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Liban - 14 Mars

Nadim Gemayel : Il faut beaucoup pour enterrer la révolution du Cèdre

Place Sassine, des militants 14-marsistes ont tenu à briser l'état de démobilisation qui s'est abattu sur le mouvement.

Farès Souhaid, Michèle Tuéni et Nadim Gemayel lors du rassemblement hier à la place Sassine. Photo Marwan Assaf

Foulards blanc et rouge (le foulard emblématique de la révolution du 14 Mars) noués au cou, drapeaux libanais à la main, plusieurs dizaines de personnes se sont dirigées hier en début de soirée à la place Sassine, à Achrafieh, répondant présent à l'appel lancé la veille par Nadim Gemayel, député d'Achrafieh-Rmeil-Saïfi. Par ce rassemblement symbolique, le jeune parlementaire a voulu ainsi célébrer le onzième anniversaire de la révolution du Cèdre et remémorer ses martyrs, comme il a voulu réitérer son attachement aux valeurs du 14 Mars.

Pour l'occasion, la place Sassine était ornée des portraits des martyrs de cette révolution et de la période qui l'a suivie. Des chants patriotiques résonnaient dans l'air. Mais qu'est-ce qui reste de cette révolution ? « Nous ! » affirme Lisa. « Oublier signifie renier sa propre existence, poursuit-elle. Le sang des martyrs ne doit pas être vain. S'ils n'étaient pas morts, nous ne serions pas encore là. »
Plus sceptique, Anthony estime « qu'il ne reste plus grand-chose de la révolution du Cèdre ». « Nadim (Gemayel) essaie de mettre le train sur la bonne voie, même si cela est difficile après onze années et toutes les concessions qui ont été faites, ajoute-t-il. Vouloir édifier un État de droit n'est pas une revendication éphémère. Ceux qui y croient vraiment vont permettre que ce grand projet aboutisse. »
Shirine fait partie de ces personnes dont la foi en la révolution du Cèdre n'a pas changé d'un iota. « Aujourd'hui, je ressens le même engagement que j'ai ressenti il y a onze ans lors de la grande manifestation, affirme-t-elle. Pour moi, rien n'a changé. Les vagues ne me ballotent pas. Un pays libre et souverain n'est pas un slogan creux. Quand on y réfléchit, c'est tout. »

Remémorer les martyrs
À 19h tapantes, Nadim Gemayel arrive à la place Sassine, accompagné de Michèle Gebran Tuéini et de Farès Souhaid, secrétaire général des forces du 14 Mars. Ils sont fortement applaudis par la foule. Étaient également présents Serge Ter Sarkissian, député du bloc parlementaire du Futur, et le ministre du Tourisme, Michel Pharaon.
« Le 14 Mars est le jour où nous sommes tous sortis de notre grande prison, a déclaré Nadim Gemayel. En ce jour, nous avons réalisé beaucoup de choses comme le retrait des forces syriennes du Liban. Nous poursuivrons cette révolution pour aboutir à un État fort, exempt de corruption. »
« D'aucuns pensent que nous sommes réunis pour signer l'arrêt de mort des forces du 14 Mars et de la révolution du Cèdre, ajoute-t-il. Il n'en est rien. Il faut beaucoup pour enterrer cette révolution. D'aucuns estiment aussi que les petits différends au sein de nos rangs politiques et notre organisation vont entraîner le désespoir, l'ennui et la défaite, mais il n'en est rien non plus. Nous avons voulu que ce rassemblement symbolique soit une occasion pour rendre hommage à la mémoire de nos martyrs et de toute personne morte pour le Liban, parce que la cause n'est pas vaine. Nous avons encore beaucoup à réaliser. »

(Lire aussi : Le 14 Mars face à ses démons)

 

Revaloriser l'identité libanaise
Comment compte-t-il redynamiser l'esprit du 14 Mars ? « Par de petits mouvements qui doivent se remobiliser autour de valeurs et de principes communs, à savoir la démocratie, la paix, la souveraineté, la liberté et l'indépendance », répond Nadim Gemayel à L'Orient-Le Jour. « C'est notre objectif pour les prochains mois, confie-t-il. Nous œuvrerons afin que ce soit le peuple qui dirige ce mouvement et non les politiciens qui ont des intérêts personnels. » Et d'insister : « Ce sont les valeurs d'éthique que nous voulons revaloriser, mais aussi l'identité libanaise, celle que nous avons reprise d'ailleurs en 2005. » Nadim Gemayel est convaincu que le 14 Mars n'est pas mort. « Il reste le peuple et la volonté de se battre », souligne-t-il.

Michèle Tuéni est elle aussi convaincue que « le 14 Mars est toujours vivant ». « La révolution d'un peuple ne peut pas finir », déclare-t-elle au cours du rassemblement, notant que la révolution revêt aujourd'hui une autre forme, puisque nous ne nous soulevons plus contre un occupant étranger pour « récupérer notre souveraineté et notre indépendance ». « Aujourd'hui, la révolution doit être dirigée contre la corruption, le vol, le mensonge, les magouilles et les déchets, martèle Michèle Tuéni. Elle doit être dirigée contre ceux qui se sont alliés avec l'étranger contre l'État et la vie démocratique au Liban. »

Pour Michel Pharaon, cette journée est marquée par l'espoir et la foi, d'une part, et par la peine, d'autre part. « L'espoir et la foi parce que le projet des forces du 8 Mars est un projet transitoire au service de certains intérêts, alors que le projet du 14 Mars est dans le cœur de tout Libanais qui croit en un pays libre et indépendant et dans un État fort, dans la liberté, la démocratie, une seule armée et une stratégie de défense, a souligné M. Pharaon. Nous vivons un moment de peine parce que le pays est paralysé, parce que les autorités aujourd'hui ne sont pas unifiées, bien qu'elles le fussent le 14 février (lors de la cérémonie de commémoration de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri). » Et d'affirmer en conclusion que « malgré leurs petits différends, les partis du 14 Mars sont unis pour un même projet et les mêmes valeurs ».

 

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Foulards blanc et rouge (le foulard emblématique de la révolution du 14 Mars) noués au cou, drapeaux libanais à la main, plusieurs dizaines de personnes se sont dirigées hier en début de soirée à la place Sassine, à Achrafieh, répondant présent à l'appel lancé la veille par Nadim Gemayel, député d'Achrafieh-Rmeil-Saïfi. Par ce rassemblement symbolique, le jeune parlementaire a...

commentaires (2)

Avec 2 pelés et 3 tondus au soit disant grand meeting de "amour gloire et beauté ", une pluie torrentielle , et bcp de klaxon pour rien , venir nous dire qu'il faut bcp pour enterrer un cèdre ; ça fait tache quand même ...

FRIK-A-FRAK

13 h 52, le 15 mars 2016

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Commentaires (2)

  • Avec 2 pelés et 3 tondus au soit disant grand meeting de "amour gloire et beauté ", une pluie torrentielle , et bcp de klaxon pour rien , venir nous dire qu'il faut bcp pour enterrer un cèdre ; ça fait tache quand même ...

    FRIK-A-FRAK

    13 h 52, le 15 mars 2016

  • Mais où est donc passée Nâïylâ.... Maktabéééh ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 52, le 15 mars 2016

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