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À La Une - Syrie

Les jihadistes multiplient les assauts pour prendre Hassaké

Pour le moment, les Kurdes ne participent pas aux combats car la bataille n'a pas atteint leur zone, selon l'OSDH.

Le régime syrien poursuivait vendredi ce que l'OSDH et des militants considèrent comme une campagne aérienne "punitive" contre les civils en région rebelle ; 94 civils, dont 20 enfants et 16 femmes, ont péri dans ces raids en 48 heures, selon l'ONG. AFP PHOTO / KARAM AL-MASRI

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) livraient vendredi de violents combats à l'armée de Bachar el-Assad pour tenter de capturer Hassaké, une importante capitale provinciale de Syrie dont la chute constituerait un nouveau revers pour le régime. Après avoir perdu ville après ville au profit des rebelles notamment dans le nord du pays ces derniers mois, l'armée du régime ne cesse de larguer des barils d'explosifs sur les territoires tenus par les insurgés, tuant en 48 heures près de 100 civils dont 20 enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Depuis le 30 mai, le groupe ultraradical EI tente à coups d'assauts et d'attentats suicide de s'emparer de Hassaké, chef-lieu de la province éponyme située dans le nord-est du pays en guerre depuis plus de quatre ans. Le contrôle de la capitale provinciale est partagé pour le moment entre le régime et les forces kurdes.
Son éventuelle chute donnerait à l'EI le contrôle d'une deuxième capitale provinciale en Syrie après celle de Raqqa (nord), son bastion. La capitale provinciale d'Idleb (nord-ouest) échappe aussi au régime mais elle est aux mains du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, et de rebelles syriens.

 

(Lire aussi : Acculé, le régime Assad est condamné à une stratégie de repli défensif)

 

Les Kurdes à l'écart
Le conflit en Syrie est devenu très complexe. Il a été déclenché en mars 2011 par la répression sanglante d'une révolte pacifique et populaire qui s'est ensuite militarisée plongeant le pays dans la guerre civile. Profitant du chaos, des groupes jihadistes, dont la majorité des membres sont venus de l'étranger sont intervenus en s'emparant de vastes régions. Et maintenant jihadistes, rebelles syriens et régime cherchent à étendre ou garder leurs zones de contrôle. Responsable d'atrocités et fort de dizaines de milliers de combattants, l'EI contrôle désormais la moitié du territoire syrien ainsi que de vastes régions en Irak voisin.

Vendredi, "des combats acharnés se poursuivent entre forces du régime et l'EI aux abords sud de Hassaké, l'armée de l'air bombardant violemment les positions jihadistes", selon l'OSDH. Les quartiers à la périphérie sud sont tenus par l'armée "qui continue de mobiliser" des renforts, a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Selon des militants, des familles se sont déplacées vers les quartiers kurdes, dans le nord et l'ouest, par peur des tirs. "Pour le moment, les Kurdes ne participent pas aux combats car la bataille n'a pas atteint leur zone", a dit M. Abdel Rahmane.

Depuis le début de la bataille de Hassaké, au moins 130 personnes ont péri selon l'ONG: 71 côté régime et 59 jihadistes dont 11 kamikazes à bord de voitures piégées, arme de prédilection de l'EI. L'EI s'est emparé jusqu'à présent d'une prison, d'une station d'électricité -provoquant un black-out dans la ville-, et de positions militaires près de Hassaké.

 

(Lire aussi : « Une guerre comme celle de la Syrie est ingagnable »)

 

100 morts en 48 heures
Ailleurs en Syrie, le régime poursuivait ce que l'OSDH et des militants considèrent comme une campagne aérienne "punitive" contre les civils en région rebelle ; 94 civils, dont 20 enfants et 16 femmes, ont péri dans ces raids en 48 heures, selon l'ONG. Des centaines ont été blessés. C'est surtout dans la province septentrionale d'Alep et son chef-lieu éponyme que les bilans sont les plus lourds. Vendredi, dans le quartier rebelle de Myassar à Alep, un couple et leur enfant ont été tués par un baril d'explosif, selon l'OSDH. Les ONG internationales dénoncent régulièrement l'utilisation des barils d'explosifs par le régime qui dément recourir à cette arme destructrice et aveugle.

Plus au nord d'Alep, près de la cité de Marea, une bataille féroce se poursuivait entre le Front Al-Nosra et ses alliés d'une part et l'EI de l'autre. Située sur une route menant à la Turquie, Marea est cruciale pour le ravitaillement. Dans sa guerre contre les rebelles, le régime est aidé par les combattants du Hezbollah libanais ainsi que de par les combattants iraniens.

En Irak, alors que les forces armées tardent à lancer leur contre-offensive pour reprendre à l'EI Ramadi, la capitale provinciale d'Al-Anbar frontalière de la Syrie, le président Barack Obama évoquera avec le Premier ministre irakien Haider al-Abadi les moyens de soutenir les forces irakiennes, en marge du sommet du G7 ce week-end en Allemagne. Malgré les raids intensifs menés contre l'EI depuis dix mois par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, les jihadistes ont réussi à avancer en Syrie et en Irak.

 

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commentaires (3)

LA SYRIE DÉMEMBRÉE... ET LE BOUCHER CONTINUE À DÉPECER LE PEU DE VIANDE QUI EN RESTE...

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 59, le 06 juin 2015

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Commentaires (3)

  • LA SYRIE DÉMEMBRÉE... ET LE BOUCHER CONTINUE À DÉPECER LE PEU DE VIANDE QUI EN RESTE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 59, le 06 juin 2015

  • Avec toute la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui combat les jihadistes ceux-ci ont réussi et avancent toujours en Syrie et en Irak, bizarre vraiment .

    Sabbagha Antoine

    18 h 17, le 05 juin 2015

  • Panique chez le despote syrien, on tue au petit bonheur la chance en larguant des barils d'explosifs sur femmes et enfants, on tire sur tout ce qui bouge, chronique d'un début de fin annoncée.

    Dounia Mansour Abdelnour

    17 h 00, le 05 juin 2015

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