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Moyen Orient et Monde - Trois questions au...

« Il y a toujours une voie de réconciliation dans le jeu politique yéménite »

Docteur Khaled Fattah, politologue expert sur la question du Yémen et des tribus dans le Moyen-Orient.

L'omniprésence des houthis à Sanaa va-t-elle entraîner la chute du gouvernement ?
Tout au long de son histoire politique moderne, le gouvernement central yéménite de Sanaa a existé non comme un moyen de gouvernance pour la société ni comme un pouvoir capable de contrôler les acteurs armés non étatiques, mais plutôt comme un arbitre entre eux. Depuis que le cadre politique a été rompu par l'intervention musclée des rebelles chiites du mouvement Ansarullah, dont les combattants sont appelés les houthis, le 21 septembre 2014, ce rôle d'arbitre ne fonctionne plus. L'intervention éclair des houthis qui leur ont permis de prendre le contrôle des bases militaires de la capitale, il y a quatre mois, met en exergue le fait que l'armée yéménite, la 5e en nombre dans les pays arabes, est juste un lion sans dent. Les forces de sécurité et les forces armées sont déchirées en de multiples factions dont les loyautés diffèrent. L'actuel gouvernement est dépouillé de son autorité. C'est juste un décor. Sans aucun doute, les rebelles houthis sont actuellement l'acteur le plus puissant dans l'échiquier politique yéménite.

 

(Lire aussi : Le Yémen dans un chaos total avec la démission du président et du gouvernement)


Une conciliation est-elle encore possible entre les deux parties ?
Bien que la situation à Sanaa soit alarmante, les forces sociales et politiques du Yémen se distinguent par leur formidable capacité à négocier. Il y a toujours une voie de réconciliation dans le jeu politique yéménite. De ce fait, je pense que la suite la plus probable est l'établissement d'un conseil présidentiel, qui pourrait être composé par des figures influentes du mouvement Ansarullah, des anciens du régime de Ali Abdallah Saleh, des confédérations tribales de Bakil et des mouvements sudistes.

 

(Portrait : Abdel Malek al-Houthi, le leader chiite d'Ansarullah au cœur de la crise yéménite)

 

L'Arabie saoudite a-telle encore les moyens de modifier la donne dans l'échiquier politique yéménite ?
Malgré la maladie du roi saoudien, et malgré la concentration du régime sur le bouleversement en Syrie et en Irak, la principale clé de l'arène politique yéménite demeure à Riyad. Le royaume saoudien est l'acteur externe le plus important, le seul capable de modifier les dynamiques qui troublent actuellement le Yémen.

 

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