Rechercher
Rechercher

Liban - Ressources hydrauliques

Abiramia rejette la recommandation sur l’arrêt des travaux à Janné

Le député de Jbeil a réagi négativement aux conclusions de la commission de l'Énergie, qui avait discuté mardi un rapport particulièrement accablant sur l'impact environnemental du barrage.

Le député Abiramia s’exprimant au Parlement.

Le député Simon Abiramia, membre du bloc du Changement et de la Réforme, a annoncé hier que les députés de Jbeil, y compris lui-même, rejetaient la recommandation du président de la commission parlementaire de l'Énergie, le député Mohammad Kabbani, sur l'arrêt des travaux de construction d'un barrage à Janné (Nahr Ibrahim). Il a cependant omis d'évoquer, au cours de sa conférence de presse au Parlement, le contexte dans le cadre duquel cette recommandation a été prise, c'est-à-dire la discussion autour des résultats d'une récente étude d'impact environnemental du projet, à laquelle il a pris part.
Le député Kabbani et plusieurs autres membres de la commission avaient en effet voté pour cette recommandation, mardi dernier, lors d'une réunion houleuse de cette commission à la bibliothèque du Parlement. La discussion portait sur la dernière étude d'impact environnemental sur le projet de la construction du barrage de Janné, réalisée par le bureau Gicome à la demande de l'Office des eaux de Beyrouth, qui finance le projet. Les résultats de l'étude, qui porte principalement sur l'impact sur la biodiversité et le patrimoine culturel, avaient clairement montré que le projet aurait des répercussions irréversibles sur la nature et le patrimoine de la vallée (voir L'Orient-Le Jour du mercredi 5 août).
Pour M. Abiramia, « ce sujet est soumis à des surenchères de nature politique ». « Pour nous, le barrage de Janné assurera de l'eau 24 heures sur 24 pour le caza de Jbeil et pour Beyrouth, et assurera 100 mégawatts d'électricité, ce qui signifie qu'il n'y aura plus de problème de courant à Jbeil, a-t-il dit. Nous nous demandons pourquoi ces surenchères continues et cette volonté de blocage. La société qui a gagné l'appel d'offres pour la construction du barrage a commencé ses travaux il y a un an. Toute journée de retard signifie des pertes quotidiennes qui grèvent le budget de l'Office des eaux de Beyrouth. »
« Il faut instaurer un équilibre entre les besoins de la population en eau et les questions environnementales telles que la protection des rongeurs ou des oiseaux », a-t-il ajouté, omettant les multiples mises en garde d'experts contre les risques sismiques du site, la nature karstique du sol peu apte à stocker l'eau malgré toutes les précautions d'étanchéité, etc. « C'est sur cette base que les responsables prennent leurs décisions, a-t-il conclu. La décision de construire ce barrage a été prise et elle présente beaucoup d'avantages. Il faut arrêter les surenchères. Nous n'acceptons pas la recommandation des députés du courant du Futur d'interrompre les travaux du barrage, comme si le développement et la justice étaient interdits à Jbeil. Au nom des députés de Jbeil, nous n'acceptons pas l'arrêt des travaux sur le barrage. »

Honein et l'opinion d'experts allemands
Pour sa part, l'ancien député Salah Honein (qui était présent à la réunion de la commission mardi) a estimé que « les responsables de la construction du barrage de Janné devraient prendre les risques en considération et ne pas entamer les travaux tant que les études ne sont pas terminées ». Dans un entretien à l'agence al-Markaziya, M. Honein a insisté sur l'importante histoire de la vallée, habitée par l'homme 4 000 ans avant Jésus-Christ et renfermant 70 % des espèces végétales que compte le Liban. Il a commenté la modification, « non justifiée » d'après lui, apportée au projet initial du barrage, en vertu de laquelle on a changé son emplacement du bas de la vallée jusqu'à un point bien plus élevé, d'où le fait que la hauteur du mur du barrage est passée de 80 mètres à 150.
M. Honein a fait référence « à des experts allemands qui ont assuré que la capacité de stockage du barrage serait de sept millions de mètres cubes et non de 38, comme l'affirment ses concepteurs, en raison de la mauvaise étanchéité de la partie en amont ». « Ces experts avaient également noté la présence de deux failles géologiques sous le site du barrage et insisté sur la nécessité d'effectuer des études poussées sur l'hydrogéologie de la zone », a-t-il ajouté.
Enfin, interrogé par al-Markaziya, Raja Noujaim, coordinateur général de la Coalition civile contre le projet du barrage de Janné, a assuré que « la société civile compte mener des actions de contestation bientôt ». Il a estimé que « ce barrage, comme l'ont prouvé les études, n'aura aucune incidence positive pour Jbeil ». Il s'est demandé pourquoi il était appuyé par les députés de Jbeil et non par les députés de Beyrouth, alors qu'il est supposé, selon ses concepteurs, assurer 30 millions de mètres cubes à la capitale. « Un député devrait tendre à protéger sa région, pas y détruire l'environnement », a-t-il conclu, se référant à la dernière étude faite par Gicome.

Le député Simon Abiramia, membre du bloc du Changement et de la Réforme, a annoncé hier que les députés de Jbeil, y compris lui-même, rejetaient la recommandation du président de la commission parlementaire de l'Énergie, le député Mohammad Kabbani, sur l'arrêt des travaux de construction d'un barrage à Janné (Nahr Ibrahim). Il a cependant omis d'évoquer, au cours de sa conférence...

commentaires (3)

Vendus, tous !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

17 h 39, le 08 août 2015

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Vendus, tous !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 39, le 08 août 2015

  • LES DEUX ONT TORT... CEUX QUI INSISTENT COMME CEUX QUI REJETTENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 32, le 07 août 2015

  • Quid des "commissions" encaissées.... oranginées ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 46, le 07 août 2015

Retour en haut