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Économie - Liban - Tourisme

Les voyagistes libanais limitent les dégâts

Les réservations hors Liban ont permis aux agences de voyages de faire face à une année marquée par une pléthore d'événements nocifs pour leur activité.

Les agences de voyages libanaises devraient connaître une légère croissance des ventes. Photo Bigstock/urfingus

Malgré une conjoncture défavorable, les agences de voyages sont sur le point de clôturer l'exercice 2015 avec le sentiment d'avoir limité la casse.

« Les ventes de titres de voyage délivrés par les agences au Liban, tous types de transports et destinations confondus, ont augmenté de 3,8 % par rapport à la même période il y a un an », confirme Jean Abboud, le président du syndicat des agences de voyages, réélu mercredi à son poste.

« Les professionnels du secteur ont réussi jusqu'ici à maintenir le même niveau de performance qu'en 2014 malgré une chute des ventes de billets à destination du Liban », commente-t-il, estimant que le chiffre d'affaires global pourrait se situer « sauf surprise aux alentours de 700 millions de dollars. » M. Abboud estime enfin que « s'il faut attendre fin décembre pour dresser un bilan définitif, le secteur a su limiter les dégâts provoqués notamment par la crise des déchets et l'instabilité politico-sécuritaire résultant de la vacance présidentielle ».

Une confiance partagée par deux des plus importantes agences de voyages au Liban en termes de ventes de billets, Straightline et Sun Holidays Tours. « Jusqu'au mois de novembre, nous restions sur une hausse des ventes de près de 20 %, essentiellement soutenue par la demande de billets au départ de Beyrouth », expose le directeur général de Straightline Travel, Maroun Daher. « Le partenariat que nous avons signé avec l'ambassade de France et trois autres agences de voyages libanaises (NDLR: Straightline Travel, Kurban Travel et Wild Discovery) pour faciliter les démarches des Libanais souhaitant se rendre en France a dopé de 20 % nos ventes de billets d'Air France entre avril et novembre », constate Imad Wehbé, directeur général de Sun Holiday Tours, qui ne veut pas communiquer un bilan global.

Avantage précaire

« Il est vrai que les grandes agences ont mieux résisté que celles de taille plus modeste, mais, dans l'ensemble, les voyagistes s'en sortent mieux que la plupart des autres professionnels du tourisme », note encore M. Abboud. Car ils réalisent une partie non négligeable de leurs ventes sur des vols qui ne sont ni à destination ni au départ du Liban. « La qualité des services offerts par les voyagistes libanais leur assure la fidélité d'une clientèle basée à l'étranger », avance Rabih Saab, président de Travelport pour l'Afrique, l'Asie et le Moyen-Orient. Ce prestataire américain fournit les systèmes de réservation informatique de la plupart des agences de voyages au Liban, soit « entre 60 et 70 % » des billets émis sur le territoire.

Mais cet avantage reste précaire. D'abord à cause de l'absence prolongée des touristes en provenance de pays du Golfe. « Ces derniers ont été 40 % moins nombreux à visiter le Liban entre 2010 et 2014 », rappelle M. Saab. S'il reconnaît que cette baisse est en partie compensée par « l'augmentation des visiteurs syriens et irakiens, ainsi que par le développement du marché turc », il estime néanmoins que le rétablissement des performances des voyagistes libanais à leur niveau de 2010 « sera difficile sans la clientèle des pays arabes ». Un avis que partage M. Abboud, qui rappelle qu'avec 1,4 million de titres de voyage vendus en 2014, le secteur reste loin du record de 2 millions d'unités en 2010.

L'autre difficulté que doivent gérer les voyagistes libanais est liée aux conséquences de la vague d'attentats qui ont secoué le monde ces derniers mois. « La succession de ces événements tragiques – le crash de l'avion russe A321 en Égypte, l'attentat de Bourj el-Brajneh à Beyrouth et les attaques à Paris – ont provoqué de nombreuses annulations de réservations pour la période des fêtes », confirment de concert MM. Saab et Abboud. S'il faut attendre la fin de l'année pour mesurer les conséquences de ces attentats sur les ventes, certaines sont déjà quantifiables. « Seuls 5 des 12 charters prévus pour Charm el-Cheikh sont maintenus et nous avons du mal à les remplir » , illustre M. Abboud.

Malgré ces incertitudes, les voyagistes restent confiants. On peut s'attendre à une évolution positive et rapide de la santé du secteur en cas d'accalmie durable dans la région, conclut Jean Abboud. Un avis partagé par M. Saab pour qui le secteur pourrait même dans ce cas compter sur une croissance à deux chiffres en 2016.




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