Au lendemain de la mise à mort révoltante et barbare par le groupe État islamique de vingt et un coptes égyptiens travaillant en Libye, ce massacre a été vivement condamné au Liban, et d'abord par les chefs religieux musulmans.
Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a dénoncé dans les termes les plus vigoureux « le crime abominable commis par Daech contre des civils coptes, dans un style barbare empreint de haine et de racisme ».
« Il s'agit là, a dit le dignitaire religieux chiite, d'une manifestation de barbarie contraire à toute raison, à toute logique ; d'un crime contraire à toutes les valeurs humaines et morales ; d'un spectacle de violence horrifiant amoral et antireligieux. »
Considérant que les groupes takfiristes ont « perdu toute humanité », cheikh Kabalan a jugé que cette situation « impose la formation d'une coalition internationale qui se donne pour priorité de combattre ce phénomène qui n'exclut personne de ses crimes et étouffe l'âme humaine, et en assèche les sources de financement ».
Cheikh Kabalan a demandé aux Arabes et aux musulmans « de mettre leurs querelles de côté et d'assumer leur responsabilité morale et religieuse » en se solidarisant contre le terrorisme takfiriste. Il a jugé que ce projet « s'harmonise avec le projet sioniste visant à diviser la oumma, la communauté des croyants, à la déstabiliser et porter atteinte à sa dignité ».
Cheikh Kabalan a également présenté ses condoléances au chef de l'État égyptien Abdel Fattah al-Sissi, au pape des coptes-orthodoxes et au peuple égyptien.
Anéantir cette déviance
De son côté, le mufti jaafarite, cheikh Ahmad Kabalan, a dénoncé le « massacre » et a invité « les gouvernements des pays arabes et islamiques ainsi que la communauté internationale » à mettre fin aux ruses de langage et aux compromis douteux à l'égard de ce qui se passe dans la région ».
« Une approche aussi timorée de ce phénomène méprisable est désormais inadmissible », a-t-il jugé, s'adressant aussi bien aux États arabes qu'aux États islamiques et à la communauté internationale.
Pour le mufti jaafarite, « tout doit être mis en œuvre sur le plan international pour dénoncer et condamner les États qui parrainent ou appuient cette pensée obscurantiste, et toutes les mesures doivent être prises pour mettre fin à cette déviance, neutraliser de pareilles bandes et les anéantir ».
Le député Mohammad Safadi a adressé un télégramme de condoléances au président égyptien, dans lequel il a exprimé sa certitude que « le peuple et le gouvernement égyptiens sont capables de surmonter cette épreuve et de faire face à la vague de terreur qui s'abat aveuglément sur les peuples, sous le masque de la religion musulmane qui lui est totalement étrangère ».
Cette vague vise à « déformer la religion musulmane, à diviser les musulmans et à rompre les liens qu'ils entretiennent avec le reste du monde, à commencer par les chrétiens », a ajouté le député.
Et d'achever son télégramme en exprimant « ma confiance dans la capacité de l'Égypte à déraciner le terrorisme, à protéger le monde arabe et en préserver les valeurs et l'authenticité ».
L'Église triomphante
Ignace Ephrem II, le patriarche des syriaques-orthodoxes, a adressé un message de condoléances au pape des coptes-orthodoxes, Tawadros II, au peuple égyptien et en particulier aux parents de ceux qu'il a considérés comme « les nouveaux martyrs de Libye », en leur souhaitant « patience, consolation et paix du cœur ».
Le patriarche Ephrem II, en visite apostolique à l'Église syriaque en Inde, a célébré hier l'office des morts à l'intention des coptes martyrisés et a félicité « les nouveaux martyrs qui, par leur mort héroïque, ont rejoint les rangs de l'Église triomphante, et sont devenus pour les vivants, des intercesseurs auprès du Trône de grâce ».
commentaires (3)
Pire que les Grecs et les Turcs, ces Arabes et ces Musulmans !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
13 h 47, le 18 février 2015