suite à une réunion entre les responsables des deux partis, la « décision a été prise par les FL de maintenir leur alliance avec le CPL dans tout le caza de Batroun, y compris la ville elle-même ». Ces mêmes sources ont précisé que « le malentendu au niveau du choix des candidats et de la gestion des élections a entraîné la non-représentation des FL dans la liste établie, sans conduire toutefois à une éventuelle attitude d'hostilité ou de confrontation vis-à-vis de cette liste ».

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