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Liban - Crise présidentielle

Geagea à « L’OLJ » : Je suis là pour veiller sur le 14 Mars

Samir Geagea aux côtés de Fouad Siniora lors de la commémoration, dimanche, de l'assassinat de l'ancien ministre Mohammad Chatah. Photo Marwan Assaf.

Faute d'un appui régional, et précisément iranien, en faveur du compromis autour de la présidentielle, celui-ci est actuellement en suspens. Les milieux centristes, d'abord enthousiastes pour cette formule de déblocage, estiment que l'on fait désormais « du surplace », en dépit des contacts qui se poursuivent. Et pour ceux qui, dès le départ, avaient contesté la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, à la présidence, il ne fait pas de doute que « l'initiative du compromis était mort-née ».
Le courant du Futur argue néanmoins du fait que son initiative est toujours de mise, pour au moins deux raisons.
D'abord, les contacts menés par le député Sleiman Frangié se poursuivent pour le déblocage de la présidentielle. C'est ainsi au chef des Marada que reviendrait la charge de « convaincre » ses alliés du 8 Mars, voire aussi les parties chrétiennes récalcitrantes au soutien de sa candidature, estiment certains milieux haririens.
Il existe ensuite un autre élément susceptible de jouer en faveur de celle-ci, sur le long terme : l'absence, pour l'heure, de toute autre proposition de déblocage.

Le défi pour le Futur serait donc de faire avancer son initiative « à petit feu ».
Ce pari se heurte toutefois à deux entraves : d'une part, la difficulté de surmonter, pour l'heure, le refus stratégique de Téhéran et du Hezbollah de rompre un immobilisme institutionnel qui lui est commode, c'est-à-dire de renoncer à la carte de pression libanaise, en contrepartie seulement de l'élection d'un président de la République issu du 8 Mars; d'autre part, il n'est pas sûr que le temps joue en faveur de l'initiative de Saad Hariri. En effet, ceux qui, aussi bien du 14 Mars que du 8 Mars, s'opposent à cette initiative, disent parier sur les éventuels changements régionaux qui la feront échouer de fait.
C'est sur ce fond gris et incertain que le courant du Futur et les Forces libanaises ont « pris la décision de tenter de dépasser les clivages circonstanciels internes afin de maintenir leur union nationale de principe », apprend-on de source informée du 14 Mars. Le motif en serait moins l'éventualité de l'échec du compromis Frangié (que le Futur récuse d'ailleurs), que le souci des deux parties de préserver leur alliance transcommunautaire stratégique.
La cérémonie de commémoration de l'assassinat de l'ancien ministre Mohammad Chatah a servi à raviver le symbole de cette alliance. Outre l'allocution du chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, « qui a cité un extrait du communiqué du synode patriarcal maronite de 2006, sous la coupole de la mosquée Mohammad al-Amine », et réaffirmé les prises de position souverainistes du 14 Mars, hostiles aux armes du Hezbollah et à ses engagements militaires régionaux, la présence du leader des Forces libanaises, Samir Geagea, dans l'assistance a exprimé « un souci clair de préserver l'idée du 14 Mars » soudé dans son combat, relève-t-on dans les milieux de la coalition.


(Lire aussi : Zahra : L'initiative présidentielle n'est pas la seule échappatoire permettant d'éviter le pire)


Dans un entretien accordé à L'OLJ, Samir Geagea explique les motifs de sa présence à la cérémonie. « Ma démarche n'était ni préméditée ni de nature politique. C'est un élan du cœur qui m'a amené à rendre hommage à un homme tué pour le Liban dont il a rêvé », souligne le leader des FL. Et ce Liban, poursuit-il à ce propos, n'est « ni le Liban du Futur ni celui des Forces libanaises, mais le Liban sans lequel nous ne pouvons exister ». Insistant sur « les motivations affectives » de sa présence à la cérémonie, M. Geagea déclare que « la cause (du 14 Mars) est tout ce qui compte pour moi ». Et l'accueil chaleureux qu'il a reçu de la part de l'assistance (une standing ovation à son arrivée) lui a apporté la preuve qu'il avait pris la bonne décision, a-t-il relevé. Pour lui, cet accueil est représentatif du 14 Mars qu'il défend. « Je voudrais insister sur le fait que le 14 Mars n'est pas un parti ni un rassemblement de partis, ou d'entités physiques. Le 14 Mars est une conception particulière du Liban », souligne M. Geagea. Plus précisément, le 14 Mars trouve ses échos « dans les cris qui s'élèvent dans la rue contre la corruption et dans les prises de position qui défendent la souveraineté de l'État et la sécurité du pays », poursuit-il. « L'idée du 14 Mars est à tous les gens : cette idée n'est jamais morte et elle ne mourra jamais, indépendamment de la partie qui en porte le flambeau », ajoute le leader des FL. Si, en cette « période tumultueuse » que traverse le pays actuellement, « je suis présent pour veiller sur le 14 Mars », cela ne signifie pas qu'il « n'existe pas d'autres gardiens du 14 Mars ».

Si son engagement de principe pour le 14 Mars est louable, serait-il toutefois conciliable, en pratique, avec l'aboutissement du compromis Frangié ? Samir Geagea reconnaît que le compromis, si encore il aboutit, « pourra changer la constellation des partis, c'est-à-dire que certains choisiront de descendre du train (du 14 Mars) et d'autres choisiront d'y rester. Mais le 14 Mars poursuivra sa route ». Pour l'heure toutefois, « je ne voudrais pas pousser trop loin mon pessimisme. Je peux dire que jusqu'à nouvel ordre, les mêmes partis du 14 Mars sont toujours là », conclut-il.
Une source du 14 Mars présente à la réunion, qui s'est tenue dimanche dernier à la Maison du Centre, résume ainsi la situation actuelle au sein de cette coalition : « Le grand défi actuel du 14 Mars est de travailler pour éviter une rupture. La volonté de rapprochement interne est stratégique et nécessaire. Mais la procédure qui doit l'accompagner n'a pas encore été décidée. » Un constat succinct, mais révélateur, et qui en dit long sur les défis à relever.

 

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commentaires (7)

Fouad Siniora, a réaffirmé sa position hostile aux armes du Hezbollah et à ses engagements militaires régionaux" COMMENT PEUT IL LE FAIRE TOUT EN REAFFIRMANT SON ATTACHEMENT AU CANDIDAT FRANGIEH ,QUI CONSIDERAIT LA REVOLUTION DU CEDRE COMME ETANT CELLE DES KARNABITES/CHOUX FLEURS CANDIDAT PANTIN LUI MEME FORTEMENT ATTACHEE AUX ARMES DU HEZBOLLAH ET A SON ENGEGAMENENT MILITAIRE EN SYRIE AUX COTES DU GANG DE SON PRESIDENT ASSAD , ACCUSSEE D'AVOIR D'AVOIR ASSASSINEE ENTRE AUTRES DES FIGURES CENTRALES/EMBLEMATIQUES DES FORCES DU 14 MARS. FORCES DU 14 MARS QUI SEMBLENET AUJOURD'HUI ET DANS TOUS LESLES CAS FORTEMENT ATTACHEES AUX FARCES ET ATTRAPPES DU NOUVEL AN.

Henrik Yowakim

17 h 07, le 29 décembre 2015

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Commentaires (7)

  • Fouad Siniora, a réaffirmé sa position hostile aux armes du Hezbollah et à ses engagements militaires régionaux" COMMENT PEUT IL LE FAIRE TOUT EN REAFFIRMANT SON ATTACHEMENT AU CANDIDAT FRANGIEH ,QUI CONSIDERAIT LA REVOLUTION DU CEDRE COMME ETANT CELLE DES KARNABITES/CHOUX FLEURS CANDIDAT PANTIN LUI MEME FORTEMENT ATTACHEE AUX ARMES DU HEZBOLLAH ET A SON ENGEGAMENENT MILITAIRE EN SYRIE AUX COTES DU GANG DE SON PRESIDENT ASSAD , ACCUSSEE D'AVOIR D'AVOIR ASSASSINEE ENTRE AUTRES DES FIGURES CENTRALES/EMBLEMATIQUES DES FORCES DU 14 MARS. FORCES DU 14 MARS QUI SEMBLENET AUJOURD'HUI ET DANS TOUS LESLES CAS FORTEMENT ATTACHEES AUX FARCES ET ATTRAPPES DU NOUVEL AN.

    Henrik Yowakim

    17 h 07, le 29 décembre 2015

  • JE TROUVE DOMAGE QUE LES GEMAYEL NE RANGENT PAS DERRIÈRE GEAGEA ET REVENIR À LEUR EMBLÈME ORIGINAL: ALLAH-ALWATAN-AL A ILAH. ET LAISSER TOMBER LE NOUVEAU: AL A ILAH AL A ILAH AL A ILAH.

    Gebran Eid

    14 h 47, le 29 décembre 2015

  • un aveu à demi avoué. on veille aussi les morts cliniques avant d'accompagner le corps au domicile final.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 19, le 29 décembre 2015

  • ON DEVRAIT RENDRE HOMMAGE UNIQUEMENT À CEUX QUI PARLENT D'ETAT... DE SÉCURITÉ... DE L'ARMÉE SEULE FORCE ARMÉE SUR LE SOL NATIONAL... DE DÉMOCRATIE ET DE DISTANCIATION... MAIS çA NE SUFFIT PAS : LA LOGIQUE DEVRAIT PRÉVALOIR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 19, le 29 décembre 2015

  • Oui, oui, "le temps joue" en faveur des initiatives ridicules de l'ancien chef du gouvernement Saad Hariri.

    Halim Abou Chacra

    06 h 46, le 29 décembre 2015

  • "Une (source?) du 14 Mars résume ainsi la situation au sein de cette coalition : Le grand défi du 14 Mars est d'éviter une rupture. La volonté de rapprochement interne est stratégique. Mais la procédure qui doit l'accompagner n'a pas encore été décidée. Un constat succinct, mais révélateur, et qui en dit long sur les défis à relever." ! Et donc, à combien se chiffreront les coups de sékkîne ou de poignard dans le dos auxquels devra-t-on assister ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 01, le 29 décembre 2015

  • Espérons que c'est du faux Astrakan ou, à la limite, issue d'une brebis karakul adulte et non de son fœtus ! Lâh, lâh, lâh, lâh, lâh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 42, le 29 décembre 2015

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