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Moyen Orient et Monde - France

À Paris, la satisfaction, mais aussi une grande prudence...

Le président François Hollande a souligné que, désormais, le temps des discussions était terminé et que venait celui de l’action. Alain Jocard/Pool/AFP

En pleine célébration du 14 Juillet et au milieu du débat politique sur la crise grecque, l'accord sur le nucléaire iranien annoncé hier matin dans la capitale française a trouvé une place au premier plan de l'actualité.

De l'Élysée à la rue, en passant par le Quai d'Orsay et l'Assemblée nationale, la France et les Français ont favorablement accueilli la signature du document, y voyant un signe de détente tant au niveau de la tragédie que vivent les pays du Moyen-Orient qu'à l'égard du terrorisme devenu depuis un certain temps un danger réel en Europe et dans le monde.

À peine rentré du défilé militaire, le président François Hollande s'est entretenu avec son homologue américain Barack Obama pour rendre hommage aux efforts des négociateurs qui ont cherché pendant de longs mois, a-t-il dit, un accord « sérieux et vérifiable ». Il a souligné que, désormais, le temps des discussions était terminé et que venait celui de l'action. M. Hollande en a profité pour affirmer, lors de cet entretien téléphonique, que le processus mis en place comprend « des limitations claires au programme nucléaire iranien, un système de contrôle robuste et la possibilité de rétablir les sanctions en cas de violation des engagements », ce qui rejoint les thèses du président américain.

Dans un communiqué rendu public à ce sujet, M. Hollande a ajouté qu'il appartient désormais à l'Iran de mettre en œuvre, dans le calendrier qui a été établi, l'ensemble des mesures prévues, et que la France, avec ses partenaires, veillera de bonne foi et avec rigueur au respect de cet accord. « Le résultat obtenu éloigne le risque pour la sécurité régionale et internationale que représente la prolifération nucléaire. Il est primordial que l'Iran puisse maintenant devenir un acteur responsable de la stabilité de son voisinage », écrit le texte.

Même son de cloche au Quai d'Orsay. Outre une brève déclaration de Laurent Fabius, qui s'est félicité de la conclusion de l'accord de Vienne, le ministère des Affaires étrangères a diffusé une sorte d'explication de texte qui reprend les divers points de l'accord. Le document répond à de nombreuses questions sur les points de détail tels que la voie uranium sous l'angle des restrictions qui garantissent une durée de « breakout » d'au moins un an pendant dix ans, la voie plutonium avec les restrictions qui garantissent que l'Iran ne pourra pas acquérir le plutonium nécessaire à une arme, la transformation du réacteur d'Arak qui ne pourra plus produire de plutonium en quantité et qualité militaires.

 

(Lire aussi : À Vienne, tout le monde a gagné, ou presque..., le décryptage d'Anthony Samrani)

 

L'ambassade d'Iran
Du côté de l'ambassade d'Iran à Paris, qui avait prédit la semaine dernière que les négociations de Vienne aboutiront à un accord autour du 14 juillet, on exprime une satisfaction et un sentiment de fierté d'avoir réussi à dissiper le doute qui régnait au sein de la communauté internationale, et qui était à la base des longueurs et délais qui ont ponctué les négociations.
« Il appartient au peuple iranien de discuter et de se prononcer sur cet accord, a déclaré un diplomate, comme cela se passe dans tous les pays, avec les nuances et même des divergences d'opinions. »

Dans les milieux parlementaires, seul un député, Gérard Bapt, président du groupe d'amitié France-Syrie à l'Assemblée nationale, a commenté l'accord « historique », selon lui. « Il reste aux parlementaires concernés, notamment américains, à accepter le compromis issu de longues négociations, auquel la fermeté française exprimée par Laurent Fabius donne sa crédibilité. Cet accord doit permettre d'ouvrir une nouvelle page au Moyen-Orient », a-t-il dit.

Dans les cercles économiques français, on espère, avec la prudence qui s'impose, le succès de la mission d'une délégation du Medef (patronat) qui doit se rendre à Téhéran pour reprendre contact avec les organismes et entreprises du pays au sujet de divers projets et accords interrompus par les mesures à l'encontre de l'Iran.
Des observateurs neutres et indépendants laissent entendre à ce sujet que les quarante délégués du Medef auront du mal à rétablir les liens avec leurs ex-partenaires iraniens ou avec les autorités de ce pays en raison de la rigueur de la politique française au cours de la crise. « Ils risquent d'arriver trop tard, a commenté un homme d'affaires parisien, nos concurrents italiens, espagnols, allemands et même américains se trouvent sur place depuis des mois, voire des années... »

 

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commentaires (2)

SATISFACTION AVEC PRUDENCE... OU : DOUTE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 54, le 15 juillet 2015

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Commentaires (2)

  • SATISFACTION AVEC PRUDENCE... OU : DOUTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 54, le 15 juillet 2015

  • Les socialistes français comme d'habitude tente de se faire mousser sur le compte des autres...qui est le monsieur à coté du drapeau français...?

    M.V.

    08 h 05, le 15 juillet 2015

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