Avec les attaques terroristes au Liban et dans le monde, les développements politiques et la résurgence du dossier de l'élection présidentielle, il semble que la crise des déchets, qui sévit pourtant depuis le 17 juillet et ne fait que s'aggraver sur le terrain, soit reléguée au second plan. Qu'importe que l'incinération sauvage en plein air se poursuive, ou que les ordures continuent de s'entasser, ou encore que l'autoroute du Nord ait été quasiment paralysée durant plusieurs heures hier par les fumées des détritus qui brûlaient sous le pont de Maameltein... Les responsables, eux, ne sont pas pressés.
Au cours de la session de dialogue qui a eu lieu hier, le Premier ministre Tammam Salam s'est pourtant montré optimiste. Il a estimé que « la résolution définitive de la crise des déchets en est à sa dernière phase ». Par ailleurs, de source bien informée, on apprend qu'une réunion, qui rassemblera le Premier ministre, le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb et des experts, se tiendra aujourd'hui en vue de finaliser certains détails en relation avec l'exportation des déchets, notamment les critères à respecter, la coopération et les sources de financement. M. Chehayeb devra mettre au point son plan avant qu'un Conseil des ministres ne soit convoqué, ce qui devra probablement attendre mardi prochain au plus tôt, étant donné que M. Salam participe à l'inauguration du Sommet sur le climat à Paris le lundi.
(Lire aussi : Les gaz à effet de serre dus aux déchets représentent près de 10 % des émissions nationales)
Pour sa part, M. Chehayeb, chargé de ce dossier depuis plus de deux mois, confirme à L'Orient-Le Jour que « l'exportation est actuellement la seule option sur le tapis parce que nous n'avons pas d'autre choix ». « À moins que les Libanais arrêtent de penser que les décharges sanitaires sont des nids à cancer et que les détritus dans la rue un médicament contre la toux », ajoute-t-il avec une pointe d'ironie.
À une question sur les causes du retard que met le gouvernement à trancher cette question d'exportation, M. Chehayeb explique que « le pays ne disposait d'aucune infrastructure pour l'exportation de déchets, ni au niveau des critères environnementaux, ni celui du transport, ni même des dispositions juridiques ». Il affirme cependant que des compagnies sérieuses ont été retenues ainsi que les destinations potentielles, « mais nous n'en dévoilons rien de peur du blocage que certains exercent systématiquement sur nous ».
Le ministre refuse cependant catégoriquement de répondre à des questions sur le financement de cette option particulièrement onéreuse (plus de 200 dollars la tonne au plus bas mot), indiquant que « l'aspect financier n'est pas de mon ressort, mais de celui du Premier ministre et du ministre des Finances ». De sources bien informées, on apprend que la question du financement est toujours sous étude.
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commentaires (3)
OUI ! MAIS EXPORTEZ TOUS LES DÉCHÊTS... NETTOYEZ UNE FOIS POUR TOUTE LE PAYS...
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 32, le 26 novembre 2015