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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Des guerres intestines entravent-elles l’action iranienne en Syrie ?

La mise au ban, pas encore confirmée officiellement, du général Hossein Hamdani n'est pas sans rappeler celle du général Souleimani en 2014 en Irak, lorsqu'il avait échoué à maintenir au pouvoir le Premier ministre Nouri el-Maliki.

Le général Hossein Hamdani. Morteza Nikoubaz/Reuters

Bien qu'un « remaniement » des effectifs n'est pas nécessairement signe de dissensions, il est certains échecs qui ne pardonnent pas. Le général iranien Hossein Hamdani en aurait fait l'expérience amère il y a quelques jours, d'après certains médias.

Ainsi, le site Internet iranien Saham News, qui s'avère sans surprise être proche des réformateurs, a affirmé pendant le week-end que le général Hamdani, l'un des commandants des pasdaran (Gardiens de la révolution) opérationnels en Syrie, aurait été remplacé à son poste en Syrie et renvoyé en Iran pour être en charge « de l'envoi de matériel logistique en Syrie », sans plus de détails sur la nature de ce matériel ou sur l'identité de son remplaçant. Repris par le site al-Arabiya, ce même article affirme toutefois que cette mutation aura été effectuée sous la pression de Hossein Taeb, à la tête du service de renseignements des Gardiens de la révolution, directement impliqué dans l'envoi de troupes en Syrie. Rappelons au passage que ce même Taeb fut en charge, à la fin des années 1990, du dossier Saïd Imami, ancien vice-ministre des Renseignements (suspecté d'être à l'origine de meurtres en série de dissidents, il fut arrêté et « suicidé » en prison pour éviter qu'il ne révèle des informations ultrasensibles qui auraient mis tout le leadership iranien en danger).

(Lire aussi : Le jeu russe en Syrie : causes et conséquences... )


Pour quelles raisons le général Hamdani aurait-il suscité l'ire des autorités iraniennes ? Toujours d'après Saham News, qui cite plusieurs sources proches du pouvoir, le commandant de la Brigade 27 aurait raté plusieurs opérations militaires successives contre les rebelles armés en Syrie. Mis en place par le célèbre général Kassem Souleimani, commandant de la Brigade al-Qods (en charge des opérations militaires externes de l'Iran), Hamdani avait pour rôle de coordonner les troupes iraniennes et étrangères combattant à leurs côtés. Ces milices sont notamment afghanes (Brigade des Fatimiyoun), pakistanaises (Brigade de Zaynab), irakiennes et libanaises (Hezbollah).

« Second Hezbollah »

Hossein Hamdani est pourtant réputé pour ses talents militaires, notamment les guérillas urbaines. Vétéran de la guerre Iran-Irak (1980-88), il a joué un rôle-clé dans la répression du soulèvement populaire au Kurdistan. Mais il est également celui qui, en mai 2014, a été parmi les premiers à admettre et même vanter le rôle militaire de la République islamique en Syrie lors d'un discours qui fut retransmis, puis en grande partie censuré par l'agence officielle Fars dans les heures qui ont suivi l'allocution. En effet, la position officielle de l'Iran est telle qu'elle n'admet que la présence de conseillers militaires en Syrie, sans plus. C'est dans ce même discours que le général Hamdani a révélé l'installation de milices populaires (42 groupes et 138 brigades) dans 14 provinces de Syrie, fortes de plus de 70 000 membres (chiites, sunnites et alaouites), et qu'il a appelées le « second Hezbollah ». C'est également à cette occasion qu'il a indiqué que le président syrien Bachar el-Assad « se bat au nom de l'Iran » et que 130 000 Bassidjis entraînés attendaient d'être envoyés en Syrie, où la guerre est aussi « cruciale », pour reprendre ses termes, que celle qui opposa son pays à l'Irak à la fin des années 1980.

( Lire aussi : Syrie : Les conséquences de l'implication militaire russe en 5 questions )

 

Remaniement de routine ?

Malgré ce discours qui révèle bien plus qu'il n'aurait dû, le général Hamdani est resté en place jusque-là. En outre, sa réputation militaire n'étant plus à faire, surtout après plus de 35 ans dans les rangs des Gardiens de la révolution, pourquoi un homme d'une telle envergure aurait-il échoué à écraser des rebelles bien moins armés, organisés ou expérimentés ? D'autant plus qu'il aurait remplacé l'année dernière en Irak son supérieur le général Souleimani, accusé d'avoir échoué à obtenir un troisième mandat au Premier ministre Nouri el-Maliki.

Trois scénarios possibles semblent s'imposer alors : les médias qui ont fait état de cette disgrâce sont proches de l'opposition, et donc logiquement prompts à dénigrer tout ce qui touche de près ou de loin au pouvoir. Deuxième hypothèse : une guerre intestine est en cours, sur fond de dissensions quant à l'avenir de la Syrie. Bien qu'aucune preuve ne vienne étayer cette dernière théorie, reprise par une poignée d'opposants à la République islamique et son influence régionale, elle n'est pas sans rappeler de manière troublante celle qui semble avoir eu lieu dans les cercles du pouvoir syrien, et qui a vu Ali Mamlouk et Rustom Ghazalé, entre autres, « disparaître » de la scène politique.

Troisièmement, ce remaniement a été mal interprété, et il ne s'agit que d'un changement « de routine », sur fond de rumeurs courant sur l'arrivée imminente de milliers de soldats iraniens à Damas. Cette théorie semble la plus probable, ne serait-ce que parce qu'il faut prendre en considération l'envergure du militaire concerné et sa position au sein des Gardiens de la révolution ; en outre, le général Souleimani est passé par là et n'en est ressorti qu'avec plus d'éclat encore, surtout en ce qui concerne son rôle en Syrie, alors qu'un général tombé en disgrâce ne se serait pas relevé d'un tel échec.


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Bien qu'un « remaniement » des effectifs n'est pas nécessairement signe de dissensions, il est certains échecs qui ne pardonnent pas. Le général iranien Hossein Hamdani en aurait fait l'expérience amère il y a quelques jours, d'après certains médias.Ainsi, le site Internet iranien Saham News, qui s'avère sans surprise être proche des réformateurs, a affirmé pendant le week-end que...

commentaires (3)

Entraver "l’action!" iranienne en Syrie ? Hihihihihihi ! Comme c'est drolatique !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 11, le 06 octobre 2015

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Commentaires (3)

  • Entraver "l’action!" iranienne en Syrie ? Hihihihihihi ! Comme c'est drolatique !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 11, le 06 octobre 2015

  • ATTENDEZ C'EST PAS FINIT, J'AVAIS AFFIRMER QU'IL Y AVAIT 2 COURANTS EN IRAN ... ET CEUX LA MEME VONT S'AFFRONTER !! wait and see

    Bery tus

    15 h 27, le 05 octobre 2015

  • Des sites d’information russes ont fait part de la mort du chef des bacteries « Jaysh al-islam », soutenu par la bensaoudie. Selon les informations sures, Zahran Alloush qui se trouve dans un camp souterrain en béton, pour négocier avec les dirigeants de daech, a été tué par une bombe anti-bunker qui avait détruit, entièrement, ce camp souterrain. Le chef de ce groupe salaf qui a été tué, samedi, avait menacé la Russie de vengeance, pour avoir effectué des frappes aériennes contre les bacteries et coopéré avec l’armée syrienne. Le New York Times a écrit que les bacteries Jaysh al-islam, soutenues par la bensaoudie, avait déclaré la guerre à Moscou, pour son soutien au président HEROS. Ce journal américain a écrit que ce groupe dont le budget était financé par Riyad, avait prévenu qu’il combattrait la Russie, là où elle apparaissait en Syrie. Les sources bien informées font part des divergences internes au sein dES BACTERIES daech. La poursuite des opérations militaires de l’armée irakienne épaulée par les forces populaires, l’entrée sur la scène de la Russie et les échecs successifs du groupe terroriste ont poussé finalement les dirigeants daechistes à limoger Abubakr al-Bagdadi et donner ses pouvoirs à un conseil consultatif. Al-Bagdadi a réagi à cette démarche et il a ordonné l’exécution de certains chefs terroristes .Les bacteries devront désormais s’affronter entre elles que ce soit en Syrie ou en Irak pour le gaz et le petrol.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 10, le 05 octobre 2015

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