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Liban - Santé

Charaf Aboucharaf à « L’OLJ » : L’entrée en vigueur de l’ordonnance médicale unifiée n’aura que des avantages

Les médicaments génériques promettent à la CNSS et au ministère de la Santé des économies annuelles d'au moins 300 millions de dollars. Ces produits se taillent 92 % du marché européen, contre 27 % au Liban.

L’ordonnance unifiée lèse les intérêts financiers des importateurs de médicaments, estime l’ancien président de l’ordre des médecins.

En dépit des réserves des compagnies importatrices de médicaments et d'une infime minorité de médecins redoutant sans raison que leurs rentrées soient dévoilées, l'ordonnance médicale unifiée n'a que des avantages, aux yeux de l'ancien président de l'ordre des médecins, le Pr Charaf Aboucharaf, interrogé par L'Orient-Le Jour.

Le praticien fait en ce moment campagne pour expliquer les avantages de cette ordonnance mise au point par l'ordre en 2011, sous son mandat après un intense effort de 18 mois, avec l'étroite collaboration du ministre de la Santé Mohammad Jawad Khalifé, du directeur du ministère, Walid Ammar, du président de la commission de la Santé, Atef Majdalani, du directeur de la CNSS, Mohammad Karaki, du président du syndicat des pharmaciens, Ziad Nassour, et d'Anouar Daou, de la Coopérative des fonctionnaires.
« Son ajournement, précise-t-il, a été le fait d'une partie des membres du conseil de l'ordre qui, aujourd'hui, ont changé d'avis et l'appuient avec enthousiasme. Parmi eux, les membres proches du PSP, le parti auquel appartient le ministre de la Santé Waël Bou Faour qui, avec le ministre du Travail, Sejaan Azzi, s'en fait aujourd'hui l'ardent défenseur. »

Ce changement d'avis, le Dr Aboucharaf l'attribue aux immenses avantages de l'ordonnance unifiée, aussi bien pour les médecins, dont c'est pratiquement « le bébé », que pour la CNSS et pour les patients, passée sans doute une période d'incertitude qu'une bonne campagne d'explication dissipera.
De fait, après l'amendement de l'article 47 de la loi sur l'exercice de la profession de pharmaciens, l'ordonnance médicale unifiée n'attend plus que le paraphe du ministre du Travail, Sejaan Azzi, pour que son impression commence, qu'elle soit distribuée et qu'elle entre en vigueur. La généralisation de son emploi par les 12 000 médecins de l'ordre prendra quand même deux ou trois mois, selon les milieux médicaux.

(Lire aussi : La prescription médicale unifiée sur le point d'être adoptée)

 

Les prétextes
« Les prétextes de pure forme soulevés pour retarder l'entrée en vigueur de l'ordonnance unifiée ont été soulevés surtout à l'instigation des importateurs de médicaments, dont elle lèse les intérêts financiers, explique le Pr Aboucharaf. Le remplacement des médicaments de marque par des médicaments génériques dérange leurs habitudes, de même qu'il dérange certains médecins impliqués dans l'écoulement de médicaments spécifiques que ces sociétés importent, et en échange desquels ils bénéficient de certains privilèges comme des échantillons gratuits ou des invitations à des congrès, etc. »
« Mais avec 1 million d'assurés, enchaîne le praticien, la CNSS, le principal client – avec le ministère de la Santé – de ces importateurs, a le plus grand intérêt à voir cette ordonnance adoptée, ce qui doit réduire sa lourde facture et son déficit. Des économies annuelles d'environ 300 millions de dollars pourraient ainsi être réalisées par la CNSS, le ministère et la Coopérative des fonctionnaires réunis. »

Le cartel des importateurs
Aux arguments soulevés par les adversaires de l'ordonnance unifiée, le Dr Aboucharaf oppose la réponse des chiffres. Selon lui, « l'entrée en vigueur de ce formulaire n'aura que des avantages ». Ainsi, elle pourrait générer à la caisse des retraites de l'ordre jusqu'à 8 millions de dollars de rentrées annuelles. « De quoi doubler au moins les mensualités des médecins retraités », assure-t-il.
« Par ailleurs, il existe au Liban, insiste le Dr Aboucharaf, un cartel de dix compagnies importatrices de médicaments qui contrôle 90 % du commerce des médicaments » (quatre de ces compagnies trustent 50 % du marché). Selon une étude économique (BMI), le chiffre d'affaires cumulé de ces compagnies s'est élevé, en 2014, à 1,48 milliard de dollars, entre pharmacies, hôpitaux et tiers payants publics. Les médicaments de marque déposée représentent environ 73 % du total des médicaments vendus.

À titre comparatif, enchaîne Charaf Aboucharaf, les médicaments génériques se taillent 92 % du marché européen, le prix de ce médicament étant en moyenne inférieur de 50 % à celui de marques déposées. L'Europe importe ces médicaments de l'Inde, principal producteur de médicaments génériques, suivi du Brésil et de la Chine. Même au Liban, il existe des usines fabriquant des médicaments ou des vitamines à des prix largement inférieurs aux médicaments patentés.
Certains ont parlé du risque de voir le marché envahi par des produits pharmaceutiques frelatés, convient le pédiatre cardiologue, mais la réponse à cette objection n'est pas de renoncer aux médicaments génériques, mais de généraliser et de renforcer le contrôle du Laboratoire central sur ces médicaments et d'en vérifier les pays de provenance. « Au contraire, parie-t-il, l'ordonnance et son corollaire, l'adoption des médicaments génériques, seront une arme efficace contre la corruption dans le secteur de la santé. »

 

Lire aussi
Médicaments génériques : les clarifications du ministère de la Santé

 

Retrouvez ici notre page spéciale Santé

En dépit des réserves des compagnies importatrices de médicaments et d'une infime minorité de médecins redoutant sans raison que leurs rentrées soient dévoilées, l'ordonnance médicale unifiée n'a que des avantages, aux yeux de l'ancien président de l'ordre des médecins, le Pr Charaf Aboucharaf, interrogé par L'Orient-Le Jour.Le praticien fait en ce moment campagne pour expliquer les...

commentaires (2)

QUI SUPERVISE ET COMMENT TAXE-T-ON LES MÉDÉCINS ET LES AVOCATS... POUR NE PAS MENTIONNER TANT D'AUTRES LIBRES PROFESSIONS... ABRUTIS EN PREMIERS... ??? C'EST DE LÀ QU'IL FAUT AUGMENTER LES RENTRÉES DU TRÉSOR... DONC DE L'ETAT... AU LIEU D'ESSAYER DE FAIRE DES SUPPOSÉES ÉCONOMIES... QUI N'EN SERONT PAS UNE... SUR LES MÉDICAMENTS DES CITOYENS !!!

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 53, le 06 mars 2015

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Commentaires (2)

  • QUI SUPERVISE ET COMMENT TAXE-T-ON LES MÉDÉCINS ET LES AVOCATS... POUR NE PAS MENTIONNER TANT D'AUTRES LIBRES PROFESSIONS... ABRUTIS EN PREMIERS... ??? C'EST DE LÀ QU'IL FAUT AUGMENTER LES RENTRÉES DU TRÉSOR... DONC DE L'ETAT... AU LIEU D'ESSAYER DE FAIRE DES SUPPOSÉES ÉCONOMIES... QUI N'EN SERONT PAS UNE... SUR LES MÉDICAMENTS DES CITOYENS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 53, le 06 mars 2015

  • Vu les abus endémiques des importateurs de médicaments ...cette mesure pourra peut être réguler un peu à la baisse les prix...car les écarts de prix , entre les médicaments importés sous différents emballages de marques et sous-marques sont considérables , si l'on compare le prix de la molécule vendu au Liban et le prix de la molécule du pays d'origine , je conseille de prendre un anti-cardiaque avant de faire la comparaison.......;!

    M.V.

    09 h 50, le 06 mars 2015

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