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Liban - Hygiène alimentaire

Cancérigène ou pas ? L’affaire du blé divise les responsables

Les ministres de la Santé et de l'Économie présentent chacun des tests aux résultats contradictoires.

L'affaire du blé contaminé a fait l'objet d'une polémique entre les ministres libanais de l’Économie et de la Santé. Archives Reuters

La « bombe » lancée mercredi par le ministre de la Santé Waël Bou Faour, qui a révélé des taux anormalement élevés de matières cancérigènes dans certains échantillons de blé, a fait l'objet d'une vive polémique hier entre plusieurs ministères concernés.


Les échantillons ayant été prélevés dans les silos de blé du port, qui tombent sous la responsabilité du ministère de l'Économie, ce dernier a réagi hier pour assurer que la matière cancérigène incriminée, l'ochratoxine, ne se trouve qu'à des doses négligeables dans le blé, suivant ses propres analyses, et que, par conséquent, ce blé ne pose aucun danger au consommateur.


Le bureau de communication du ministre Alain Hakim a souligné de plus que « la loi sur la quarantaine des produits végétaux, et sur les mesures sanitaires à prendre, a conféré la responsabilité du contrôle des produits importés au ministère de l'Agriculture ». « Bien que cela ne soit pas dans le cadre de ses prérogatives, le ministère de l'Économie a prélevé des échantillons de ce blé, car il est soucieux de la sécurité alimentaire et de la santé du citoyen, poursuit le communiqué. Les analyses ont été faites à l'Institut de recherches agricoles. Les résultats ont montré que le blé est sûr et ne comporte aucune matière cancérigène ou nuisible. À savoir que ce blé est importé pour le compte d'une compagnie privée. »


Le ministère de la Santé n'a pas tardé à répliquer. « Le ministère de la Santé affirme avoir prélevé six échantillons de blé du port de Beyrouth au cours de leur transfert, le 2 février dernier, indique un communiqué. Après les analyses, il s'est avéré que quatre de ces échantillons n'étaient pas conformes aux normes et contenaient des taux anormaux d'ochratoxine, une matière cancérigène et pouvant causer la maladie d'Alzheimer. Le ministère a ensuite procédé au prélèvement de nouveaux échantillons le 24 février : les douze échantillons d'un chargement originaire des États-Unis se sont avérés conformes aux normes, alors que cinq échantillons d'un chargement russe ne l'étaient pas. »


Le ministère de la Santé a rappelé que le taux d'ochratoxine autorisé doit être de moins de cinq microgrammes par kilo, alors que ce taux a dépassé les 26 microgrammes par kilo dans certains des échantillons prélevés. « Le ministère de la Santé a fondé ses déclarations sur 31 échantillons de sources différentes et importés à des dates éloignées l'une de l'autre, afin de s'assurer de la fiabilité des tests effectués, poursuit le texte. C'est ce qui montre la crédibilité du rapport distribué aux médias aujourd'hui (hier). »


Et de conclure : « Le ministère de la Santé est désolé de savoir que des quantités de blé dont des échantillons ont été analysés se trouvent déjà sur le marché. Il aurait préféré qu'au lieu de nier les faits, le ministère de l'Économie décide d'un procédé pour retrouver la trace du blé contaminé, si cela est possible, et d'interdire l'entrée au pays de nouveaux chargements avant de les avoir testés suivant la méthodologie demandée par le ministère de la Santé. »


Le ministère de l'Agriculture s'est également mis de la partie. Dans un communiqué, le bureau de presse du ministre Akram Chehayeb souligne que les prérogatives de cette administration se limitent aux tests effectués sur les chargements de blé à leur arrivée au port et qu'ils portent sur les taux d'aflatoxine et d'ochratoxine, afin d'empêcher l'entrée des marchandises non conformes aux normes requises.
Le document précise que sur directive du Premier ministre Tammam Salam, les ministres de la Santé et de l'Économie se réuniront lundi dans le bureau du ministre Akram Chehayeb, pour parvenir à une meilleure coordination dans cette affaire.

 

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