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Lifestyle - Exposition

À Washington, des œufs Fabergé pour une Pâque impériale

Acquis par une célébrissime collectionneuse américaine, une série de ces œufs-bijoux, commandités par les tsars russes, peuvent être découverts par le grand public américain.

Bleu nuit et motifs en diamants pour cet œuf commandé par le tsar Nicolas II.

Les magnifiques pièces du grand joaillier Pierre-Karl Fabergé font partie d'une demeure devenue un musée, le Hillwood, qui avait appartenu à une célébrissime collectionneuse américaine, Marjorie Merriweather Post. Elle y avait vécu jusqu'à son décès en 1973.
Née en 1887 d'un richissime père ayant fait fortune dans l'alimentation, avec donc une cuillère en argent dans la bouche et un sens esthétique tout naturel, elle dépense sans compter pour que le beau soit toujours son lot. Les quatre maris qu'elle a eus ont, d'une manière ou d'une autre, nourri ce désir. Lorsque son troisième époux, Joseph Davies, est nommé ambassadeur des États-Unis en URSS, elle se met à collectionner « russe » avec passion et savoir.
Car, après la révolution, le marché abondait en legs impériaux. Marjorie Merriweather Post avait acquis sur place les 20 % de ce trésor qu'elle a, par la suite, complété à partir des États-Unis. Elle est notamment parvenue à acquérir deux œufs Fabergé ayant appartenu au tsar Nicolas II, qu'il avait dédiés à sa mère. L'empereur perpétuait une tradition entamée en 1885 par le tsar Alexandre III, qui avait demandé à Fabergé d'exécuter un œuf de Pâques bijou qu'il voulait offrir à son épouse. Il venait ainsi d'initier un style de cadeaux que l'on s'est échangé dans la famille impériale durant une trentaine d'années.
La plus grande collection d'art russe à l'étranger
Une tranche d'histoire esthétique dont peut témoigner le musée Hillwood. Alors, en guise de chasse aux œufs de Pâques, il organise un « Atelier Fabergé » à l'intention des grands et des petits, invités à créer des œufs à la manière du célèbre joaillier russe. On met à leur disposition des pierres, des rubans et autres motifs pour donner cours à leur talent. Afin de stimuler davantage leur imagination, deux acteurs interprètent les rôles du tsar Nicolas II et de Fabergé pour conter l'histoire de ces petits chefs-d'œuvre, en particulier ceux exposés dans ce musée. Ces œufs Fabergé sont infiniment ouvragés : l'un, de couleur bleu nuit, comporte douze monogrammes et des motifs en diamant ; un autre, en camaïeu rose, est décoré de scènes évoquant les arts et les sciences, inspirées des peintures de François Boucher. L'intérieur de ces œufs Fabergé recélait également de la belle ouvrage. Ils contenaient des objets-miniature : des palais, des trains, des bateaux, de petites horloges.
Outre cette spécialité de Fabergé, le musée Hillwood possède la plus grande collection d'œuvres d'art russe à l'étranger : de l'art sacré orthodoxe aux porcelaines commandées par la Grande Catherine, en passant par une couronne incrustée de diamants, portée par l'impératrice Alexandra le jour de ses noces avec Nicolas II. Au total, 16 000 pièces. Ce qui a fait dire à un directeur du musée de l'Ermitage : « Il y a l'Ermitage de Saint-Pétersbourg et l'Ermitage de l'Ouest, situé dans une magnifique propriété en plein cœur de Washington, le musée Hillwood. »
Là se trouvent également les premières amours de Marjorie Merriweather Post, les meubles et les porcelaines du XVIIIe siècle français qui constituent une autre impressionnante collection. La richissime dame évoluait quotidiennement dans cet environnement qu'elle avait voulu beauté avant toute chose et où elle, belle femme et bel esprit, recevait avec faste et raffinement. Elle avait même été surnommée « l'impératrice américaine ». Et ce n'est pas tout. L'an dernier, l'exposition au Grand Palais à Paris, consacrée à Cartier, donnait à voir notamment de magnifiques parures et autres accessoires exécutés, à la demande de Mme Merriweather Post, par le célèbre joaillier français.

 

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