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Liban

N. Machnouk : Nous le savons, désormais, le système politique libanais ne fonctionne pas sans président

Machnouk à la S.G. pour y féliciter Abbas Ibrahim : « L'opération d'échange d'otages n'a pas été facile. »

Nouhad Machnouk et Abbas Ibrahim, hier, lors de leur conférence de presse commune. Photo Ani

Située elle-même à la croisée du politique, du renseignement et du militaire, la Sûreté générale était l'organisme le mieux placé pour coordonner les contacts ayant abouti à la libération des 16 militaires otages d'al-Nosra, a affirmé hier le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, qui s'est rendu à la direction de la Sûreté générale pour y féliciter le général Abbas Ibrahim pour son succès au niveau de l'opération d'échange qui a abouti à la libération des otages.
« L'opération n'a pas été facile, a-t-il expliqué. Les contacts des derniers jours ont été politiques par excellence, et ont ratissé large. Ils ont compris le Qatar, bien sûr, la Turquie, le régime syrien, l'opposition syrienne, le Hezbollah et la Sûreté générale. La quantité d'informations qui a circulé était énorme. L'aspect renseignements était secondaire par rapport au volet politique et à la rapidité de la circulation des informations, qui ont grandement accéléré les négociations et ont rendu leur succès possible. » M. Machnouk soulignera l'importance jouée par le Hezbollah pour convaincre le régime syrien de « coopérer » et de libérer certains des détenus réclamés par al-Nosra.
« Ces contacts, a enchaîné le ministre de l'Intérieur, ont été engagés alors qu'il n'y a pas de rapports directs entre la Turquie et l'opposition syrienne ou le régime syrien, pas plus qu'il n'en existe entre le Qatar et le Front al-Nosra, comme le prouvent les multiples ratés enregistrés par les négociations, tout au long de cette année. Il a fallu beaucoup de patience et de persévérance pour réussir. »
En marge de son discours principal, M. Machnouk n'a pas manqué de donner son avis, en réponse à ceux qui se sont scandalisés de voir les combattants d'al-Nosra présents en masse dans le « jurd » de Ersal où l'échange d'otages a eu lieu. Ces derniers ont estimé à juste titre que « ce territoire libanais est occupé », insinuant que l'armée libanaise devrait le reprendre à la milice jihadiste.
Facile à dire, a répondu en substance le ministre de l'Intérieur. « Mais, a-t-il ajouté, cela voudrait dire que nous nous engageons dans le conflit syrien, alors que nous faisons tout pour rester à l'écart. » Et d'en sortir « avec le moins de dégâts possible », ajoutera le général Abbas Ibrahim.
Critiquant poliment M. Berry, qui avait soulevé ce problème, (« M. Berry parle toujours à l'impératif jamais à l'indicatif »), le ministre de l'Intérieur a repris : « Ersal occupé ne veut pas dire Ersal soumise. Ce sont des patriotes. Mais ils cohabitent avec 120 000 réfugiés syriens, soit une fois et demie leur nombre. Et toute action militaire pour reprendre cet espace signifie prendre partie dans la guerre en Syrie, ce que nous cherchons à éviter à tout prix, d'autant plus qu'à ce stade, nous ignorons si la coalition internationale anti-Daech va prolonger la guerre en Syrie ou non. »
« L'État n'épargnera aucun effort pour obtenir la libération des neuf otages toujours aux mains de Daech, a assuré le ministre de l'Intérieur. Mais aucun intermédiaire ne s'est encore manifesté de leur part. »
Enfin, au sujet de la crise présidentielle, M. Machnouk a affirmé: « Nous le savons d'expérience, désormais, le système politique libanais ne fonctionne pas sans président. » Mais ce dossier doit être réglé « avec le maximum possible d'entente et de consensus national », a-t-il ajouté.
« Il me semble évident que personne, au sein du 8 Mars, ne saurait juger inacceptable la candidature de Sleimane Frangié », a encore lancé le ministre de l'Intérieur, estimant de pure forme les semblants de réserves que manifestent Michel Aoun et le Hezbollah à cet égard.

Située elle-même à la croisée du politique, du renseignement et du militaire, la Sûreté générale était l'organisme le mieux placé pour coordonner les contacts ayant abouti à la libération des 16 militaires otages d'al-Nosra, a affirmé hier le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, qui s'est rendu à la direction de la Sûreté générale pour y féliciter le général Abbas...

commentaires (1)

"Ce territoire libanais est occupé, et l'armée libanaise devrait le reprendre à la milice jihadiste alors que nous faisons tout pour rester à l'écart (sauf le héZébbb) car toute action militaire pour reprendre cet espace signifie prendre partie dans la guerre en Syrie, ce que nous cherchons à éviter à tout prix." ! Oui, mais point le héZébbb. Alors pourquoi ne pas lui confier cette tâche ? N'est-il pas capable ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

07 h 53, le 06 décembre 2015

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Commentaires (1)

  • "Ce territoire libanais est occupé, et l'armée libanaise devrait le reprendre à la milice jihadiste alors que nous faisons tout pour rester à l'écart (sauf le héZébbb) car toute action militaire pour reprendre cet espace signifie prendre partie dans la guerre en Syrie, ce que nous cherchons à éviter à tout prix." ! Oui, mais point le héZébbb. Alors pourquoi ne pas lui confier cette tâche ? N'est-il pas capable ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 53, le 06 décembre 2015

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