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Lifestyle - Festival de Cannes

Les Dardenne rafleront-ils encore la Palme au nez et à la barbe de Pedro Almodovar ?

Cela faisait longtemps que tous les locataires habituels de Cannes ne s'étaient pas retrouvés sur le même toit. Aujourd'hui c'est fait, et cette édition 2016 du festival assiste au combat des coqs : d'une part, les frères Dardenne avec « La Fille inconnue » et, de l'autre, Pedro Almodovar avec « Julieta ».

Almodovar et l’équipe de « Julieta ». Anne-Christie Poujoulat/AFP

Outre les nouveaux venus, la 69e édition cannoise consacre le retour des cinéastes familiers de la Croisette : Ken Loach, Jim Jarmush, Olivier Assayas, mais surtout Pedro Almodovar et les frères Dardenne. À l'actif du cinéaste ibère, six films présentés à Cannes. Mais si Pedro Almodovar est dans la réalisation depuis 1970, ce n'est qu'en 1999 que Cannes l'adoube et inscrit sa première sélection. Il y décroche le prix de la mise en scène avec Tout pour ma mère. Il récidive en 2006 avec Volver et il repart avec le prix du scénario et un prix d'interprétation féminine remis aux six actrices du film. En 2009, il présente Étreintes brisées et, en 2011, La Piel que habito. Depuis, le cinéaste n'a plus gravi les célèbres marches. Aujourd'hui, il marque son retour avec Julieta qui semble avoir séduit les festivaliers et a de grandes chances de remporter la Palme.

 

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Mais c'est sans oublier que son(ses) adversaire(s) dans cette course reste le duo Dardenne. Plus fidélisés à Cannes, ceux qu'on appelle communément les frères, et qui sont, comme ils le disent eux-mêmes, « deux corps mais une seule et unique personne », ont à leur actif huit films, présentés sur la Croisette. À l'exception de leur premier, La Promesse, qui avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs, les cinéastes belges ont vu chaque fois leurs œuvres remporter un prix. Deux Palmes en 1999 et en 2005, pour Rosetta et L'Enfant, et le Grand Prix en 2011 pour Le Gamin au vélo. Mais c'est en 1999 que la réelle confrontation a lieu entre les Belges et l'Espagnol. Alors que toutes les critiques misaient sur Tout pour ma mère d'Almodovar, c'est la Rosetta des Dardenne qui arrachera la Palme d'or au nez du metteur en scène ibère qui repart quand même avec d'autres prix. Remous sur la Croisette puisque le président de l'époque, Gilles Jacob, avait fait part de son mécontentement face aux choix du jury présidé alors par David Cronenberg. Cette année, avec La Fille inconnue présenté hier, en compétition, l'histoire va-t-elle se répéter ? Le duel se fera-t-il ? Ou verra-t-on de nouveau Almodovar repartir bredouille ? Jusqu'à présent, ce dernier a une longueur d'avance sur les frères. Son Julieta, retour au mélodrame et aux liens conflictuels entre mère et fille, séduit plus que La Fille inconnue des Dardenne.

 

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Quête audacieuse
Qui est La Fille inconnue ? Un soir, après l'heure de fermeture de son cabinet, Jenny, jeune médecin généraliste, entend sonner mais ne va pas ouvrir. Elle interdit même à son stagiaire de le faire. Le lendemain, elle apprend par la police qu'on a retrouvé, non loin de là, une jeune fille morte, sans identité. Dr Jenny, incarnée par une excellente Adèle Haenel, va entreprendre des recherches pour connaître l'identité de la fille morte. Dans cette quête audacieuse, c'est une tentative de rédemption et de reconnaissance de responsabilité qui se profile en filigrane et tout en pudeur. « Nous n'avons pas une thèse à présenter, ont confié les frères durant la conférence de presse, et les événements du film n'ont aucun lien avec ce qui s'est passé dernièrement en Belgique. » « Notre cinéma s'intéresse aux personnages, aux individus. Mais il est certain qu'un film est également réalisé pour le spectateur en particulier et un public en général. Ceux-là comprendront entre les lignes, poursuivent Jean-Pierre et Luc Dardenne. Dès que le film est vu par le spectateur, il ne nous appartient plus. Il est en possession du public qui a le choix de le lire à sa guise. »
Pour Adèle Haenel (césar de la meilleure actrice pour Les Combattants et prix Romy Schneider en 2015), nouvelle venue dans l'écurie Dardenne, travailler avec les frères était pour elle « le ciel du cinéma européen auquel elle rêvait ». Docteur Jenny serait-elle cette « inconnue » qui jouerait en faveur des Dardenne dans cette compétition ardue où la femme est à l'affiche ?

 

 

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