Rechercher
Rechercher

Liban - Environnement

Rapport sur la crise syrienne : cinq fois plus de camps champignons

Des réfugiés syriens dans la vallée de la Békaa, pris en photo en octobre 2014. Même si leur nombre n’a pas drastiquement augmenté entre 2014 et 2015, le nombre de camps, lui, a quintuplé. Mohammad Azakir/Reuters

Le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a publié hier un rapport mis à jour (pour l'année 2015) sur l'impact environnemental de l'afflux de réfugiés syriens suite à la crise en Syrie, avec des chiffres alarmants : en gros, bien que le nombre de réfugiés n'ait pas dramatiquement augmenté, le nombre de camps informels et de groupements sociaux vulnérables, eux, sont montés en flèche.
Le rapport explique que par rapport à avril 2014 (date de la publication du premier rapport de ce type par le ministère), les camps champignons sont passés de 1069 à 5082, soit cinq fois ou près de 80 % plus qu'avant. Ces chiffres en hausse constante s'expliquent, selon le rapport, non seulement par l'augmentation du nombre de réfugiés (qui n'est pas très substantielle), mais par la précarité de leurs conditions de vie, ce qui les oblige à chercher des options de logement moins coûteuses.
Notons que le nombre de réfugiés dans les camps informels est passé de 160 894 en 2014 à 194 290 en 2015. « Une limite dangereuse a été franchie », selon le texte.

Tout comme le rapport de 2014, celui de 2015 est fondé sur la prévision que le Liban accueillera près de 1,8 million de déplacés et réfugiés en 2016 (entre Syriens, Palestiniens et Libanais rentrés de zones de conflits).
Un indicateur grave : les groupements sociaux vulnérables sont désormais répartis sur 251 régions, alors qu'ils n'étaient présents que dans 45 régions en 2014, constate le rapport. Ces groupements occupent désormais une superficie estimée à 1 075 kilomètres, soit 10,3 % du territoire libanais, en hausse de 2 % comparé au rapport précédent.

Que signifient ces chiffres en termes d'impact sur l'environnement ? Le rapport parle de « pressions de plus en plus importantes sur les terrains agricoles qui ne sont plus exploités en tant que tels, sachant que ce boom démographique a lieu dans des régions qui sont à la base fragilisées ».
Outre l'occupation de terrains agricoles, le rapport évoque également des risques de pollution de l'eau par l'augmentation du volume des eaux usées, l'aggravation du problème des déchets, le risque accru d'inondations en raison des canalisations d'eau bouchées et des rives de fleuves inondées par les détritus et l'abattage illégal d'arbres pour le chauffage. « Toutefois, l'impact écologique dans les secteurs des déchets, de l'eau potable et des eaux usées, ainsi que la pollution de l'air n'a pas drastiquement évolué de 2014 à 2015, étant donné que le nombre de réfugiés n'a pas dramatiquement augmenté au courant de ces deux années », souligne le rapport.

Le texte précise que les secteurs qui ont connu les changements les plus importants depuis le rapport précédent sont ceux de l'occupation des terrains et l'impact sur les écosystèmes. Ces aspects ont été étudiés plus en détail dans l'actuel rapport, tout comme la gestion des déchets et des eaux usées, ainsi que la qualité de l'air et de l'eau. Le rapport donne des détails sur les plans de gestion environnementale pour chaque secteur, adoptés dans le cadre du Plan national pour répondre aux défis de la crise syrienne, pour l'an 2016.
Un résumé du rapport sur l'impact environnemental de la crise syrienne au Liban pour 2015 peut être consulté, en arabe et en anglais, sur le site du ministère de l'Environnement.

 

Lire aussi
Au Liban-Nord, pas de cimetière pour les réfugiés syriens

Le PM islandais à « L'OLJ » : Le Liban subit noblement, mais injustement, le flux des réfugiés

« J'aimerais avoir dix enfants, mais pas dans ces conditions »

« La marginalisation des réfugiés syriens, un facteur de déstabilisation sécuritaire », met en garde Nadim Houry

Le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a publié hier un rapport mis à jour (pour l'année 2015) sur l'impact environnemental de l'afflux de réfugiés syriens suite à la crise en Syrie, avec des chiffres alarmants : en gros, bien que le nombre de réfugiés n'ait pas dramatiquement augmenté, le nombre de camps informels et de groupements sociaux vulnérables, eux, sont montés en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut