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Liban - Communautés

Le cœur-à-cœur des chrétiens du Liban avec N-D de Fatima

Le Liban depuis hier sous le regard de Notre-Dame de Fatima.

La statue de Notre-Dame de Fatima accueillie au portail d'entrée de Bkerké. Emile Eid

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a dénoncé hier, dans une homélie prononcée à Bkerké, les « fautes de nature politique » commises par les membres de la classe politique, quand la politique « va à l'encontre du bien commun ». Le chef de l'Église maronite en a fait état lors de la messe solennelle célébrée hier, en fin d'après-midi à Bkerké, à l'occasion de l'arrivée au Liban de la statue de Notre-Dame de Fatima acheminée le jour même par avion du Portugal.
Plusieurs milliers de fidèles venus de toutes les paroisses du Liban ont assisté à la messe, qui a coïncidé avec la fête du Sacré-Cœur, célébrée le troisième vendredi après le dimanche de la Pentecôte, dans l'Église latine. La messe marquait aussi le 30e anniversaire de la fondation d'une association consacrée à cette dévotion, la Famille du Cœur de Jésus, dont la présidente, Salwa Stéphan, a reçu la tâche de lire l'épître durant l'office religieux.

Le Machrek dévasté
Le patriarche n'a pas été tendre pour la classe politique. « Nous célébrons cette messe alors que notre Machrek est dévasté par des crises, des guerres, des divisions et le terrorisme, comme si les cœurs des hommes étaient devenus si secs qu'ils en ont perdu toute humanité, tout amour, toute miséricorde. » « Au Liban, a ajouté Mgr Raï, les divisions politiques reflètent les divisions confessionnelles liées à la crise qui secoue la région (...). Chez nous, la paralysie des institutions a atteint son paroxysme avec la non-élection du président de la République il y a 14 mois. L'absence d'un président a, à son tour, perturbé le travail de l'Assemblée nationale et celui du gouvernement, empêchés d'exercer leurs fonctions. »
« Toutes les fautes ne sont pas de nature purement morale, a affirmé le patriarche. La faute peut être commise au niveau politique, quand elle porte atteinte au bien commun, économique, quand elle a pour conséquence l'appauvrissement des hommes, social, quand la justice et l'égalité de tous devant la loi sont bafouées, sur le plan sécuritaire, quand elle expose la vie des Libanais au danger. Ce sont là autant de fautes graves contre Dieu et Ses commandements, contre Son plan de salut et Son amour pour tout ce qu'il a créé. »

Visite emblématique
La statue de N-D de Fatima est emblématique de l'histoire contemporaine, étant étroitement liée à des apparitions de la Vierge Marie à Fatima, au Portugal, en 1917. Au cours de ces apparitions, la Mère de Jésus annonça l'extension du communisme, la Seconde Guerre mondiale et l'attentat contre le pape Jean-Paul II, en 1981. Aux trois enfants qui l'avaient vue, la Vierge avait demandé la consécration du monde à son cœur immaculé. Ce qui ne fut accompli qu'en 1985. L'acte de consécration du pape Jean-Paul II est aujourd'hui reproduit, à l'échelle des pays et des continents, dans la promesse que « la paix sera rendue au monde » avec « le triomphe de son cœur immaculé ». C'est à ce titre que le 16 juin 2013, le patriarche Raï consacra le Liban et le Moyen-Orient au cœur immaculé de Marie. Une consécration qu'il commémorera ce dimanche 16 juin, en la basilique de Harissa. Entre-temps, le statue de Notre-Dame de Fatima fera un petit tour des sanctuaires du Liban, du nord au sud, en passant par Zahlé.

Accueillie au salon d'honneur
La statue de Notre-Dame de Fatima était arrivée en début d'après-midi à l'aéroport, accompagnée d'une délégation coprésidée par NN.SS. Antoine Baylouni, ancien vicaire patriarcal syriaque-catholique, et Hanna Alwane, secrétaire général de l'Assemblée des patriarches catholiques d'Orient, et comprenant notamment Mme Salwa Stéphan. La statue avait été conduite au « salon d'honneur » de l'aéroport, avant d'être transportée en hélicoptère au couvent Saint-Antoine des franciscains, à Harissa, puis à Bkerké. La statue a « passé la nuit » au Carmel de Harissa, veillée par les prières des moniales.
On sait que le pape a enchâssé dans la couronne de la statue de Notre-Dame de Fatima la balle extraite de son corps, après l'attentat du 13 mai 1981 commis le jour même de la fête de Notre-Dame de Fatima. Toutefois, le patriarche Raï devait préciser au cours de la messe que la tiare couronnant la tête de la statue « en visite » est une réplique de la véritable couronne. Relevons que le pape François a solennellement consacré tout son pontificat à Notre-Dame de Fatima.

 

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