Nawaf Moussawi appelle les Libanais à choisir entre « la résistance » et « l’exploitation »

Le député Nawaf Moussawi a initié hier une attaque contre le 14 Mars, mais sans le nommer, en mettant en avant le discours sur la corruption.
Selon le député, qui s'exprimait au cours d'une cérémonie funéraire à Abbassiyé (Liban-Sud), les Libanais ont aujourd'hui « comme d'habitude le choix entre deux styles : celui de la résistance, qui se sacrifie et qui est capable d'édifier une patrie et un État capable, fort et juste, et celui de l'exploitation, qui gère l'État comme une vache à lait, tellement exploitée qu'elle ne donne plus désormais que du sang ».
« Nous refuserons de rejoindre le style des opportunistes et des exploiteurs, qui profitent des souffrances des gens pour renflouer leur crédit dans les banques. Nous avons offert un modèle qui est digne du respect des Libanais, en nous posant en martyrs pour nos proches, non pour faire de leur bien-être un moyen en vue d'arriver à un partage du gâteau au niveau de tel ou tel projet », a indiqué M. Moussawi.
« Notre Liban mérite que nous lui offrions nos fils comme martyrs pour son unité, sa dignité, sa souveraineté et sa liberté, et non pour le Liban auquel aspire une partie de la classe politique au pouvoir, c'est-à-dire un fromage que l'on se partage (...) », a-t-il noté.
« Nous sommes le projet de l'État fort et juste, eux celui de la société privée qui draine l'État et spolie ses droits pour s'y substituer et le paralyser », a poursuivi M. Moussawi, invitant les Libanais à « se réveiller des divisions confessionnelles, sectaires, politiques et partisanes qui les empêchent de voir la réalité, c'est-à-dire la différence entre ceux qui se sacrifient pour leur édifier une patrie libre, souveraine et indépendante avec leur sang, et ceux qui exploitent leur souffrance pour augmenter leur richesse ».
Il a par ailleurs appelé le Premier ministre Tammam Salam à « être fidèle à la voie qu'il a lui-même tracée dès le départ, celle de l'entente consensuelle, à l'heure où les pressions tentent de lui imposer la voie de la prise de décision unilatérale et de la marginalisation de forces politiques essentielles ».
« Nous appelons à ce que la décision en Conseil des ministres soit prise par l'entente entre tous. Nous voulons que la Chambre reprenne son action législative nécessaire à l'étape actuelle et son rôle de contrôle du pouvoir exécutif, des sociétés, des institutions et des caisses, pour sanctionner ceux qui manquent à leurs devoirs », a-t-il ajouté, estimant enfin que le Hezbollah refuse désormais de « se taire face aux agressions menées contre les citoyens ».