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Liban - Environnement

« À Janné, personne ne peut imposer le barrage-scandale par la force ! »

Raja Noujaim, coordinateur de la Coalition civile contre le barrage de Janné, nous a envoyé un communiqué dans lequel il répond à deux députés de Jbeil qui défendent le projet de construction du barrage, Simon Abiramia et Walid Khoury.

« La région de Janné-Nahr Ibrahim perdra toute possibilité de profiter de ses réserves d’eau souterraines claires qui se trouvent seulement à quelques mètres de la surface si jamais le barrage est construit », avertit Raja Noujaim.

Le lancement des travaux sur le barrage de Janné (Nahr Ibrahim) est une preuve de « l'arrogance extrême » de ceux qui ont entrepris ce projet. Les mots sont ceux de Raja Noujaim, coordinateur de la Coalition civile contre le barrage de Janné.

Dans un communiqué qu'il a envoyé à L'Orient-Le Jour, le militant affirme qu' « au cas où ce barrage serait construit, non seulement Beyrouth n'en profitera pas, mais elle perdra la moitié des sources d'eau qui l'alimentent en raison de l'impact sur la source de Jeïta ». Il va ainsi à l'encontre des défenseurs du barrage pour qui cet ouvrage devra fournir des millions de mètres cubes d'eau à la capitale, et fait référence à une étude d'un bureau allemand qui a établi une relation entre les sources de Nahr Ibrahim et Jeïta.

« Et ce n'est pas tout, ajoute Raja Noujaim. La région de Janné-Nahr Ibrahim perdra toute possibilité de profiter de ses réserves d'eau souterraines claires qui se trouvent seulement à quelques mètres de la surface. »
Il rejette totalement l'argument selon lequel ce barrage serait essentiel pour l'alimentation des foyers de Jbeil en eau potable, répété plusieurs fois par le député Abiramia. « Ne savez-vous pas que le lac de ce barrage ne contiendra que de l'eau pour l'utilisation courante, impossible à consommer comme eau potable par les habitants de Jbeil, des hauteurs du Kesrouan ou d'ailleurs, même si elle est épurée, comme c'est le cas aujourd'hui pour l'eau distribuée à Beyrouth ? » poursuit-il.

Rappelons qu'une étude a été récemment publiée par le bureau Gicome, effectuée à la demande du ministère de l'Énergie et de l'Eau, sur cinq points de divergence soulevés par le ministère de l'Environnement, principalement l'impact sur la biodiversité et le patrimoine. Les résultats de l'étude, annoncés le 4 août (voir L'Orient-Le Jour du 5 août), avaient montré que le patrimoine naturel et archéologique de la vallée d'Adonis est gravement mis en danger par l'exécution du projet.

À ce sujet, le militant critique le « rêve » dont parlent les députés, « qui s'est transformé en cauchemar vu les dégâts énormes déjà causés par l'entrepreneur, qui travaille sans aucun contrôle ». Quant à la « mafia » dont parle Simon Abiramia pour dénoncer les retards causés par la contestation du projet, Raja Noujaim lui rejette la balle, dénonçant « les comportements de certains fonctionnaires du ministère de l'Énergie et de l'Eau (NDLR : dont le ministre fait partie du même bloc que le député), notamment la participation à la falsification de documents scientifiques, des pressions sur des scientifiques libanais et étrangers afin qu'ils cautionnent le bien-fondé du projet... ».


(Pour mémoire : Abiramia rejette la recommandation sur l'arrêt des travaux à Janné)



Le militant trouve déplacé que les députés soulignent, à tout bout de champs, que l'État risque une amende de cent mille dollars par jour d'arrêt de travail sur le barrage, à verser à l'entrepreneur. « Ces députés sont-ils plus soucieux des intérêts de l'entrepreneur que des dégâts considérables que celui-ci a déjà causés au site, notamment en raison de son travail non professionnel ? » se demande-t-il.

Pour Raja Noujaim, prétendre que « personne ne peut arrêter les travaux » est une supercherie. Il rappelle que le ministre de l'Agriculture a déjà interdit l'abattage d'arbres sur le projet en attendant la fin des études et que l'utilisation d'explosifs sur le chantier reste interdite par ordre du mohafez du Mont-Liban. Il affirme aux députés qu'il sera impossible de continuer à ignorer les demandes répétées du ministère de l'Environnement concernant l'arrêt des travaux, la dernière datant du 5 novembre 2014. « Cela ne vous servira à rien puisque le Parlement mettra de nouveau la main sur ce dossier, qui devra, alors, être nécessairement rediscuté en Conseil des ministres », estime-t-il.
« Vous adressez vos reproches au courant du Futur, plus particulièrement au député Mohammad Kabbani (NDLR : président de la commission parlementaire de l'Énergie), mais nous vous conseillons de rectifier le tir, ajoute Raja Noujaim. Ce sont nous, membres de la société civile, qui sommes vos plus farouches opposants. »

Et le militant de conclure : « Tout un chacun devrait savoir que ce projet scandaleux et voué à l'échec ne peut se poursuivre et que personne ne pourra l'imposer par la force. On ne peut aller à l'encontre de la nature et de la géologie. »

 

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commentaires (1)

Il faut barrer la route au barrage de Janné qui sera une catastrophe écologique pour la région.

Dounia Mansour Abdelnour

20 h 54, le 27 août 2015

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Commentaires (1)

  • Il faut barrer la route au barrage de Janné qui sera une catastrophe écologique pour la région.

    Dounia Mansour Abdelnour

    20 h 54, le 27 août 2015

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