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Cinema- - Événement

Ni blond ni chrétien, un Jésus libanais pour une Passion américaine

Jamais une semaine sainte ne se passe sans une invasion de « biblepalooza » ou une interprétation sur écran, ou sur les planches, de la Passion de Jésus. Cette fois encore un J.C. rayonnant pourtant de toute sa libanitude.

Haaz Sleiman, un Jésus bien de la région.

« Si le Christ aux yeux bleus et aux cheveux blonds de la culture occidentale était quelque peu déroutant, les larges épaules et les yeux noirs de Haaz Sleiman, un Messie bien méditerranéen, rectifient la première image. Il est convainquant, mystérieux et humain. Sa performance est sincère et bien étoffée. »
C'est ce qu'écrit notamment le Washington Post à propos d'une mini-série qu'a commencée à diffuser la télévision National Geographic et qui a pour titre Killing Jesus. Elle est inspirée du livre du même nom, rédigé par deux plumes américaines, Bill O'Reilly et Martin Dugard. Sur un script de Walon Green, le réalisateur Christopher Menaul braque sa caméra sur Jésus de Nazareth face aux conflits politiques, sociaux et historiques de l'Empire romain qui l'ont finalement conduit à sa fatalité. Le premier épisode s'ouvre sur un flamboyant Hérode ordonnant l'exécution de tous les nouveau-nés mâles. D'où le titre de la série Killing Jesus.

 

(Lire aussi : « Min ajlikom », ou la Passion réactualisée)

 

Sur « Nat Geo »
La chaîne de télévision National Geographic est diffusée dans 177 pays (et en 45 langues) et elle est vue par plus de 440 millions de foyers. La chaîne est une filiale de l'historique National Geographic Society.
Le choix de Haaz Sleiman pour incarner le Christ a été salué à l'unanimité par la critique. Cet acteur libanais n'a quitté son pays qu'à l'âge de 20 ans pour poursuivre une carrière d'acteur aux États-Unis. Il s'est fait connaître dans son rôle de Tarek dans le film The Visitor, face au personnage principal, campé par Richard Jenkins, qui avait obtenu (en 2009) l'oscar pour le meilleur rôle masculin. Pour cette même production, l'acteur libanais avait lui-même reçu l'Independant Spirit Award.


Néanmoins, il y a eu, à un moment, une controverse, du côté des chrétiens conservateurs, quant au fait de faire assumer à un musulman une telle personnification. À cela, Haaz Sleiman répond : « C'est un honneur pour moi, qui ait reçu une éducation musulmane, d'interpréter Jésus. Il est le fils de Dieu et nous avons tous, en nous, l'amour de Dieu. Et l'islam, qui croit en Jésus en tant que Prophète, le respecte et l'honore. »
Par ailleurs, les auteurs de Killing Jesus précisent que ce film est différent des autres « biblepalooza » pour petit ou grand écran centrés uniquement sur la personne du Christ. Leurs arguments : ils s'arrêtent davantage sur les événements qui se passaient autour de Jésus. Ils mettent pour ainsi dire la lumière sur les coulisses de la vie et de la mort de Jésus. Pour mieux montrer son côté humain et faire connaître ses racines.
À noter qu'auparavant, les célèbres Jésus du grand écran avaient les traits occidentaux de Jeffrey Hunter, Max von Sydow, Robert Powell et Willem Dafoe.

« Si le Christ aux yeux bleus et aux cheveux blonds de la culture occidentale était quelque peu déroutant, les larges épaules et les yeux noirs de Haaz Sleiman, un Messie bien méditerranéen, rectifient la première image. Il est convainquant, mystérieux et humain. Sa performance est sincère et bien étoffée. »C'est ce qu'écrit notamment le Washington Post à propos d'une mini-série...

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