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Économie - Entrepreneuriat

Quand des start-up de la diaspora viennent chercher des fonds... au Liban

Six entrepreneurs libanais basés en France ont présenté, à Beyrouth, leurs projets à un panel d'investisseurs lors d'une rencontre organisée par le programme européen Medgeneration.

Nour Tohmé présentant son agence parisienne Draw me a Song à des investisseurs libanais à l’hôtel Movenpick de Beyrouth. Photo PHB

Depuis que le Liban s'est résolument lancé dans la course au développement d'un pôle numérique régional, les initiatives se multiplient pour promouvoir l'écosystème entrepreneurial libanais auprès des membres les plus éminents de la diaspora libanaise. Les entrepreneurs veulent séduire leurs homologues expatriés pour bénéficier de leur savoir-faire, les fonds d'investissements convoitent les capitaux de la diaspora et certains espèrent même rapatrier quelques exilés à succès. Mais jusque-là, peu s'imaginaient convaincre de très jeunes pousses évoluant dans des écosystèmes technologiques et financiers matures de glaner des fonds à Beyrouth. C'est pourtant le pari tenté par Medgeneration, un programme biennal (2013-2015) coordonné par la plateforme de coopération économique Anima et financé à 90 % par l'Union européenne.
Le programme vise à « sélectionner des talents issus des différentes diasporas de la Méditerranée afin de les aider à développer leur projet. Nous organisons notamment des ateliers pédagogiques dans leurs pays d'accueil et des voyages d'études dans leurs pays d'origine », explique à L'Orient-Le Jour Mathias Fillon, chef de projet à Anima.

 

(Lire aussi : Une quarantaine de start-up libanaises espèrent décrocher leur billet pour Londres)

 

Une passion, deux patries
Medgeneration a donc convié, ce mercredi à l'hôtel Movenpick de Beyrouth, six jeunes entrepreneurs à pitcher leur projet à un panel d'investisseurs, entrepreneurs et responsables libanais. S'ils partagent une passion, deux patries – le Liban et la France – et le fait d'être à un stade peu avancé dans leurs projets, ces derniers sont très divers. Première à se lancer, Nour Tohmé a présenté son agence parisienne Draw me a Song qui propose une gamme de visuels fusionnant arts graphiques et musique. Talia Souki a pour sa part dévoilé le concept de Tomorrows, une marque de tissus d'ameublement artisanaux estampillés commerce équitable. Dans un autre registre, Magid Hallab a mis au point le Popmètre, un outil capable de mesurer la rigidité des artères en deux petites minutes pour prévenir les risques cardiovasculaires. Ramzi Feghali gère, lui, une société de développement de dispositifs médicaux divers. Côté technologie de l'information, Robert Harfouche a mis en place Efiester, une application mobile qui permet de programmer l'intégralité d'un événement festif moyennant une participation modique. Enfin, avec The Little Corner, Efreim Clam fait, lui, le pari d'équiper les sanitaires publics de grandes agglomérations avec des écrans publicitaires.

À en croire les organisateurs de l'événement, le choix de chercher des investisseurs au Liban plutôt que dans leur patrie d'accueil, pourtant bien mieux lotie en la matière, n'est pas forcément incongru : « Le Liban présente des avantages compétitifs identifiés comme sa culture libérale, sa fiscalité avantageuse et sa position de tremplin vers les pays du Golfe », affirme Mathias Fillon. Autre avantage comparatif, la circulaire 331 de la Banque du Liban qui permet aux banques libanaises d'investir dans des sociétés de l'économie de la connaissance et débloque ainsi une manne potentielle pour le secteur de plus de 400 millions de dollars. « Il est certain que ce type de mesure facilite l'accès à des financements alors qu'en France, la compétition est très rude pour séduire des investisseurs parfois frileux », explique Efreim Clam. Pourtant, rien n'indique qu'il n'en soit pas de même sous ces latitudes : « Pour l'instant, les projets présentés sont trop prématurés pour pouvoir convaincre des sociétés comme la nôtre. Mais certains ont un vrai potentiel et pourraient se révéler intéressants une fois arrivés à maturité », témoigne Walid Mansour, directeur associé de l'investisseur en capital-risque Middle East Venture Partners.

 

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